THE COMMUNION GIRL
La Niña de la comunión – Espagne – 2022
Support : Blu-ray
Genre : Horreur
Réalisateur : Víctor García
Acteurs : Carla Campra, Aina Quiñones, Marc Soler, Carlos Oviedo, Olimpia Roch, Maria Molins, Xavi Lite, Anna Alarcón…
Musique : Marc Timon
Durée : 99 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Espagnol et français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Wild Side Video
Date de sortie : 26 avril 2023
LE PITCH
Espagne, fin des années 80. Sara tente de s’intégrer parmi les adolescents d’une petite ville de la province de Tarragone. Si seulement elle était aussi extravertie que sa meilleure amie Rebe. Un soir, alors qu’elles rentrent de boîte de nuit, elles croisent une petite fille en tenue de première communiante tenant une poupée dans ses bras…
Sur le chemin de la rédemption
Pendant plusieurs décennies, le cinéma de genre espagnol a affiché une belle vitalité, s’imposant comme une place forte en termes d’exécution, davantage que dans l’originalité de ses concepts. Une source un peu tarie ces derniers temps, qui se confirme avec The Communion Girl.
Prenant place à la fin des années 80, le film de Víctor García revisite le sous-genre du film de fantôme et de malédiction. Cette fois, il s’agit du spectre d’une jeune communiante qui a la fâcheuse tendance de pourrir la vie d’un groupe d’adolescents évoluant dans une petite bourgade de la campagne espagnole. Une mauvaise rencontre un soir de sortie en boîte de nuit, et c’est parti pour une hantise envahissante et de plus en plus gratinée qui va bouleverser le quotidien de Sara, Rebe et leur entourage. Une fois encore, on ne peut pas évoquer l’ambition d’une originalité folle pour cet énième ersatz de Ring, des principaux représentants de la Japan Horror et des films d’horreur hispaniques, dont The Communion Girl se réclame clairement avec son fantôme de jeune fille frappée d’une malédiction. Particularité de ce nouveau rejeton, on sent une volonté affirmée d’ancrer l’intrigue dans un contexte social tendu, de faire exister ses personnages au sein d’une communauté et d’un environnement un peu moins cliché qu’à l’accoutumée (une famille visiblement dans la dèche financière, des jeunes contraints de s’adonner à divers trafics, un ancrage rural très appuyé). Qui plus est dans une époque, la fin des années 80, qui, pour autant, fait davantage l’objet d’afféterie que d’élément narratif réellement pertinent. On relève la volonté d’évoquer les fantômes du passé, les bouleversements sociaux, politiques et religieux d’une époque chargée, à travers le concept du fantôme de la jeune communiante, s’inspirant d’une légende urbaine espagnole. En ce sens, après une scène-choc en introduction, Víctor García développe une longue introduction des personnages et de leur environnement, une mise en place que l’on pourra cependant juger un peu longuette, avant que l’aspect horrifique du récit se mette réellement en branle.
Contamination du mal
Dans la droite ligne de son concept de la contamination du Mal, The Communion Girl déroule les apparitions de son spectre vengeur à intervalles réguliers et à grand renfort de jump-scares. A cela s’ajoute la présence d’une poupée flippante, élément catalyseur de la malédiction et qui vient emprunter à un autre pan du cinéma horrifique. On nage dans un académisme certain et jamais le film ne s’élève au-delà de son concept de base ultra-rebattu. Pas de grandes surprises au rendez-vous, mais une volonté de mener sa barque à bon port. Avec sa facture technique classique et assez sobre, son image assez terne, The Communion Girl est sur des rails et n’en dévie jamais réellement. Le scénario, coécrit par le réalisateur, enfile les clichés comme des perles (oui oui, on y trouve même un puits). En résulte une petite bande horrifique balisée, qui ne présente pas plus d’intérêt que le tout-venant du genre, portée pourtant par une interprétation de qualité et des effets spéciaux globalement convaincants. Le film a bénéficié de la vitrine du Festival de Gérardmer 2023. Il faut dire qu’il s’agit très probablement du meilleur opus de son réalisateur. Après avoir émergé avec le court-métrage The Cycle, présenté au festival de Sitges en 2003, Víctor García ne s’est pas nécessairement illustré de la meilleure des manières en œuvrant essentiellement pour des séquelles destinées au marché du DTV, avec des contributions au mieux anecdotiques, au pire embarrassantes : Retour à la maison de l’horreur en 2007, Mirrors 2 en 2010, l’abominable Hellraiser : Revelations en 2011 ou encore l’improbable The Arctic Predator en 2010. Un CV somme toute assez compliqué, qui ne laisse pas apparaître une ambition artistique démesurée, ce qui n’exclut pas pour autant l’émergence tardive d’un talent. The Communion Girl apparaît en effet comme un léger soubresaut dans la carrière du cinéaste, rien qui fasse sauter au plafond non plus, mais peut-être la promesse de lendemains meilleurs ? Ou pas…
Image
Très belle copie HD pour le film, tourné en numérique, même si ce-dernier ne propose pas des choix esthétiques extrêmement convaincants, avec une image brune pas très jolie, ils sont restitués de manière très propre : couleurs vives, noirs profonds, contrastes bien gérés et définition précise.
Son
La partie sonore de cette édition offre elle aussi une facture technique tout à fait correcte, avec deux pistes (espagnole et française) en DTS-HD Master Audio 5.1 qui savent ménager moments de calme et soudaines montées de tension avec des jump-scares très efficaces, tout en assurant des dialogues clairs et précis.
Liste des bonus
Aucun.