THE CONJURING 3 : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE
The Conjuring : The Devil Made Me Do It – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Michel Chaves
Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard…
Musique : Joseph Bishara
Durée : 112 minutes
Image : 2.40 16/9
Son : Dolby Atmos True HD Anglais, Dolby Digital 5 .1 français, espagnol, italien…
Sous-titres : Français, espagnol, néerlandais…
Editeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 13 octobre 2021
LE PITCH
Le film retrace une affaire terrifiante de meurtre et de présence maléfique mystérieuse qui a même ébranlé les enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren, pourtant très aguerris. Dans cette affaire issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires -, Ed et Lorrain commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu.
Troisième sacrement
Huitième film (déjà !) de l’univers The Conjuring et troisième de la « saga » principale, Sous l’emprise du diable écarte la formalité de James Wan (ici producteur et co-scénariste) pour s’attaquer à l’une des plus célèbres affaires du couple Warren : le procès d’Arne Cheyenne Johnson.
Un jeune homme accusé de meurtre et qui plaida, une première, innocent pour cause de possession démoniaque. Une affaire particulièrement célèbre et retentissante aux USA, où le couple Warren tenta d’apporter la preuve de l’existence du diable et de son implication dans le crime. Un thème thématique alléchante, venant justement questionner directement les croyances de ces spécialistes des sciences occultes et fervents catholiques et étoffer considérablement l’univers spooky de The Conjuring. Malheureusement le procès proprement dit restera largement en retrait, et d’ailleurs le jugement final ne sera que brièvement évoqué dans la dernière partie, le film préférant s’investir, après une assez spectaculaire séquence d’exorcisme sur un gosse, dans l’enquête hautement improbable des deux détectives en herbes transformés en héros de psycho-thriller. Il était de toute façon temps de s’écarter de la formule « maison hanté » mis en place dans James Wan dans le premier opus et montrant déjà ses limites dans le second, quitte à perdre en cours de route ce qu’un tel ride pouvait avoir d’excitant en termes de mise en scène et d’expérience.
Le diable par la queue
Changement d’atmosphère donc, changement de grammaire et de structure, avec l’apparition d’une véritable antagoniste, reflet presque maléfique de Lorraine Warren, sous la forme d’une sataniste pur jus multipliant les malédictions et les victimes. Une petite prise de risque assez payante qui permet au film de renouveler légèrement la formule, et au couple de trouver une autre dimension que celle de simples super-exorcistes et de les incarner plus solidement dans un monde à peu près réel. Réalisateur du passable La Malédiction de la Dame Blanche, évocation de la Llorona vaguement rattachée aux évènements de The Conjuring, Michel Chaves s’en sort étonnamment bien. Pas de grands plans séquences ou d’élans virtuoses, mais une réalisation carrée et efficace, largement épaulée par les très beaux clairs-obscurs de Michael Burgess (Malignant), qui donne un rythme soutenu et une narration efficace à The Conjuring 3 à défaut de lui offrir une personnalité renversante. Un film bien produit (pour le dire de manière plus simple) qui a effectivement un peu trop tendance à se conforter dans les jump-scare attendus qu’à travailler une atmosphère vraiment flippante voir dérangeante. Les petits hommages inattendus et amusants au Cauchemar de Freddy, à The Jane Doe Identity et surtout à L’Exorciste, montre bien cependant que l’on est ici dans un film de série, aussi soigné soit-il.
Image
Privés de sortie UHD, les Français doivent donc se tourner vers la copie Bluray forcément moins performante. En particulier du côté des petits artefacts de compressions visibles lors des séquences les plus sombres, ou de la restitution des couleurs, légèrement plus crue. Cela reste cependant une copie d’excellente qualité avec une définition pointue, une colorimétrie maîtrisée et une fermeté des noirs tout à fait satisfaisante pour le support.
Son
Comme trop souvent avec Warner, la piste française est tristement exploitée en Dolby Digital 5.1… Un peu dommage pour les récalcitrants à la vo et amateurs de sensations fortes. Car une fois encore le Dolby Atmos anglais se montre d’une impressionnante vélocité et d’une dynamique éprouvante. Une grande amplitude, une fluidité bien flippante, qui ajoute certainement à l’efficacité du film.
Interactivité
On ne plongera pas dans les longues semaines de tournage, ni dans les dossiers cachés de la famille Warren, puisque The Conjuring 3 se contente de jouer la carte du minimum requis avec trois featurette de cinq petites minutes s’attardant très rapidement sur l’antagoniste du film, les faits réels et le tournage de la scène d’exorcisme. C’est propre, carré, un peu lisse… La galette fait preuve d’un peu plus d’originalité avec une version légèrement animée du premier chapitre du comics The Conjuring produit par les équipes de DC comics.
Liste des bonus
« Pour cause de possession démoniaque » : une plongée au cœur de l’histoire vraie qui a inspiré le film (5’), « L’Occultiste » (4’), « L’Exorcisme de la peur » (6’), DC Horror présente : « The Conjuring : The Lover #1 » (13’).