THE VIDEO DEAD
États-Unis – 1987
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Robert Scott
Acteurs : Michael St. Michaels, Thaddeus Golas, Douglass Bell, Al Millan, Roxanna Augesen, Lory-Michael Ringuette
Musique : Leonard Marcel, Kevin McMahon, Stuart Rabinowitsh
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 90 minutes
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 30 juin 2023
LE PITCH
Écrivain de profession, Henry Jordan a la surprise, un jour, de se voir livrer un poste de télévision qu’il n’avait pas commandé. Peu après, il découvre que l’appareil est en fait une sorte de portail permettant aux morts de passer dans le monde des vivants, et très vite, des zombies s’introduisent chez lui et le tuent. La maison trouve rapidement de nouveaux propriétaires : la famille Blair. En l’absence des parents, partis en voyage, les enfants, Zoe et Jeff, commencent à mettre de l’ordre dans la demeure. Ils découvrent le téléviseur dans le grenier, ignorant qu’une horde de zombies va bientôt déferler.
Zapping mortel
Comme beaucoup de petites séries B des années 80, The Video Dead a tout d’abord existé dans l’imaginaire des amateurs par le biais d’affiches qui défoncent montrant sous différents angles tous aussi percutants un infâme zombie s’extraire d’un écran de télévision. Bien entendu le résultat est dans la réalité beaucoup moins stylé, mais l’implication de son réalisateur et une volonté farouche de bien faire lui donne un petit charme certain.
Produit a peu de choses près en même temps que le Démons 2 de Lamberto Bava, The Video Dead imagine donc lui aussi voir rejaillir un mal mystérieux d’un film, ici gothique et en noir et blanc, tournant en boucle sur un vieux poste maudit. La première grosse différence était certainement les moyens alloués aux deux productions. L’une est l’un des symboles de l’ère triomphante du gore à l’italienne adoubée par papa Dario Argento, l’autre est un film semi-professionnel tourné avec quelques potes, beaucoup d’amours les week-ends après la semaine de boulot. Cela n’empêche par l’entreprise de se montrer particulièrement ambitieuse en affichant à l’écran quelques effets visuels plutôt réussis signés par le doué Wes Takahashi (membre d’ILM et ayant œuvré sur Les Goonies, Retour vers le futur, La revanche de Freddy, Top Gun… ah oui tout de même !) et une poignée de morts-vivants aux maquillages aléatoires mais qui en tout cas profitent tous d’un look et d’une personnalité bien définie… presque plus que les personnages vivants il faut dire.
Ciné zombie
Car si le pitch entourant la vilaine télévision laissant s’échapper ses anciens victimes zombies dans une banlieue américaine quelconque sonne véritablement comme un prétexte, le jeune réalisateur Robert Scott a de véritable aspiration quant à une relecture plutôt étonnante et inspirée du mythe du morts-vivants. Exit donc ici les origines vaudou, les radiations cosmiques ou même un liquide chimique douteux, ces pauvres cadavres ambulants sont les victimes avant tout d’un écran maléfique et garde au-delà du trépas des attitudes et comportements liés à leur ancienne vie. Les voici donc qui se trimbalent dans la maison en s’amusant des nouveaux appareils ménagers, qui prennent un bain et même, grâce à l’intelligence de l’ultime survivante, s’assoient sagement pour partager un repas et entament quelques pas de dance. A la lisière du burlesques, The Video Dead manie un humour presque surréaliste qui en devient poétique autant volontairement que par maladresse, insufflent surtout un aspect pathétique, presque humain, a des créatures que seul George A. Romero avait alors oser développer dans ce type de voie avec Zombie et Le Jour des morts-vivants. Petit film étonnant donc et sympathique malgré ses nombreux défauts d’écriture, le jeu terriblement fade des acteurs et un long passage de remplissage de poursuite dans les bois dont le seul but était d’ajouter, à la demande des distributeurs, une petite scène de découpe à la tronçonneuse (en citant le film de Tobe Hooper bien entendu) qui rehausse un peu le niveau gore, finalement presque sage, de l’objet.
Cela ne suffira malheureusement pas à faire de ce Video Dead un authentique succès sur le marché vidéo et Robert Scott devra abandonné le The Video Dead 2 qu’il espérait tant. L’effort n’aura cependant pas été vain puisque cette expérience lui ouvrira tout de même les portes du métier lui permettant de devenir assistant réalisateur sur de nombreuses productions, de Dracula mort et heureux de l’être de Mel Brooks jusqu’aux séries Dr House ou Banshee.
Image
Sans être non plus renversant de beauté et de finesse, le transfert de The Video Dead est franchement appréciable, surtout pour un petit film bricolé dans ce genre. Quelques scories sont encore présentes à l’écran, mais l’ensemble a été soigneusement nettoyé et bien stabilisé, avec un regain comme il se doit du coté des contrastes certainement mieux dessinés que jamais. L’esthétique du film reste assez sobre, mais les petites notes d’intention sur les couleurs et le grain organique qui sculpte modestement les contours et la profondeur font largement le job.
Son
Là aussi le rendu est assez modeste bien tenu avec des DTS HD Master Audio 2.0 qui apportent une stabilité sonore éprouvée sans jamais tenter de booster inutilement le rendu. On entend encore les petits soucis et les inégalités de captation sur la VO, le gros plaquage des voix sur la vf, mais rien d’étonnant en cela.
Interactivité
Simple boitier amaray pour The Video Dead et une nouvelle présentation chaleureuse et attendrie de Mr Damien Granger, ex-rédacteur en chef de Mad Movies et auteur de nombreux ouvrages bucoliques sur la série B et les starlettes. Comme toujours très indulgent sur l’objet fini, il délivre quelques informations sur la production du film, sur l’investissement de son réalisateur, le travail des maquilleurs et même quelques mini-biographies de deux actrices qui, non, ne se sont pas arrêté à The Video Dead. Sympa comme à chaque fois.
Liste des bonus
Liste des bonus : « The Video Dead » par Damien Granger (15’), Bande-annonce.