THE GATE II
The Gate II : Trespassers – Etats-Unis, Canada – 1990
Support : Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Tibor Takacs
Acteurs : Louis Tripp, Simon Reynolds, James Villemaire, Pamela Adlon, Neil Munro, James Kidnie, …
Musique : George Blondheim
Durée : 97 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Français & Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Le Chat Qui Fume
Date de sortie : 1er octobre 2023
LE PITCH
Cinq années ont passé depuis que Terrence « Terry » Chandler et son ami Glen ont provoqué l’ouverture accidentelle de la « fissure » qui avait libéré des forces démoniaques. Depuis, Glen et sa famille sont partis. Quant à Terry, sa mère est décédée et son père a sombré dans l’alcoolisme. Inconsolable, le jeune homme se sent de plus en plus attiré par le portail maléfique et les pouvoirs qu’il renferme, …
Messe noire
Succès oblige, le réalisateur Tibor Takacs et le scénariste Michael Nankin remettent le couvert pour donner trois ans plus tard une suite à The Gate. Mais si une bonne portion de l’équipe du film original rempile pour l’occasion, le ton a changé et c’est face à une série B horrifique pour ados que l’on se retrouve. Sans génie mais plaisant à suivre avec des effets spéciaux soignés et quelques barres de déviances purulentes à souhait, The Gate II est une séquelle tout à fait honorable.
Pensé à l’origine comme un film d’horreur particulièrement sombre, pessimiste et ambitieux, The Gate a, au final, été entièrement repensé comme la réponse canadienne aux productions Amblin de Steven Spielberg, confrontant une bande de gamins un peu plus malin que les autres à des forces maléfiques dans un pavillon de banlieue. Gremlins, Les Goonies, Evil Dead et Poltergeist sont ainsi passé au shaker pour un spectacle fantastique à même de séduire un large public, de 7 à 77 ans comme le veut l’adage. Et ça marche, le film de Tibor Takacs ayant fait son petit effet auprès du public lors de sa sortie en salles au printemps 1987. Avec des recettes approchant les 14 millions de dollars pour un investissement d’à peine 6, le producteur John Kemeny et la firme Alliance Entertainment pressent donc le cinéaste et son scénariste Michael Nankin de plancher sur un inévitable numéro 2.
Exit le personnage de Glen interprété par un Stephen Dorff débutant, cette suite se focalise sur Terry, son meilleur ami, toujours sous les traits de Louis Tripp. Cinq années ayant passé, Michael Nankin laisse ici tomber les gamineries pour un ton plus adolescent et s’en va puiser son inspiration chez John Hughes et plus particulièrement du côté de Weird Science, le rejeton le plus ch’tarbé du papa de Breakfast Club et de Ferris Bueller. Jouant les geeks malheureux, Tripp calque son interprétation sur celle d’Anthony Michael Hall tandis que le duo Simon Reynolds / James Villemaire tente d’émuler celui formé par Robert Downey Jr. et Robert Russler dans le film de Hughes. Ajoutez au menu une invocation démoniaque avec ordinateurs et lasers et de grosses brouettes fumantes de caca et vous obtenez un film qui ne cherche pas à une seule seconde à dissimuler ses influences.
Monster Squad
Quelque part entre Waxwork 2 et Critters 2 pour ce petit côté « suite désuète mais attachante », The Gate II fait de nouveau appel à Randall William Cook et ses magiciens pour donner vie à l’un des minions de l’Enfer, petite créature malicieuse et démoniaque semblable à un Gremlin (un dialogue va même jusqu’à souligner la ressemblance !) et qui peut désormais exercer pour un court laps de temps les vœux de quiconque le retient prisonnier. Mélange de perspective forcée (une technique que Cook réemploiera une décennie plus tard pour Le Seigneur des Anneaux) et de stop-motion façon Ray Harryhausen, ce monstre haut comme trois pommes bénéficie d’un joli temps de présence à l’écran et est rejoint pour le climax par un impressionnant démon de trois mètres de haut, lui aussi animé image par image.Des effets spéciaux qui sont pour beaucoup dans le charme dégagé par The Gate II, en dépit d’un script qui semble avoir beaucoup de mal à établir des règles claires pour son univers peuplés de démons prêt à déferler sur Terre. Entre incantations, souhaits piégés, possessions et résurrections, l’intrigue est un joyeux bordel dont la morale voudrait nous rappeler que nos choix les plus impulsifs et assortis de la meilleure des volontés peuvent avoir des conséquences terribles à assumer.
Mouais. On préférera se satisfaire de la mise en scène somme toute assez énergique et efficace du très inégal Tibor Takacs (tombé depuis dans les tréfonds du Z), du charme de la toute mimi Pamela Adlon et de la transformation express et bien gerbante en démon de ce pauvre James Villemaire dans les chiottes d’un restaurant cinq étoiles. Ce qui est amplement suffisant pour justifier de l’heure et demie que l’on ne manquera pas de sacrifier devant un film qui saura titiller la fibre nostalgique des vétérans de vidéo-club.
Image
Issu d’une restauration en 2K d’un interpositif effectuée par Shout Factory, le master présenté par Le Chat Qui Fume est d’une qualité surprenante pour un film presque oublié aujourd’hui. Impeccable, la définition met en valeur les plans à effets spéciaux en faisant ressortir les textures et en adoucissant le grain. Rien à redire.
Son
Là encore, la force de frappe acoustique de cette stéréo boostée en DTS-HD a de quoi laisser sur le carreau. Les basses sont rebondies et naturelles, les dialogues clairs et les ambiances détaillées. À condition de se tourner vers la VO, la VF offrant un résultat bien moins convaincant et nettement plus terne.
Interactivité
Pour le premier film, Le Chat Qui Fume n’avait pas hésité à mettre la main sur l’interactivité exhaustive de la galette américaine. Cette fois-ci, l’éditeur a fait des économies et a fait l’impasse sur un making-of rétrospectif et un entretien passionnant avec le responsable des effets de maquillage pour ne laisser qu’une bande-annonce et une copie plein écran du film. On a connu le félin plus généreux mais il ne faut pas oublier la très faible attractivité du titre et une facture technique de premier choix qui incite à ne pas lui en tenir rigueur.
Liste des bonus
Bande-annonce, Le film en plein écran (1.37:1).