THE ENFORCER
The Enforcer – Etats-Unis – 2022
Support : Blu-ray
Genre : Policier
Réalisateur : Richard Hughes
Acteurs : Antonio Banderas, Mojean Aria, Kate Bosworth, Alexis Ren, Zolee Griggs, 2 Chainz, …
Musique : Giorgio Giampà
Durée : 90 minutes
Image : 16/9ème – 2.39:1
Son : Français & Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Distributeur : Metropolitan Video
Date de sortie : 2 mars 2023
LE PITCH
Tueur à gage vieillissant, Cuda sillonne les rues de Miami pour punir et rappeler à l’ordre les débiteurs d’Estelle, une femme sans pitié à la tête d’un empire criminel. À la demande de cette dernière, il prend sous son aile Stray, un jeune paumé vivant des combats de rue…
Un contrat comme un autre
À soixante ans passés, Antonio Banderas ne semble pas prêt de prendre sa retraite et mène sa carrière sur plusieurs fronts. Star en Espagne pour des films d’auteurs prestigieux, seconds rôles de luxe pour blockbusters made in Hollywood, voix suave de l’inépuisable Chat Potté de Dreamworks, le bel andalou trouve même le temps de cachetonner dans des DTV sans âme produits à la chaîne par Avi Lerner et sa boîte Millenium Media. Et malgré ses influences tout à fait respectables, The Enforcer, par ses maladresses, son manque d’idées et une mise en image en forme de cache-misère, ne s’élève jamais au-dessus de la moyenne.
De deux choses l’une : soit Antonio Banderas est hyperactif et ne peut pas passer un seul mois loin des plateaux de tournage, soit il a le Trésor Public à ses trousses. Comment expliquer autrement sa participation à des machins comme Acts of Vengeance, Bullet Head et le présent The Enforcer ? Dure de croire que c’est par amour de l’Art que l’interprète de Matador et de Desperado s’essaie à marcher dans les traces des filmographies à la dérive de Nicolas Cage, Bruce Willis, Gerard Butler ou même Steven Seagal.
Quelles que soient ses motivations, Banderas a au moins le mérite de ne pas faire le boulot en pilotage automatique. L’acteur met tout son talent et son charisme au service de Cuda, un dur à cuire au crépuscule de sa carrière de criminel, incapable d’être le père que sa fille mérite après plusieurs séjours en prison et une vie de violence. En cherchant à se hisser au niveau d’un Al Pacino dans Carlito’s Way ou du Robert de Niro de Heat, Antonio Banderas parvient à faire oublier une caractérisation à l’emporte-pièce. Professionnel en toutes circonstances.
Miami Heat
Né en Australie où il réalise une poignée de courts-métrages et de publicités, Richard Hughes signe un premier long-métrage qui se voudrait un hommage aux polars de Michael Mann et de Jacques Audiard. Pas de doutes possibles, le jeune cinéaste est un fan du Solitaire, de Heat, Miami Vice, Sur mes lèvres, Un prophète et De rouille et d’os. Un homme de goût, donc. Et un technicien solide, capable de composer avec un maigre budget, de (presque) faire passer les plages grecques pour la capitale de la Floride et d’imiter ses idoles avec un savoir-faire de façade, histoire de donner à The Enforcer un look un peu plus soigné que les 36570 autres productions Millenium emballées en deux semaines dans les faubourgs de Sofia ou de Budapest. Insuffisant, néanmoins, pour que cette histoire de vengeance, d’enlèvement et de trafic d’êtres humains puisse se distinguer un tant soit peu du tout-venant.
Bordélique quand elle n’est pas tout à fait prévisible, l’intrigue imaginée par un certain W. Peter Iliff vole au ras des pâquerettes, recyclant pêle-mêle des bouts d’Equalizer, 8mm, Breaking Bad et La Peur au ventre. La prétention de certains dialogues est assez risible, la violence est putassière et, à l’exception bien évidemment d’Antonio Banderas, le casting est globalement à la ramasse, le pompon allant à Kate Bosworth, impayable en Cruella Corleone lesbienne. Si vous avez une heure et demie à tuer lors d’un voyage à train et que vos paupières sont déjà lourdes, The Enforcer peut éventuellement faire le job. N’en demandez pas plus.
Image
Un transfert au plus près de la source d’un tournage en numérique et en 2K. L’image est bien définie en dépit d’un lissage un peu trop visible sur les plans d’ensemble. Les couleurs sont parfois saisissantes de naturel. Comme ce prologue et son soleil couchant ou ce combat de rue dans un terrain vague plombé par la chaleur et la poussière.
Son
Du gros son qui a toutefois le mérite de ne pas noyer les dialogues ou les ambiances dans un mixage hypertrophié et aux basses omniprésentes. Une acoustique écrasante et oppressante plutôt qu’enveloppante et nuancée mais le parti-pris colle assez bien avec la noirceur de l’histoire.
Interactivité
Une featurette promo comme il en existe beaucoup mais où transparaît quand même l’enthousiasme du metteur en scène Richard Hughes et son énergie. Pour autant, ne vous attendez pas à des révélations fracassantes, à de la réflexion ou même à un soupçon de d’honnêteté.
Liste des bonus
Featurette, Bande-annonce.