Petit acteur belle gueule qui peine toujours à rester dans les mémoires (désolé), Dave Franco a semble-t-il toujours cajolé l’idée de devenir à son tour un vrai réalisateur de cinéma. S’appeler Franco ça aide mine de rien, mais presque par humilité il opte comme point d’appui pour une série B horrifique, voir même un film qui aurait pu vriller aisément dans le Home Invasion bourrin ou le slasher à l’ancienne. Le départ est d’un classique affirmé avec ses deux couples en mal de vacances qui s’offrent un week-end dans une maison de luxe, mais qui bien entendu cache un lourd secret (et des caméras de surveillances placées aux endroits stratégiques). Des adolescents d’autrefois, il reste surtout les regrets et les secrets de trentenaires et quadras sans enfants (mais avec un chien) et bien entendu un adultère en devenir comme le jacuzzi au milieu de la terrasse.

(trop) Long week-end

Les ingrédients sont maîtrisés et parfaitement disposés au cours des premières minutes qui distillent sobrement les tensions à venir et cette inquiétante étrangeté qui fait douter  de l’honnêteté du propriétaire (raciste, voyeuriste, sadique?) et de la sécurité de la demeure isolée. L’avantage du film, clairement, est de profiter alors des prestations de quatre acteurs solides, dont Alison Brie (Glow, Community) compagne du réalisateur, qui apportent un peu d’intensité et de solidité à des personnages qui très rapidement s’embourbent dans des comportements peu cohérents et des mesquineries qui ne les rendent pas sympathiques ou attachants. Lentement mais sûrement le film s’enfonce dans une mollesse bien confortable où l’on espère désespérément que le cadre s’envenime pour passer enfin à un massacre en bon et due forme. Mais The Rental a la prétention d’un film de genre sophistiqué, admirablement photographié par un Christian Sprenger (Atlanta, Glow), qui joue de lumières rares et diffuses, de cadres léchés et de lignes fermes. Trop propre, trop sage, l’horreur ne jaillira que trop tardivement, et sans grandes effusions, laissant The Rental dans les frontières du petit thriller vaguement réac, légèrement pompeux, oubliant en cours de route son croquemitaine de l’histoire, tout juste entraperçu entre deux crises de nerf bourgeoises.