THE SLUMBER PARTY MASSACRE
États-Unis – 1982
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Amy Jones
Acteurs : Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Andree Honore, Gina Mari, David Millbern…
Musique : Ralph Jones
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 92 minutes
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 03 octobre 2023
LE PITCH
En l’absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n’étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l’autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu’un évadé de l’hôpital psychiatrique a lui aussi l’intention de participer à sa manière à la petite partie… emmenant avec lui son infernale foreuse mécanique pour transformer cette nuit en hurlements de peur et de mort !
“You Know How Girls Love to Scream”
Distribué par la boite de Roger Corman comme un slasher tout ce qu’il y a de plus classique (et avec de jolies donzelles sur l’affiche), Fête sanglante, qui retrouve désormais son titre original The Slumber Party Massacre est pourtant une proposition à part, constamment tiraillée entre la volonté manifeste de ses créatrices et les désidératas de la production.
En ce début des années 80, le cinéma américain vit au rythme des tueurs masqués et des bodycount de plus en plus chargés du nouveau genre à la mode popularisé par Halloween et Vendredi 13 : le slasher ! Et très vite ce dernier montre des limites tout à fait acceptées, des règles éprouvées et des schémas répétitifs. Surtout, son exploitation opportuniste affirme tout aussi rapidement les tendances du genre à un érotisme gratuit bataillant avec une relecture morale étrangement réac, et ce bien entendu au détriment de la gent féminine. C’est de cette constatation que part la scénariste Rita Mae Brown, militante féministe et lesbienne, lorsqu’elle image la première mouture du film alors intitulée Sleepless Nights, en faisant déjà une authentique parodie du genre et un détournement appuyé de l’imagerie machiniste et viriliste du slasher. En avance sur son temps (l’amusant remake 2021 ne fera que revenir aux sources), sans doute un peu trop pour la New World Pictures qui va rapidement exiger quelques modifications normatives à la réalisatrice Amy Jones (créditée aussi comme coscénariste du coup) et surtout l’ajout de scènes de nudités, féminines cela va sans dire, bien plus frontales. The Slumber Party Massacre reste donc un très curieux objet, fauché comme il se doit, assez mal interprété par un jeune casting peu mémorable, le plus souvent filmé assez platement, avec une nette propension à enfoncer des portes grandes ouvertes.
Victimes consentantes
La scène de douche dans le lycée, juste après un match de basket bien mollasson, est un cas d’école tant la caméra vient louvoyer lourdement et sans honte devant les poitrines et les postérieurs de nos chères adolescentes. De la même façon l’élimination méthodique, et pas forcément très logique, des personnages du film par un sociopathe grimaçant (et non masqué) se fait avec une rigueur toute basique et sanglante, sa foreuse mécanique s’offrant tour à tour des capacités perforantes autant que lacérantes. Il ne fait bien entendu pas bon d’avoir le bas ventre qui démange dans The Slumber Party Massacre et seule finalement la très sage héroïne et sa petite sœur, restées en marge de la soirée pyjama sexy ou rapidement quelques garçons seront invités, va pouvoir mettre fin aux agissements du serial killer obsédé et débilitant. Désespérément classique et aussi stupide que la bonne moyenne des slashers de l’époque. Pourtant derrière la gaudriole, une part des intentions de deux autrices persiste. Dans l’omniprésence d’angle de caméra et de situations voyeuristes, dans des dialogues à double lectures et tout bonnement dans la description d’un petit monde entièrement porté sur les désirs et les pulsions masculines. Personnification de la phallocratie ambiante, le tueur ne fait qu’extrapoler à l’aide de son arme ultra phallique, la culture de la pénétration sexuelle, à celle de la pénétration meurtrière, ne perdant ses moyens, in fine, que lorsque sa foreuse sera coupée en deux comme une ultime émasculation.
Hésitant constamment entre slasher premier dégrée et survivance d’authentiques réflexions sur le genre et la place du féminin dans le cinéma d’horreur américain, The Slumber Party Massacre n’a jamais eu les épaules pour devenir un classique incontournable du slasher, mais aussi bêtement fun qu’un poil plus subtil, il reste un coté tout à fait sympathique.
Image
Tant qu’à faire, Rimini Editions se paye le master dernière génération de Shout Factory. Une restauration grand luxe effectuée à partir d’un scan 4K des négatifs, suivi d’un nettoyage en règle et d’un classique mais nécessaire réétalonnage. Le résultat est sans appel avec des cadres extrêmement propres (même si quelques scories persistent), un piqué des plus fins et un léger relief très agréable. Les teintes sont bien plus fermes et naturelles qu’autrefois. Sacré coup de jeune pour ce petit slasher qui n’en demandait sans doute pas tant.
Son
Les deux pistes DTS HD Master Audio 2.0 préservent les petits monos d’origine en leur offrant un soupçon de clarté et de fermeté supplémentaire. Petit coup de jeune là aussi même si les mixages avaient de toute façon un coté un peu frustre de par la nature et l’origine du film.
Interactivité
Slumber Party Massacre rejoint la collection « épouvante » de Rimini avec son joli digipack cartonné, son fourreau et bien entendu son traditionnel livret concocté avec soin par Marc Toullec. Comme souvent le texte vient retracer le contexte de production du film, ses coulisses et anecdotes question de compenser l’absence de making of en vidéo.
Liste des bonus
Le livret « The Slumber Party Massacre, entre filles » rédigé par Marc Toullec (24 pages), Bandes-annonces.