THE HORROR STAR
Frightmare – Etats-Unis – 1981
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Norman Thaddeus Vane
Acteurs : Ferdy Mayne, Jennifer Starrett, Luca Bercovici, Jeffrey Combs…
Musique : Jerry Mosely
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 1.0 et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 86 minutes
Editeur : Uncut Movies
Date de sortie : 1er octobre 2024
LE PITCH
L’acteur Conrad Ragzoff est considéré comme la star incontournable du cinéma d’épouvante depuis des décennies et est littéralement adulé par ses fans et la presse spécialisée. Lorsque ce dernier meurt brutalement, un petit groupe de ses plus fidèles admirateurs décide de dérober son cadavre et d’organiser une fête dans un vieux manoir afin de rendre un dernier hommage à leur idole. Les jeunes gens ignorent cependant que l’intérêt de Ragzoff pour l’horreur et le surnaturel s’étendait au-delà du grand écran et allait jusque dans la pratique de la magie noire…
Soirée d’adieux
Présenté en festival d’Avoriaz en 1983 et devenu un petit classique des collections de VHS horrifique et des rayons spécialisés des vidéoclubs, The Horror Star revient enfin en France à l’occasion d’une édition Bluray signée par l’équipe d’Uncut Movies (spécialiste du trash mais pas que).
Dramaturge à succès célébré pour The Pinguin avec Martin Landau, puis scénariste prometteur sur Mrs Brown, You’ve Got a Lovely Daughter et surtout la comédie sentimentale Lola, première réalisation de Richard Donner, Norman Thaddeus Vane aura presque tout autant laissé sa marque durant ces premières décennies pour ses frasques de débauchés, ses fêtes débridées et ses conquêtes à la chaine (Mr a écrit pour Penthouse, ceci expliquant peut-être cela). De quoi presque éclipser une véritable carrière dans le petit monde du cinéma bis avec des petits films d’exploitation, comme le premier The Black Room, qui s’amuse à croiser quelques souvenirs d’infidélité et de soirées arrosées, avec des arrière-cours beaucoup plus glauques et effrayantes. A ce véritable film d’horreur contemporain montrant comme un frère et une sœur massacrant à son insu les maitresses d’un séducteur peu scrupuleux, le monsieur enchaine avec Frightmare, devenu The Horror Star à l’étranger, qui pour le coup se tournerait plus volontiers vers ses souvenirs de jeunesse et son amour pour le cinéma d’horreur classique. Il s’amuse ainsi plus ou moins discrètement à disposer tout au long du métrage de nombreuses allusions à quelques classiques d’autrefois, de la Universal à la Hammer Films, de Bela Lugosi à Christopher Lee (qui demandait beaucoup trop pour le rôle-titre), célébrant à son tour quelques décors cossus tout à fait gothiques comme une veille demeure à la déco chargée ou un mausolée de marbre et de drapés, presque constamment baignés dans les nappes d’un brouillard épais.
Revenant de celluloïd
Mais à l’instar de ces productions anglaises tardives avec souvent l’illustre Vincent Price comme Madhouse ou Théâtre de sang, The Horror Star n’est pas un film d’époque mais bien un regard, certes nostalgique, mais aussi particulièrement cruel sur la disparition d’une époque et la chute d’une star déclinante du cinéma d’épouvante. Ici Conrad Ragzoff, interprété par un Ferdy Mayne (Le Bal des vampires, The Vampire Lovers…) parfaitement cabotin, condamné à jouer dans des publicités débiles en costume de vampire et à exciter quelques jeunes précurseurs de la mode geek. Vision cruelle mais réaliste, où Norman Thaddeus Vane égratigne allégrement le petit monde, pourri, du cinéma et des peoples, véritable nid d’arrivistes et de profiteurs, et s’inquiète déjà de cette nouvelle race de fans capable de littéralement s’approprier l’objet de leur adoration. En l’occurrence le cadavre de l’acteur embarqué pour une dernière nuit de danse et de photos souvenirs ! Il suffit d’une médium et d’une petite incantation vengeresse pour que le bonhomme, toujours dans son costume iconique s’extirpe de son cercueil et retrouve ses vieux penchants (oui de son vivant, c’était déjà un assassin et un salopard) et étripe les joyeux drilles un à un. Après la petite comédie de mœurs, The Horror Star tourne au slasher fantastique beaucoup plus démonstratif à coups de langue arrachée, de combustion spontanée, de décapitation tranchante (ah tiens, Jeffrey Combs !), de détour par l’incinérateur et même une petite envolée d’un cercueil décidément plein de potentiel pour la comédie sanglante.
Quelques sympathiques effets gores, une mise en scène soignée et un humour noir bienvenus achèvent de faire de cette farce gothique un petit objet 80’s tout à fait sympathique, assez atypique et dont le regard méta ne manque pas d’un certain tranchant.
Image
Pas forcément le film le plus simple à coucher sur format HD avec ses origines modestes, ses anciennes copies souvent très abimées et une photographie n’ayant pas peur du granuleux et des effets vaporeux. Pourtant le disque en présence réussit à lui offrir une patine plus que satisfaisante appuyant un nettoyage bien mené, sans jamais dénaturer la matière du film, une colorimétrie plus vive que jamais et un piqué parfois franchement impressionnant. Une belle stabilité malgré les restes de points blancs et de petites taches qui persistent encore, assurée par une définition bien solide.
Son
Pas grand-chose à redire au mono anglais d’origine transféré sur un DTS HD Master Audio sobre, clair et plutôt équilibré. Pas beaucoup plus de reproche au doublage français, très sympa, qui lui se pavane dans une stéréo DTS HD Master Audio mais qui effectivement ressemble tout autant au mono.
Interactivité
Uncut revient avec un second Bluray toujours aussi joliment glissé dans un Mediabook (format abandonné par tous les autres et c’est bien dommage) du meilleur effet. Deux visuels d’affiches pour deux éditions limitées chacune à 500 exemplaires. A l’intérieur on retrouve un excellent livret d’une trentaine de pages qui en suivant la carrière du film se permet de refaire un tour d’horizon de la première décennie du festival d’Avoriaz, un sympathique historique de l’ère VHS et des collections plébiscitées de Super Video Collections (dont on retrouve les meilleures jaquettes en bonus sur le disque) et un travelling complet de la carrière bis de Norman Thaddeus Vane avec à la clef quelques bonnes anecdotes… Comme cette petite baston avec un jeune dessinateur affichiste nommé James Cameron… Très complet, de quoi consoler de ne pas trouver sur le Bluray de véritable bonus autre que les deux galeries de photos et la bande annonce originale.
Liste des bonus
Un livret de 32 pages, Galerie de photos, Galerie de jaquettes, Trailer original du film.