THE QUESTOR TAPES
États-Unis – 1974
Support : DVD
Genre : Science-fiction/Anticipation
Réalisateur : Richard Colla
Acteurs : Robert Foxworth, Mike Farrell, John Vernon, Lew Ayres, James Shigeta, Robert Douglas, Dana Wynter…
Musique : Gil Mellé
Durée : 96 minutes
Image : 4/3 1.33
Son : Anglais et français Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Français, Anglais
Éditeur : Elephant Films
Date de sortie : 13 décembre 2022
LE PITCH
L’androïde Questor a été créé par une race extraterrestre bienveillante pour se fondre parmi les humains. Après des années passé en compagnie des Hommes, il se lance à la recherche de son créateur.
I Robot
Film de télévision relativement méconnu sorti en 1974, The Questor Tapes réalisé par Richard Colla, est une œuvre d’anticipation pas inintéressante bien qu’un peu plan-plan, qui doit néanmoins sa notoriété à l’identité de son auteur : Gene Roddenberry.
Parangon de la série de science-fiction télévisuelle avec notamment l’inévitable et célébrissime Star Trek, mais également les moins connus Andromeda et Invasion Planète Terre, Gene Roddenberry n’est jamais réellement parvenu à percer le monde du septième Art. S’il ne fut attaché que de loin aux adaptations de Star Trek au grand écran à partir du deuxième volet (La Colère de Khan), son influence et son héritage ont perduré, infusant la SF moderne, mais sa carrière cinématographique est restée tout de même sacrément en berne. En 1974, il participe au scénario de The Questor Tapes, œuvre d’anticipation réalisée par le téléaste Richard Colla, connu pour avoir officié sur la série de SF concurrente du capitaine Kirk and co, Battlestar Galactica et autres Miami Vice et MacGyver. Initialement prévu pour donner lieu à une série télévisée, The Questor Tapes restera à l’état de pilote, et donc de téléfilm. On y suit un androïde traqué en quête de ses origines, épaulé dans son périple par un scientifique. Daté et faisant esthétiquement son âge près de cinquante ans après sa conception, The Questor Tapes accuse ses origines télévisuelles. Attention donc à ne pas s’attendre à un film rythmé et bardé de SFX. En termes de réalisation, on est sur un produit purement télévisé, sans grand budget, mis en scène de manière statique est diffusé au format 4/3. Il est évident qu’à l’aune des œuvres actuelles, y compris télévisuelles, on est à des années lumières et c’est un aspect à prendre en compte et à accepter lorsque l’on découvre The Questor Tapes. C’est dans son scénario que le film de Richard Colla prend toute sa saveur. On y retrouve cette touche typiquement « Roddeberrienne » qui explore une anticipation foncièrement optimiste et globalement bienveillante, mais bardée de sursauts résolument inquiets sur l’évolution de l’Homme et ses dérives. L’androïde présente des points communs avec l’extraterrestre Spock de Star Trek, avec ce regard désabusé sur la race humaine. A la différence que le personnage de Questor ne semble pas imperméable aux émotions des êtres qui l’entourent. Il découvre les comportements humains et semble les assimiler, malgré un détachement certain dans l’attitude. Ses interactions avec les autres personnages donnent parfois lieu à des situations en décalage, voire cocasses, mais c’est toujours cette soif de connaître qui mène sa quête.
Inquiétant optimisme
The Questor Tapes baigne dans ce parfum à la fois charmant et désuet de la SF d’une époque évidemment révolue, celle des 70’s, à la fois naïve telle qu’on la découvre aujourd’hui, mais en filigrane bourrée d’inquiétudes assez pertinentes vis-à-vis d’un avenir peu reluisant, voire dangereux (la peur du nucléaire). Les effets spéciaux, assez remarquables pour l’époque, sont à eux seuls un argument pour découvrir le film. La conception de l’androïde, qui part d’un être en un seul bloc, pour progressivement se doter d’oreilles, d’une bouche, et même d’un système capillaire développé à l’aide d’un drôle d’engin manuel, sont des moments assez fascinants à découvrir aujourd’hui. Tout comme l’interprétation très impliquée et convaincante de Robert Foxworth (spécialiste des séries télévisées, mais aussi voix de Ratchet dans la saga Transformers) dans le rôle de l’androïde. Le comédien apporte avec brio toute la candeur du personnage qui découvre peu à peu sa condition et son environnement. The Questor Tapes demeure donc une curiosité qui ne manque pas de saveur dans sa façon d’évoquer un avenir pas nécessairement optimiste mais marqué par une confiance envers l’être humain, puisque l’un des personnages les moins attendus n’hésite pas à se sacrifier. Une œuvre qui ne démérite pas et qui parvient à provoquer un intérêt certain, avec finalement assez peu de moyens mais pas mal de convictions, chez le fan de SF.
Image
L’origine télévisuelle des 70’s ne peut prétendre à des miracles, même avec une restauration pour le support DVD. Reste néanmoins une image extrêmement correcte, avec une définition évidemment un peu faiblarde mais dont les teintes et les contrastes sont tout à fait raisonnablement rendus. L’ensemble reste propre dans la limite de ce que l’on attend d’une telle œuvre.
Son
De même pour le son, dont les deux pistes sont ici présentées dans un Dolby Digital 2.0 assez timide, mais qui n’enlève rien au plaisir de la découverte, avec notamment un doublage français typique de l’époque.
Interactivité
En dehors des bandes-annonces de l’éditeur, on retrouve un petit module de 13 minutes « Questor & Jerry », de Julien Comelli et Erwan Le Gac, qui revient sur les origines du téléfilm, de ses concepteurs et en premier lieu de son auteur Gene Roddenberry.
Liste des bonus
« Questor & Jerry » (13’), Bandes-annonces Elephant Films.