THE CURRENT WAR
The Current War – Etats-Unis – 2017
Support : Bluray
Genre : Histoire, Drame
Réalisateur : Alfonso Gomez-Rejon
Acteurs : Benedict Cumberbatch, Michael Shannon, Nicholas Hoult, Katherine Waterston, Tom Holland…
Musique : Danny Bensi, Saunder Jurriaans
Durée : 107 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais, Français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : StudioCanal
Date de sortie : 03 mai 2021
LE PITCH
États-Unis, 1886. La révolution industrielle est en marche. Plusieurs inventeurs de génie se font alors concurrence sur un objectif commun : celui de la lumière.
Et la lumière fut
Produit il y a plus de 4 ans par The Weinstein Company, The Current War ne faillit jamais sortir. Le scandale sexuel et judiciaire qui engloutit son patron emporta sa boîte avec lui, condamnant les productions en cours à une sorte de flou ténébreux, amplifié par la crise du Covid, duquel ses œuvres eurent beaucoup de mal à s’extirper. C’est donc finalement presque 5 ans plus tard, sous la bannière StudioCanal, que l’on découvre le film directement en bluray chez nous.
The Current War s’ouvre sur quelques phrases dressant rapidement la situation : nous sommes en 1886 et une guerre de la pensée fait rage entre deux inventeurs. Qui de Thomas Edison ou de George Westinghouse mettra définitivement fin au règne de la bougie ? L’invention de l’ampoule du premier qu’il éclaire avec du courant continu semble lui donner une belle longueur d’avance. Mais George Westinghouse, de son côté, inventeur d’un frein révolutionnaire pour le chemin de fer, croit au courant alternatif. Un troisième larron, Nikola Tesla va d’abord travailler pour Edison tout en étant partisan du courant alternatif de son concurrent. Et puis le monde étant ce qu’il est, le gouvernement américain va tenter de s’approprier ces découvertes à des fins militaires, d’armement et même plus directement de mort avec l’invention de la chaise électrique. Le sujet ne manque pas de matière, ses aspects politiques et son nombre d’acteurs engagés dans cette course à la lumière le rendent complexe et c’est donc tout logiquement qu’Alfonso Gomez-Rejon va joliment se planter devant cette tâche très ambitieuse.
Les frères Lumière
Ce qui frappe dès les premières minutes du film, c’est l’absence d’une réelle phase d’exposition. A l’issue de seulement quelques mots, on est donc plongé tête la première dans une scène verbeuse située à la Maison Blanche. On a compris l’enjeu principal mais l’entrée en matière est rude. Pour faire passer la pilule, Gomez-Rejon use et abuse alors de subterfuges formels qui vont vite transformés le film en grande roue bruyante et clinquante.
Pour opposer Edison et Westinghouse, la caméra s’élève dans la nuit et retombe plusieurs centaines de kilomètres plus loin, les plongées, contre-plongées, plans en coupe, penchés… vont alors se succéder durant toute la durée du film, lui donnant des allures tape-à-l’oeil qui ne jouent pas en faveur d’un sujet qui aurait mérité un peu plus de classicisme. Sentiment renforcé par l’écriture autour des personnages, insuffisante, et des dialogues, qui tombent à plat et ne créent jamais la moindre tension. Le réalisateur n’arrive d’ailleurs jamais à tirer parti de son casting classieux. Que ce soit concernant les deux protagonistes principaux, Edison et Westinghouse, incarné par Cumberbatch et Shannon (tout juste concernés), ou bien tout ceux gravitant autour d’eux ; ces derniers étant tellement relégués au second plan par le scénario que Hoult et Holland, par exemple, se contentent presque de simples figurations.
Étant donné l’accouchement douloureux du film et le fait qu’Harvey Weinstein ait imposé à son réalisateur un montage désapprouvé par ce dernier, on pourrait considérer ses défauts comme des dommages collatéraux. Mais non. Irrecevable. Car la version que StudioCanal nous offre aujourd’hui en bluray est un remontage, amputé d’une dizaine de minutes, de Gomez-Rejon lui-même. Remontage incluant d’ailleurs un nouveau score entièrement recomposé pour l’occasion par Danny Bensi & Saunder Jurriaans (l’original était signé Bertelmann & O’Halloran). Mais non, finalement rien n’y fait, The Current War reste invariablement bancal et sans grand intérêt au-delà de ses apparences, le clou étant enfoncé dans sa conclusion qui présente Edison comme l’inventeur du Cinéma. C’est un peu vite oublier les frères Lumière. Un comble pour un film qui parle d’électricité.
Image
Absolument sublime. Les noirs sont d’une profondeur abyssale (la scène d’introduction, où la fumée d’un train à vapeur se découpe sur fond de nuit noire est purement magnifique), les blancs flamboyants. Un véritable film-test pour une installation home cinéma.
Son
D’autant plus que la partie son est à l’avenant, la piste DTS-HD 5.1 lâchant souvent tout ce qu’elle a à offrir notamment grâce à une bande son extrêmement travaillée en terme d’immersion. Brouhaha de la foule, conversations gauche/droite, applaudissements… Notes éruptives et plus discrètes se font face et s’entrecroisent pour le plus grand bonheur des oreilles. Techniquement impeccable !
Interactivité
Scènes coupées et commentaire du réalisateur, présents sur la version américaine du disque, ont complètement disparu. A la place : rien.
Liste des bonus
Aucun.