TRANSFORMERS : RISE OF THE BEASTS
États-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Science-fiction, Action
Réalisateur : Steven Caple Jr.
Acteurs : Anthony Ramos, Dominique Fishback, Luna Lauren Velez, Dean Scott Vasquez, Peter Cullen, Ron Perlman, Peter Dinklage, Michelle Yeoh…
Musique : Jongnic Bontemps
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais et français, Dolby Audio 5.1 français, italien, allemand, espagnol…
Sous-titres : Français, italien, allemand, espagnol
Durée : 127 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 01 novembre 2023
LE PITCH
Au cœur des années 90, une nouvelle faction de Transformers, les Maximals, se joignent aux Autobots dans l’éternelle bataille qu’ils livrent face aux Decepticons…
Nautomatiques
Septième (?) film pour la licence Transformers qui comme les super-héros DC a déjà opéré son reboot avec le précédent Bumblebee. Léger changement de voie donc avec Rise of the Beats, loin du nihilisme cinématographique de Michael Bay, qui s’efforce de séduire les adulescents nostalgiques et surtout vendre des figurines et du popcorn. Bon ok, le changement de voie est assez subtil.
Après l’anéantissement chaotique et épileptique des premiers opus, voici donc le temps des gentils film doudou, piochant dans la nostalgie de ses spectateurs (ici les 90’s avec du rap et des références à Nintendo) pour les cajoler confortablement et leur donner envie de replonger dans leurs passions de jeunesse. Bumblebee était ainsi totalement et ouvertement copié sur des films comme E.T. ou Short Circuit, et Rise of the Beats irait plutôt chercher ses gammes vers un autre classique de Spielberg : Jurassic Park, qui lui-même ne manquait pas de faire hommage au grand King Kong. L’ouverture se pose là avec son grand gorille de métal combattant un scorpion, de métal lui aussi, dans une aspiration vertigineuse de presque 100 ans de cinéma de grands monstres, mais sans jamais en retrouver la fibre épique, spectaculaire ou tout simplement l’âme. Les effets spéciaux sont certes toujours aussi impressionnants et pointus (ce qui deviendrait presque assez rares dans les blockbusters de ces dernières années), mais l’ancien réalisateur du méritant Creed II, Steven Caple Jr. a manifestement abandonné toute ambition artistique au profit d’une technique éprouvée au service d’un produit calibré.
Régénération
On note bien un abandon (enfin !) de la bêtise crasse et des blagues caca, racistes et misogynes (mais hé c’est du second degré) du balourd Bay au profit d’un ton plus acceptable et moins embarrassant, et surtout un grand effort porté sur la lisibilité de la mise en scène des scènes d’actions, mais du coup une fois balayée les anciens effets d’esbroufes et la poudre aux yeux pseudo stylistique (cela restait de la bouillie métallurgique), l’évidence du vide véhiculé se fait presque plus cruelle encore. Même si ce nouveau film fait appel à une branche inédite sur grand écran des Transformers, les Animutants échappés de la série animée Beats Wars et de leur gamme de jouets dédiés, le film en lui-même ne propose absolument rien de bien nouveau dans son illustration d’un énième combat du bien contre le mal où machines autant qu’humains n’arrivent jamais vraiment à exister entre grosses bagarres correctes mais oubliables et chasse au trésor digne d’un épisode de Dora l’exploratrice. Au mieux, on peut s’accrocher à un portrait légèrement plus complexe d’un Optimus Prime un peu plus expéditif et méfiant que le grand Superman vu dans les premiers films, mais cela ne reste que timidement suggéré. Propre, gentillet, et sans grand relief, mais sans doute assez divertissant pour un jeune public qui rigolera des petites blagues du vaguement « gangsta » Mirage et de son acolyte humain Noah Diaz (Anthony Ramos), un nouveau duo comme les Transformers nous en réchauffe à chaque film.
Il ne restera certainement pas grand-chose de ce nouvel épisode si ce n’est une tentative bien pataude d’amorcer la naissance de l’univers partagé Hasbro (déjà bien exploité du coté des comics) avec l’arrivée de G.I. Joe dans l’épilogue. Et puis bien entendu quelques milliers de figurines invendues que l’on retrouvera dans leur blisters et bradées au Noz du coin.
Image
Encore de la très haute technologie pour la licence Transformers avec un master 4K en tous points imposant et massif. Si déjà le bluray en met plein la tronche avec une définition redoutable et des couleurs explosives, l’UHD montre encore un bon cran au-dessus en assurant un piqué plus pointu et profond encore et un traitement Dolby Vision qui déploie une palette de couleurs et des noirs plus étendus. Quelques bruits de sources sont encore décelables sur les plus grands écrans, mais on ne peut qu’être impressionné par l’osmose proposée entre les captations réelles et les nombreuses intégrations d’images de synthèses, où grain, reflets et textures s’avèrent étonnements proches.
Son
La grosse machinerie continue avec deux pistes Dolby Atmos particulièrement puissantes et rutilantes. Si le caisson de basse aurait sans doute pu être un poil plus sollicité, l’ampleur du mixage et la frénésie des effets rappellent que les Transformers sont simplement construits pour être du gros spectacle technologique. Dynamique, ample, généreux et bien entendu bourrin, le dispositif est autant accessible en VO que pour le fameux doublage français (Dorothée, Ophélie Winter, Mister V… mmm) avec tout de même des voix légèrement plus plaquées (sans parler du jeux…).
Interactivité
Certainement que pas grand monde s’attendait à trouver là un grand making of ultra complet et introspectif… C’est donc partie pour la suite bien construite et bien produite de featurettes carrées et promo s’attardant sur les héros humains, les nouveaux modèles de transformers, le tournage des scènes les plus spectaculaires, les effets spéciaux et le côté « rétro ». Basique, mais il est plus intéressant d’aller jeter un coup d’œil du coté des scènes / coupées rallongées où affleurent une noirceur plus prononcée que celle aperçue dans le montage final avec en particulier une ouverture montrant un Optimus Prime implacable et tuant froidement un décepticon. Une scène qui fut retirée après une première projection test…
Liste des bonus
« Des enjeux humains » (7’), « Retour dans les années 90 » (6’), « Héros » (10’), « Les méchants » (8’), « La poursuite » (5’), « La Bataille d’Ellis Island » (7’), « À travers la jungle » (10’), « L’épreuve de montagne » (7’), « L’affrontement final » (11’), Scènes coupées et versions longues (14’).