THE FALL GUY
États-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Comédie, Action
Réalisateur : David Leitch
Acteurs : Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson, Hannah Waddingham, Teresa Palmer, Stephanie Hsu…
Musique : Dominic Lewis
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos anglais, Dolby Digital Plus 7.1 français, italien, espagnol…
Sous-titres : Français, italien, castellan, danois…
Durée : 126 minutes
Editeur : Universal Pictures Home Entertainment
Date de sortie : 4 septembre 2024
LE PITCH
C’est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ?
Mission casse-cou
Comme son titre ne veut pas le rappeler chez nous, The Fall Guy est bien la réactualisation d’une série culte des années 80 : L’Homme qui tombe à pic. Une célébration du métier de cascadeur et des trucages de cinéma qui a donné naissance à de nombreuses vocations et forcément l’inspiration à David Leitch, ancienne doublure de Van Damme ou Brad Pitt, et désormais spécialiste du ciné musclé (de John Wick à Bullet Train) de faire son propre trip méta.
Pas encore tout à fait sorti de son interprétation de Ken, c’est donc Ryan Gosling qui remplace Lee Major (qui se fend, bien entendu, de sa petite apparition), soulignant par la même ce qui a pu changer dans la représentation du héros masculin en quelques décennies. Le mec dragueurs, viril, crâneur ricain jusqu’aux coude mais toujours sympa, laisse la place à un Colt Seavers bien plus sensible, maladroit et désespérément amoureux. L’acteur joue constamment avec son image et ses vieux rôles (quelque part entre Drive et The Nice Guys) et apporte une ironie constante sur son personnage et son univers. Et celui-ci va devoir remonter la pente après un terrible accident qui aurait pu le laisser pour mort. Reconquérir sa love interest jouée avec malice par Emily Blunt, mais aussi retrouver sa voie dans un milieu du cinéma décrit comme un nid de traitres, entre la productrice manipulatrice et avide et une star masculine, Aaron Taylor-Johnson en roue libre, imbue d’elle-même, lâche et limite demeurée.
« Je préfère jouer au tombeur que jouer au catcheur »
Ce Fall Guy repose alors sur le mariage constant entre deux genres, celui de la comédie romantique où l’alchimie et l’humour entre les deux interprètes fonctionne plutôt bien, et le cinéma d’action venant justement célébrer les talents et les risques que prennent les cascadeurs, dans un défilé de castagnes, poursuites véhiculées et explosions qui s’efforcent autant de jouer la carte de la démonstration de force (le film a d’ailleurs repoussé le record du nombre de tonneau enregistré sur une même performance) que du renvoi constant à une certaine tradition, loin des images de synthèse. Une direction plutôt alléchante mais qui ne fonctionne malheureusement qu’à moitié car David Leitch est bien souvent rattrapé par ses vieux démons. Et en premier lieu cette fascination pour le verbiage tarantinesque qu’il a malheureusement confondu avec des dialogues vides et lourdement improvisés et qui surtout n’apportent rien, ni au personnage, ni à l’avancée de l’histoire. Des sensations de flottements et une gestion bien balourde des allusions méta qui culminent dans un film dans le film, Metalstorm, parodie de space opera madmaxien dont il ne sait malheureusement jamais quoi faire. Pour une scène très amusante sur l’utilisation du split screen et un plan séquence d’ouverture plaçant habilement les enjeux, le reste de The Fall Guy rejoue le défilé de blagues molles, de petites délires peu aboutis (le passage sous hallucinogène et sa licorne piquée à Deadpool) et surtout de séquences d’action qui par leur manque de folie, une utilisation souvent raté de tube musicaux (Kiss, le thème de Miami Vice…) et un montage désincarné, ne réussit jamais à les rendre véritablement impressionnante ou y insuffler une certaine tension, une forme de suspens et de libération. Un comble.
Si le savoir-faire et l’enthousiasme des équipes de casse-cou sont évidents, la caméra de Leitch semble bien plus attirée par les petites joutes amoureuses entre Gosling et Blunt qui s’avèrent, il est vrai, les meilleurs moments de ce petit divertissement sympa, mais indéniablement manqué.
Image
L’image est aussi impressionnante et pointue qu’attendu avec un grand soin apporté au piqué qui souligne chaque matière, chaque détail et chaque environnement avec une fidélité à toute épreuve. La profondeur de champs est astronomique, les noirs puissants et les couleurs armées d’un Dolby Vision généreux délivrent un spectacle lumineux, limite agressif. Du numérique de bout en bout, mais extrêmement solide et percutant.
Son
La version anglaise profite ici d’un Dolby Atmos lui aussi particulièrement ample et impressionnant, bien entendu plus particulièrement sollicité durant les nombreuses scènes d’action, cascades et poursuites du film avec une dynamique pêchue, des basses massives et une immersion totale. Les séquences plus calmes sont traitées avec autant de déférence et de minutie pour une clarté constante. La version française en Dolby Digital Plus 7.1 légèrement plus plate, est presque aussi convaincante.
Interactivité
L’édition la plus complète de The Fall Guy se présente sous la forme d’un steelbook sobre mais comprenant trois disques. Le disque Bluray, le disque UHD comprenant le film et ses bonus et un second UHD proposant lui la version longue inédite en salle. Une vingtaine de minutes supplémentaires ajoutant quelques notes d’humour en rab, quelques scènes romantiques en sus, d’autres petits moments de mégalo pour Tom Ryder et des transitions parfois un peu plus douce, mais qui cependant ne changent pas drastiquement le film, n’améliorant ni ses défauts, ni apportant de développements nouveaux ou indispensables. Pour les fans en sommes.
Du coté des bonus plus classiques, on retrouve un petit making of joyeux et classique traversant rapidement la production du film, l’hommage à la série tv et aux hommes de l’ombres du cinéma d’action, qui est lui-même complété par une série de featurettes thématiques (le film dans le film, la séquence de la boite de nuit…). Mais ce sont certainement tous les sujets sur les cascades proprement dites qui restent les plus intéressantes. Prenant vraiment le temps de suivre la mise en place, les règles de sécurités, la recherches des chorégraphies, le tournage et explorant toutes les méthodes usitées, ces segments offrent un éclairage trop rare sur ces prouesses physiques et techniques.
On trouve aussi sur le disque un commentaire audio peu inspiré du réalisateur et de sa productrice, un bêtisier anecdotique et une petite sélection d’improvisation pas bien drôles.
Liste des bonus
Commentaire audio du réalisateur David Leitch et de l aproductrice Kelly McCormick, Bêtisier (4’), Prises alternatives (5’), Cascades de cascades (18’), Making of d’un meta chef-d’oeuvre (16’), Comment batter un record du monde (6’), Boite de nuit en folie (3’), L’art du doublage (4’), Makinf of de Metalstorm (4’), Tomber comme un cascadeur avec Bob Reese (4’), Bandes-annonces.