TOLÉRANCE ZÉRO
Walking Tall – Etats-Unis – 2004
Support : Bluray
Genre : Thriller, Action
Réalisateur : Kevin Bray
Acteurs : Dwayne Johnson, Johnny Knoxville, Neal McDonough, Kristen Wilson, Ashley Scott, Khleo Thomas, Kevin Durand…
Musique : Graeme Revell
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et français LPCM 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 86 minutes
Éditeur : BQHL Editions
Date de sortie : 16 novembre 2023
LE PITCH
Lorsque Chris Vaughn rentre chez lui après des années d’absence, c’est pour y découvrir une bourgade gangrenée par la pauvreté, la corruption, la violence, le racket et la drogue. Alors que les habitants ont depuis longtemps courbé l’échine, Chris Vaughn, avec l’aide de son ami d’enfance Ray, décide qu’un nettoyage s’impose. La lutte s’annonce implacable, mais le nouveau shérif s’est juré de faire front jusqu’au bout et de marcher la tête haute.
Le bras (béton) armé de la justice
Bien longtemps avant d’être un véhicule pour blockbusters à gros bras (Rampage, Skyscraper, Fast & Furious 8…) et adepte de l’auto-parodie à haussements de sourcil (Jumanji, Baywatch…), Dwayne Johnson était « The Rock », la dernière sensation du catch qui s’efforçait de s’imposer comme une nouvelle force du cinéma d’action américain avec un petit actionner raz du gravier.
Révélé dans La Momie 2 et devenu la tête d’affiche du spin-of Le Roi Scorpion puis s’offrant un joli passage de relais avec Arnold dans l’amusant Bienvenue dans la jungle, ce dernier voulait clairement s’affirmer avec Tolérance Zéro comme le digne héritier d’une longue tradition de casseurs de bras issus des années 80. Pour cela il opte de manière amusante pour la reprise d’un petit classique de l’exploitation datant de 1973, appelé Justice Sauvage chez nous, et qui racontait le destin d’un ancien catcheur (tiens, tiens) s’efforçant d’imposer à nouveau la loi dans sa petite ville natale. Un pitch inspiré de Buford Pusser, véritable héros de l’Amérique profonde capable de réimposer ses valeurs morales à coups de poutre en bois. Si dans le remake de 2004 le héros a changé de nom et s’inscrit dans la foulée dans une autre tradition US, celle du vétéran de guerre qui revient au bercail pour découvrir que là aussi une guerre est à mener, il en reprend largement les mêmes lignes et surtout véhicule les même valeurs individualistes et traditionalistes jamais bien loin du bon vieux western. Tolérance Zéro n’est donc pas là pour réinventer la poudre, mais bien pour construire la figure d’une nouvelle figure d’action, solide, incarnée, rentre dedans, droite et crédible.
La tête haute
Ancien clipper à succès et depuis devenue téléaste particulièrement productif (on ne vous dresse pas la liste c’est beaucoup trop long), le réalisateur Kevin Bray (Chasseurs de prime avec Ice Cube) se place entièrement au service de Dwayne Johnson et de l’efficacité simple et directe du divertissement, avec au passages quelques petits effets de caméra ou de montage bien sentis. Que ce soit une baston destructrice dans le fameux Casino qui a apporté le mal au sein de la communauté, un assaut à la mitraillette sur les locaux du shériff ou un face-à-face à coup de haches dans les bois en guise de grand final, Tolérance Zéro fonctionne plein pot, frappe fort et là où ça fait mal. Ce coté série B simple du caillou et rentre dedans est d’ailleurs totalement assumé et ne s’embarrasse pas de gros efforts psychologiques et nous évite gentiment les sempiternels effusions de bons sentiments. Pas vraiment le temps pour cela, le récit étant réduit jusqu’à l’os pour une durée d’à peine 70 minutes une fois évacué le générique de fin étrangement long. Un tel élagage par rapport au film original entraine forcément quelques facilités scénaristiques avec un héros qui passe en quelques scènes de vagabond façon Rambo, à cible du gang locale et du shériff véreux, à accusé pour violence au tribunal voisin à nouveau shériff plébiscité par la foule, mais peu importe car on ne s’y ennuie jamais. Il faut dire qu’au-delà d’un Dwayne Johnson plus sobre qu’à l’accoutumé et forcément plus que convaincant en bagarreur du quartier, on profite au passage d’un Johnny Knoxville (Jackass) amusant en vieux pote d’enfance au passé de délinquant, et surtout d’un sacré défilé de sales trognes (Michael Bowen, Kevin Durand…) mené par un Neal McDonough (Captain America, Minority Report, Yellowstone…) toujours très crédible en salopard vil et manipulateur.
Pas prétentieux pour un sou, simple, ce divertissement bien trempé n’aura pas vraiment de grands échos lors de sa sortie salle mais se paiera tout de même une belle carrière en vidéo. De quoi lancer une mini franchise avec Tolérance Zéro 2 puis Tolérance Zéro 3 : Justicier Solitaire en DTV et avec cette fois-ci Kevin Sorbo (alias Hercule) en redresseur de torts de nos campagnes. Pas exactement le même standing…
Image
La MGM ne s’est pas vraiment foulée avec Tolérance Zéro et se contente de proposer depuis des années la même copie vidéo déjà visible en DVD il y a vingt ans. Aux éditeurs tiers de s’en dépêtrer et de travailler leur source pour lui donner un peu de consistance. L’image est donc ici très propre, dotée d’un certain grain et d’un piqué assez honorable, mais les diverses manipulations numériques ne sont pas sans conséquences et réduisent clairement la profondeur des plans (tout semble terriblement plat) et revêt à l’ensemble des contours très « vidéo » et quelques scintillements disgracieux. Le visionnage est confortable mais l’esthétique DTV n’est pas forcément idéale.
Son
On oublie rapidement le doublage français très à coté et souffrant d’écho métalliques gênants pour privilégier la version originale disposée dans un 5.1 LPCM plutôt agréable même si le niveau sonore semble toujours un poil retenu. Quelques effets, quelques ambiances, un peu d’énergie, pas de grandes vagues mais une restitution efficace.
Interactivité
L’édition française se montre un peu plus chiche que son homologue US, faisant disparaitre les deux commentaires audio (acteur et réalisateur), la featurette sur les cascades et les scènes coupées, ne nous laissant finalement qu’un très court bêtisier.
L’éditeur se fend tout de même d’une nouvelle présentation du film par le journaliste Stéphane Moïssakis. Ce dernier resitue la généalogie du film et ses liens avec le film de 73 et se concentre surtout sur les débuts de carrière de The Rock et ses diverses tentatives pour s’imposer comme une nouvelle figure du cinéma d’action.
Liste des bonus
Présentation exclusive par le journaliste Stéphane Moïssakis (20’), Scènes coupées (1’).