TIGER CAGE LA TRILOGIE
特警屠龍, 洗黑錢, 冷面狙击手 – Hong-Kong – 1988, 1990, 1991
Support : Bluray
Genre : Policier, Action
Réalisateur : Yuen Woo-Ping
Acteurs : Jacky Cheung, Simon Yam, Donnie Yen, Rosamund Kwan, David Wu, Sharla Cheung, Cheung Kwok-leung, Michael Wong…
Musique : Donald Ashley, Nick Chi-Hung Wong, Richard Yuen, Tang Siu-Lam, Wong Si-Yuen…
Durée : 94, 96 et 94 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Tiger Cage : Cantonais DTS Master Audio 5.1, Cantonais, Français et Mandarin DTS Master Audio 2.0 ; Tiger Cage 2 et 3 : Cantonais DTS Master Audio 5.1 et 2.0.
Sous-titres : Français
Distributeur : HK Vidéo
Date de sortie : 22 mars 2024
LE PITCH
Tiger Cage : L’inspecteur des stups Hsiu aidé de son équipe met sous les verrous une bande de dealers. Mais leur chef Swatow réussit à s’échapper. Le lendemain, Hsiu est retrouvé mort. Ses collègues veulent le venger mais des flics sont également impliqués dans l’affaire…
Tiger Cage 2 : Alors que son divorce vient d’être prononcé, l’inspecteur Dragon Yau est blessé quand il tente de mettre fin à un hold-up. Accusé du crime avec l’avocate de son divorce, il se retrouve alors pourchassé par la police et les triades…
Tiger Cage 3 : L’inspecteur James enquête sur Mr Lee, soupçonné d’activités criminelles. Quand ce dernier se sent surveillé, il kidnappe Suki, la fiancée de James et tente d’assassiner le policier. Mais James survit et décide de se venger…
La rage du tigre
Parmi les grandes figures du cinéma de kung-fu hong-kongais de la glorieuse période s’étalant des 70’s aux 90’s, Yuen Woo-Ping est l’un des chorégraphes et réalisateurs les plus respectés et influents. Sa trace s’est étendue jusque dans le cinéma hollywoodien qui l’a parfois invité à étaler tout son talent mais qui l’a aussi tout simplement pompé allègrement. Yuen Woo-Ping a signé entre 1988 et 1991 la trilogie Tiger Cage, un condensé de ce qui se faisait de mieux (mais aussi de moins bien) dans le cinéma d’action de Hong-Kong de l’époque.
Le premier opus de la franchise est un polar urbain relativement tendu, au schéma relativement classique opposant des flics à une bande de dealers organisés. Mais, et ce ce sera l’un des points communs des trois films, on y retrouve également des personnages borderline, flics moins intègres, qui franchissent la ligne blanche de la légalité. Trahison, traîtrise, personnages emblématiques sacrifiés, vengeance… Autant de thèmes qui traversent les trois opus de la série Tiger Cage. C’est néanmoins dans le premier épisode que le cocktail est le plus convaincant, très premier degré et sérieux, il s’avère aussi le plus noir. Porté par un casting assez dingue composé des inestimables et charismatiques Donnie Yen, Simon Yam et Jacky Cheung, le film est un polar âpre et violent, rythmé par des affrontements de haut vol, inventifs, ludiques, généreux, qui portent Tiger Cage premier du nom dans les strates des meilleurs films de HK des années 90. Yuen Woo-Ping y déploie toute sa science de la chorégraphie dans des combats secs et agressifs. On pourra juste reprocher au film d’avoir un peu vieilli (comme tant d’autres œuvres de l’archipel à l’époque) notamment concernant les fringues et les coiffures des personnages, mais aussi certains décors. Pas de quoi chouiner cependant et gâcher un spectacle efficace et sec comme un coup de trique.
Triangle amoureux
Deux ans après, Yuen Woo-Ping remet le couvert derrière la caméra avec un deuxième opus qui fait revenir Donnie Yen, dans un rôle totalement différent, pour un film pas moins décorrélé de son prédécesseur. On fait table rase et on part sur tout autre chose. Cette fois, Tiger Cage explore plus directement un autre versant du cinéma de HK, celui de la comédie. Si le premier épisode disposait de ses moments de légèreté naïve typiques des films hong-kongais, ici, on ouvre les vannes et on se situe presque dans du burlesque. Sans omettre une intrigue qui prend ses racines une nouvelle fois dans le polar, avec l’association d’un flic et d’une avocate, réunis malgré eux dans une fuite en avant autour d’une mallette renfermant une belle quantité d’argent et évidemment poursuivis par des malfaiteurs. A base de quiproquos autour d’un triangle amoureux, Tiger Cage volume 2 permet à Donnie Yen d’exprimer une facette plus drôle de sa palette de comédien, et son trio avec la sublime Rosamund Kwan et le pas moins convaincant David Wu est extrêmement savoureux. Sans oublier les scènes d’action, toujours aussi inspirées et rythmées, dans lesquelles les personnages féminins sont à la fois aussi redoutables que leurs pendants masculins, et qui ne sont pas épargnées aussi bien physiquement que moralement… Véritable renouvellement de la franchise tout en s’inscrivant dans une même veine d’un vrai cinéma d’exploitation frais et généreux, Tiger Cage 2 se hisse sans aucun problème au niveau de son prédécesseur.
A bout de Souffle
Changement de braquet (et de niveau de qualité) pour le troisième et dernier film de la saga. Tiger Cage 3 dit au revoir à Donnie Yen et accueille Michael Wong, Sharla Cheung et Cheung Kwok-leung, dans un métrage là aussi assez différent des deux premiers. L’aspect comédie s’applique ici à rester bien en retrait pour laisser la place à une touche plus dramatique. Le destin des protagonistes est à ce niveau, parlant. Sharla Cheung y interprète un personnage féminin plus complexe et profond que tous les précédents de la saga réunis. D’abord secondaire et subissant en apparence, elle devient proactive et prend de l’ampleur dans la seconde partie du récit. Face à elle, Cheung Kwok-leung peine à convaincre en flic laissé pour mort et revenant masqué tel un Fantôme de l’Opéra HK. Si Tiger Cage 3 convint moins, c’est également parce qu’il comporte moins de scènes d’action emblématiques, même si certains affrontements méritent le détour (l’attaque de la cabane sur pilotis). Plus confus, moins léger et naïf, il perd de la fougue de ses prédécesseurs en se prenant peut-être un peu trop au sérieux. C’est dommage, même si le film reste d’un niveau très acceptable.
Image
Bien que légèrement variable suivant les trois films, le niveau de qualité de ces copies haute définition, toutes trois effectuées à partir de scan 2K des négatifs, s’avère remarquables. Baignant dans un grain argentique palpable, les trois opus bénéficient en outre d’un piqué de très bonne tenue, avec un niveau de détails surprenant. Les contrastes sont très bons, tandis que les couleurs, un peu trop pétantes sur certaines scènes (notamment des rouges qui virent un peu à l’orangé) sont globalement très belles et convaincantes. Bref, une édition extrêmement propre et techniquement très aboutie.
Son
Sur les trois films, l’éditeur propose des pistes en cantonnais à la fois en 5.1 et 2 .0. Et le résultat est franchement bluffant pour l’ensemble, même si les pistes en 5.1 s’attirent nos faveurs en raison d’une dynamique et d’une puissance plus affirmée. La 2.0 propose une expérience elle aussi remarquable, mais avec une puissance des musiques un poil plus étouffée. Seul Tiger Cage premier du nom offre une version française en 2.0 d’assez bonne qualité, mais typique des doublages de l’époque un peu à la masse. A noter que cet opus propose une version en mandarin en 2.0.
Interactivité
C’est un peu la déception de cette édition, assez chiche en bonus. Aux côtés des bandes-annonces et d’une fin alternative du deuxième film assez insignifiante, on retrouve heureusement un très intéressant entretien de Yuen Woo-Ping mené par l’excellent Frédéric Ambroisine. Le chorégraphe et réalisateur y évoque sa carrière et ses différentes collaborations avec Jackie Chan ou encore Jet Li.
Liste des bonus
Interview de Yuen Woo-Ping par Frédéric Ambroisine (20’), Fin alternative de Tiger Cage 2 ; bande-annonces.