TROIS AMIGOS !
Three Amigos ! – États-Unis – 1986
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : John Landis
Acteurs : Steve martin, Chevy Chase, Martin Short, Alfonso Arau, Tony Plana, Patrice Martinez
Musique : Elmer Bernstein
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 103 minutes
Éditeur : Carlotta Films
Date de sortie : 4 juillet 2023
LE PITCH
Mexico, 1916. Une jeune paysanne voit un western dans lequel apparaissent trois héros invincibles. Elle décide de les appeler à la rescousse pour sauver son village envahi par les bandits…
Talk, Talk don’t shoot
Diffusé fièrement au cours de « La Nuit la plus nulle » imaginée par le quatuor Canal + Les Nuls, Trois Amigos ! fit son petit effet en ce mitan des 80’s. Une proposition un peu anachronique signée John Landis mêlant western, film muet, humour loufoque et détournement façon Saturday Night Live et porté par trois de ses plus célèbres sociétaires, les inénarrables Steve martin, Chevy Chase et Martin Short.
Grand admirateur de l’émission culte qui connaissait alors depuis son lancement en 1975 un succès retentissant, John Landis nous avait déjà fait le coup de la transposition de l’esprit irrévérencieux, moderne et délirant en portant à l’écran le concept des fameux Blues Brothers imaginés par John Belluci et Dan Aykroyd. Ici l’idée vient directement de Steve Martin qui d’ailleurs tenta un temps de le faire réaliser par Steven Spielberg avec Belluci et Aykroyd en co-stars et qui finalement se rabattra de bon grès sur Landis et ses deux camarades Chevy Chase et Martin Short. Trois véritables stars du rire, du stand-up, du cinéma et de la télévision déjà bien connus du public qui forment ici un étrange trio de héros de films muets aux accents western : les fameux Three Amigos. Des costumes pleins de paillettes, un jeu excessif et une virilité très loin de John Wayne, ces olibrius sont pourtant pris pour d’authentiques sauveurs de la veuve et de l’orphelin par les habitants d’un village mexicain qui les font venir pour les sauver du terrible El Guapo. Un pitch façon Les 7 Mercenaires, mais les trois crétins sont persuadés d’être venus pour faire le show. Débute alors une succession de multiples imbroglios et quiproquos, où les trois crétins semblent constamment se tromper de film, eux échappés de l’ère légère du western muet bondissant, du music-hall, d’un monde lisse et sans danger, tapent l’incruste dans un décor cradingue de western italiens, sauce Zapata. La plupart des gags reposent alors sur les gimmicks habituelles du trio (grimaces, airs ahuris, dégaines élastiques et bêtises assumées) avec les airs atterrés des témoins en contre-point.
L’embrouille est dans le sombrero
Bien entendu de lâches citadins fuyant le danger (une fois qu’ils en comprennent enfin la portée), ils vont devenir progressivement des héros ressemblant plus ou moins à leurs avatars de celluloïd. La petite astuce du film, et clairement ce qui le rend aussi sympathique, est que les Trois Amigos ne s’inscrivent jamais dans la réalité du film, mais le font progressivement bifurquer vers leur propre univers naïf, presque enfantin. La plus belle séquence restant cette chanson entonnée dans un crépuscule peint sur la toile du studio que les animaux du désert viennent écouter à l’unisson, tranchant totalement avec le réalisme préétabli pour rendre un joli hommage à ces étonnants cow-boys chantants des débuts du parlant. Un divertissement toujours plaisant mais jamais mordant malgré quelques blagues bien senties (leur salut est inoubliable), mais qui a tout de même tendance à tourner un peu en rond, à se laisser aller, étirant certaines performances au-delà du raisonnable et manquant cruellement de gags et de surprises.
Étonnant de la part de John Landis qui en plus de Blues Brothers a aussi signé d’autres comédies mémorables comme Hambuger Film Sandwich, American College, Un Fauteuil pour deux ou Un Prince à New York. Malheureusement très occupé par le procès qui faisait suite à l’accident mortel survenu pendant le tournage du film de La Quatrième dimension (où il partageait la réalisation avec les copains Joe Dante et George Miller), le cinéaste ne fut pas toujours disponible durant le tournage et du même abandonner la post-production et le montage avant la fin. Une étape primordiale pour une comédie où tout est une question de tempo, et qui ici offre un résultat assez distendu, mou et un peu lourd. Ok, ces Trois amigos ne tirent pas toujours justes, mais on les aime quand même.
Image
La copie HD de Trois Amigos ! aura mis un peu plus de dix ans à traverser l’atlantique et repose donc sur un niveau qualitatif un peu dépassé aujourd’hui. La remasterisation s’était alors faite à partir d’une source vidéo préexistante et par l’utilisation, parfois bien lourde, des multiples logiciels numériques. Un peu trop de lissage, un grain très effacé, quelques petits artefacts de compression de-ci de-là, heureusement les couleurs retrouvent leur vivacité de la sortie salle et les cadres sont effectivement très propres et stables. Un rendu agréable même si pas forcément pointu.
Son
A contrario de certaines éditions vues à l’étranger, le film est bien proposé dans sa stéréo d’origine et non dans un remixage 5.1 très artificiel. Avec un DTS HD Master Audio tout à fait solide, le résultat est constamment clair et équilibré sans véritable faiblesse notable. Le doublage français d’époque ne manque pas de charme, même si les chansons restent en anglais et que la sonorité globale est un peu plus écrasée.
Liste des bonus
Bande-Annonce.