THE RIFT
États-Unis – 1990
Support : Bluray
Genre : Science-Fiction
Réalisateur : Juan Piquer Simon
Acteurs : Jack Scalia, R. Le Ermey, Ray Wise, Deborah Adair, John Tomes-Bey, Ely Pouget
Musique : Joel Goldsmith
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 83 minutes
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 30 juin 2023
LE PITCH
Suite à la disparition du sous-marin nucléaire Siren I, en mission secrète dans le Pacifique, une équipe de secours embarque à bord du Siren II afin de le retrouver et d’en récupérer la boîte noire. Plongeant au fond d’une crevasse, puis empruntant un vaste réseau de tunnels, l’équipage, dirigé par le capitaine Phillips, sera bientôt confronté aux dangers causés par de monstrueuses créatures.
« à la pèche aux moules… »
Sortie en 1989, Abyss de James Cameron produira (comme presque tout ses films) une mini mode dans le cinéma Bis. Ici donc d’aventures sous-marines avec créatures aliens, inconnues ou oubliées au fond des mers, prêtes à faire descendre l’être humain dans la chaine alimentaire. Souvent de tout petits budgets comme ce courageux The Rift, qui malgré de très faibles moyens entend bien en mettre plein la tronche.
Dans la zone de flottaison d’un Abyss finalement très peu porté sur le film de monstres et les effets chocs, s’opéra ainsi une course de vitesse entre quelques petits concurrents opportunistes s’efforçant de profiter de la vague. MAL de Sean S. Cunningham qui gagnera la course d’une bonne tête, Leviathan de George P. Cosmatos et Lords of the Deep de Roger Corman qui boiront la tasse, et le challenger The Rift. Lessivé par la production de Leviathan, Dino De Laurentiis laissa à sa fille le soin de sauver les meubles avec une nouvelle production moins couteuse encore. Pourtant l’affaire est toujours loin d’être simple car si le tournage ne prendra que quelques semaines, la post-production se poursuivra pendant quasiment un an. La malédiction du tournage aquatique sans doute, même si pour le coup l’espagnol Juan Piquer Simon (Le Sadique à la tronçonneuse, Slugs…) limite les séquences en milieu liquide au maximum préférant par exemple durant toute la première partie de The Rift se concentrer sur l’équipage du sous-marin en question. Une mission de sauvetage sur les traces du Siren I, véhicule nucléaire mystérieusement disparu.
En milieu aqueux
Trois-quatre décors restreints réutilisés à l’infini, plans resserrés pour cacher la misère, petites tensions habituelles entre les protagonistes (réduits à l’essentiel) … Si les clichés (comme le camarade noir adeptes des vannes et des sous-entendus graveleux) sont légion, que le scénario tourne en rond et que Jack Scalia (Dallas) joue comme une tanche, la mise en scène carrée et l’implication d’acteurs comme R. Lee Ermey (éternel militaire beuglant sur ses ouailles depuis Full Metal Jacket) et Ray Wise (éternel père de Laura Palmer dans Twin Peaks) maintiennent l’appareil jusqu’à bon port. Tant mieux puisqu’une fois passée les vilaines algues toxiques faites en papier-bulle se cache une base scientifique dissimulée dans une grotte immergée. Là, le film rentre enfin dans le vif du sujet en piochant allègrement dans un autre film de James Cameron : Aliens. La menace provient donc ici de créatures mutantes diverses et variées, résultats d’expérience douteuses menées par le Pentagone qui prennent autant la forme de vers géants, de poissons carnassiers, d’humanoïdes fondus ou même d’une étoile de mer géante et tentaculaires. Le rythme s’accélère, les massacres à coups d’explosions de torses, de membres arrachés et de visages brulés à l’acide tout autant, pour un résultat particulièrement convaincant et généreux. Un aspect bien gore et bien méchant totalement assumé qui fait directement penser au Contamination de Luigi Cozzi, le ventre mou et l’amateurisme en moins.
A la fois modeste et ambitieux, The Rift n’entend certainement pas réinventer le bis mais dessert un plat (de fruits de mers) on ne peut plus roboratif et attachant.
Image
Voilà une source dans des conditions étonnement très bonne. Loin, très loin, du master vidéo connu chez nous, le film se drape désormais d’un master HD parfaitement nettoyé (les scories persistantes sont vraiment rares) doté d’un piqué bien précis et de couleurs bien tenues. Même la profondeur fait son léger retour, et le tout ne souffre d’aucun autre problèmes de définition que ceux liés à la captation d’origine (léger flous, plans sous-marins). Excellente surprise en somme.
Son
Le doublage français d’origine a beau rester extrêmement sérieux et appliqué, le mixage d’époque écrase systématiquement musique et effets derrières les dialogues. La version originale, elle aussi disposée en DTS HD Master Audio 2.0, apporte plus de justesse autant dans le jeu que dans l’équilibre de restitution. Cela reste là aussi de la série B avec des contours qui manquent un peu de naturel, mais rien d’étonnant ou de dommageable.
Interactivité
The Rift est proposé dans un simple boitier amaray, avec tout de même en petit cadeaux trois reproductions de photos d’exploitation. Sur le disque on ne retrouve malheureusement aucune des interviews produites par Kino Lorber, mais uniquement une nouvelle présentation du film signée Damien Granger (Ex-rédacteur en chef de Mad Movies et auteurs d’ouvrages alléchants et documentés comme les B-Movies Posters ou la bio Fred Olen Ray : Il était une fois à Hollywood). Comme à chaque fois ce grand connaisseur du Bis délivre les petites informations classiques (époques, filmos, genres) mais aussi des petites anecdotes sur les coulisses du film et ici les autres films d’horreur sous-marins produit dans le sillon d’Abyss.
Liste des bonus
« The Rift » par Damien Granger (11’), Bande-annonce.