THE BIKERIDERS
Etats-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Jeff Nichols
Acteurs : Jodie Comer, Austin Butler, Tom Hardy, Michael Shannon, Mike Faist, Norman Reedus…
Musique : David Wingo
Durée : 116 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos et Dolby TrueHD 7.1 Anglais et Allemand, Dolby Digital Plus 7.1 Français, Italien, Espagnol…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien…
Editeur : Universal Pictures Home Entertainment
Date de sortie : 30 octobre 2024
LE PITCH
Etats-Unis, années 60. Au fin fond du Midwest, un groupe de motards voit le jour et se transforme rapidement en « club ». Alors qu’un photographe suit le groupe, les adeptes sont de plus en plus nombreux et des incidents violents commencent à apparaître ici et là.
Bienvenue au club
Déjà presque 20 ans que Jeff Nichols réalise des films. Vingt ans d’une belle filmographie, variée en genre et qui comporte son lot de films inoubliables. Dont Mud, qui donna à Matthew McConaughey l’un de ses rôles les plus marquants. Un réalisateur américain qui ne cesse de nous balader aux quatre coins de l’immense territoire des Etats-Unis, des plaines menacées d’ouragans de l’Ohio aux rives du Mississippi en passant par l’Histoire raciale de la Virginie. Rien d’étonnant alors, qu’il nous embarque cette fois dans une sorte de faux road movie aux allures d’état des lieux de la violence. Et tout ça au travers du regard affuté d’une femme.
La vie de Kathy a basculé le soir où elle s’est laissée embarquée par ses amies dans une soirée au bar du coin. Un bar fréquenté par un club de motards bien connu de l’endroit : les Vandals. Des gars pas franchement fréquentables, prêt à en découdre à la moindre anicroche et donc plutôt intimidants. Pas du tout son genre. Sauf que, parmi eux, Kathy fait la connaissance de Benny, un jeune ténébreux à la gueule d’ange. Le crush est inévitable et les deux tourtereaux ne se quittent bientôt plus. Kathy va alors faire la connaissance de tous les membres importants du club, Johnny, son fondateur sombre et taiseux, Brucie, son fidèle second, ou bien encore l’étrange Zipco et, à travers eux, voir l’évolution du club et sa chute inévitable, vers la violence et le crime.
We Blew It
The Bikeriders est l’adaptation d’un livre de photographies du même nom signé par Danny Lyon (interprété par l’excellent Mike Faist) dans les années 60. Un livre où le photographe eut l’idée de suivre les pérégrinations d’une bande de motards de l’époque. A l’origine, une simple bande de potes amoureux de belles bécanes et fans du Marlon Brando de L’Equipée Sauvage mais dont les envies de liberté allaient progressivement muter vers une nouvelle forme de gangs et donc de criminalité. Une base faites de simples photos autour de laquelle Jeff Nichols va broder une intrigue autour du personnage de Kathy, interprétée par Jodie Comer. Une femme étrangère à ce milieu mais au moins autant fascinée par lui. Une fascination qui va déboucher sur un triangle amoureux, l’intrus étant la moto et le club lui-même, source de tous les problèmes et empêchant Kathy de vivre le parfait amour avec Benny (Austin Butler, mauvais garçon à la gueule d’ange en diable). Un point de vue féminin qui donne toute sa saveur au film et accentuant la sensation de danger permanent, notamment lorsque Kathy, bien qu’hyper protégée parmi les siens, est à deux doigts de finir violée par de nouveaux arrivants. Un point de vue qui se heurte à celui de Johnny (Tom Hardy, plus taiseux et taciturne que jamais), chef autoproclamé qui va peu à peu voir son bébé lui échapper. Un trio de personnages savamment écrit et interprété malheureusement trop peu accompagné par des personnages secondaires qui n’ont pas droit au même traitement. Parmi eux, on peut compter sur le vieux camarade de Nichols, Michael Shannon, plutôt marrant en motard hirsute à la verve incohérente, et un Norman Reedus qui semble s’amuser en motard californien aux chicots tout pourris. Marrant mais un peu faible, surtout au regard de la dernière partie du film, beaucoup plus sombre qui nous mène, progressivement, vers le douloureux final annoncé.
The Bikeriders, même s’il possède de nombreuses qualités, pêche donc aussi par certains côtés mais mérite, ne serait-ce que par cet état des lieux sur la déliquescence d’un certain esprit hérité des 70s et littéralement exécuté sans sommation par les décennies suivantes, tout de même sa place dans le paysage actuel. Juste à côté de l’intégrale de l’indétrônable Sons of Anarchy.
Image
Un tournage sur pellicule 35mm remarquablement porté en HD et en 4K. On sent la volonté de restituer une atmosphère très 70s à l’image et on retiendra ses noirs profonds comme la nuit et ses nombreuses scènes d’extérieur tirant sur un ocre poussiéreux. Les couleurs sont toujours fermes et admirablement tenue tandis que la rugosité cinéma est impeccablement transmise par une définition musclée.
Son
Les cuirs craquent et les moteurs vrombissent tout au long du film, accompagnant parfaitement la voix susurrée, reconnaissable entre mille, d’un Tom Hardy très charismatique.
Autant dire que le film vaut surtout d’être découvert en VO, la VF se délestant d’une partie de l’ambiance chaude et brute de l’ensemble.
Interactivité
Quelques featurettes malheureusement anecdotiques (difficile de développer quoique ce soit en quelques minutes seulement). Reste un commentaire audio de Jeff Nichols heureusement assez intéressant et informatif.
Liste des bonus
Johnny, Benny & Kathy (4’56), L’ère de The Bikeriders (3’22), L’œil du réalisateur (2’57), commentaire audio de Jeff Nichols.