TERREUR EXTRATERRESTRE
魔女の宅急便 – Japon – 1989
Support : Bluray
Genre : Animation, Fantastique
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Acteurs : Minami Takayama, Rei Sakuma, Kappei Yamaguchi, Keiko Toda…
Musique : Joe Hisaishi
Durée : 103 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Japonais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Wild Side Video
Date de sortie : 25 août 2021
LE PITCH
Une région reculée des Etats-Unis. Un chasseur et son fils échappent de peu à de créatures volantes aussi modestes par la taille que dangereuses. Peu de temps après, ce sont de jeunes campeurs qui subissent la même attaque… Conscient du danger qu’elles représentent, Joe Taylor prend ces étranges prédateurs dans sa ligne de mire. Très vite, il découvre que, dans cette affaire, la proie c’est lui. Pour ne pas finir comme trophée du chasseur extraterrestre à ses trousses, il doit faire preuve de ressources…
“you one ugly motherfucker”
Ancienne gloire des vieilles salles de quartiers et des rayons perdus du petit vidéoclub de banlieue, Terreur extraterrestre était devenu presque culte suite à sa quasi-disparition des décennies durant. Beaucoup de fantasmes forcément, mais aussi une ressemblance parfois troublante avec un classique signé McTiernan.
Petit roi du cinéma d’exploitation à trois francs six sous, spécialiste du nanar opportuniste et du divertissement bis à outrance, Greydon Clark a effectivement assez mauvaise presse en général. Il faut reconnaître que sa filmographie est constituée essentiellement d’objets un peu honteux, de pelloches le plus souvent découvertes dans des VHS crados et même d’un film sur le pouvoir de la Lambada (what the ???). Un cinéma souvent improbable mais, il faut l’avouer semble-t-il toujours confectionné avec beaucoup d’amour, de débrouillardise et, pourquoi pas, une mise en scène sobre mais jamais amateur. Au milieu de tout cela, Terreur extraterrestre est certainement considéré comme son plus bel effort, comme son œuvre marquante. Et ce malgré là encore un budget extrêmement restreint presque totalement engouffré par les deux « stars » vieillissantes du film : Jack Palance et Martin Landau. Deux très grands acteurs, ici chacun se livrant à de grands moments de cabotinage fiévreux, l’un dans le rôle d’un chasseur halluciné, l’autre d’un vétéran traumatisé, tous deux bien paranos qui, mine de rien, donnent beaucoup de coffre et de présence au métrage.
Partie de chasse
Un aspect malade, voir dégénéré, qui sied à merveille aux décors pauvrets d’une campagne américaine partagée entre un lac déserté, un bouge où viennent s’abreuver les culs terreux (Massacre à la tronçonneuse est passée par là) et un cour d’eau qui ressemble surtout à un marais spongieux. Quelques rares décors utilisés jusqu’à la lie mais qui imposent une atmosphère poisseuse, un poil cradingue, et des visions nocturnes brillamment capturées par Dean Cundey, directeur photo préféré de John Carpenter et qui venait juste de signer celle d’Halloween. Et c’est dans cet environnement chaleureux que deux couples adolescents (dont un tout jeune David Caruso en short trop court) ont décidés de passer leurs vacances. Quelle bonne idée ! Car les lieux sont devenus le terrain de chasse régulier d’une créature extraterrestre qui garde ensuite ses trophées dans une cabane isolée. Sept ans avant le fameux Predator, Terreur extraterrestre propose un concept presque identique, mais avec bien entendu beaucoup moins de muscles… et de maitrise cela va de soi. Pourtant impossible de ne pas s’attacher au film, autant pour ses aspects les plus foireux (l’écriture est euh…), ses dialogues improbables (« les Aliens ne sont pas des humains, vous savez« ) que pour ses idées les plus branques. A l’instar de l’arme privilégiée de cet envahisseur encarté à la FNC, des shuriken vivant entre l’étoile de mer dentée et la pizza avariée vampire, qui agissent comme de délicate sangsue sur leurs victimes. A noter que malgré la pauvreté de la production, les effets spéciaux s’en sortent assez honorablement, sans doute grâce à la participation du maquilleur Greg Cannom (Dreamscape, Cocoon, Batman le défi), et un alien hydrocéphale crée en quelques heures par un certain Rick Baker. Et dans le costume de celui-ci qui trouve-t-on ? Kevin Peter Hall qui en 1987 traversera la jungle dans celui du predator. Troublant non ?
Image
Certainement pas aussi impressionnant que Les Monstres de la mer distribué à la même date par Sidonis, Terreur extraterrestre se dote tout de même d’une copie des plus convenables. En particulier pour une petite production bis indépendante. Parsemé de quelques fluctuations sur les bords (en particulier dans les scènes nocturnes), parfois traversé d’un filtre légèrement bleuté, le master HD trahit forcément ses origines, mais se montre étonnamment propre, plutôt finement détaillé et sculpté par un grain bien présent. Les teintes font preuve de jolies intensités, tandis que les noirs, certes accompagnés parfois de petits artefacts de compression, retrouvent les qualités du travail de Dean Cundey.
Son
Sobriété est mère de sureté parait-il et le mono restauré de Terreur extraterrestre est là pour le prouver. Le rendu est assez simple et direct, sans grande présence dynamique, mais une version modernisée aurait sans doute donné plus d’emphase au score assez agaçant de Dan Wyman… Du coup on y gagne.
Interactivité
Nouvelle édition mediabook pour Sidonis qui propose un joli packaging contenant le disque Bluray, son homologue DVD et l’incontournable livret making of du toujours très documenté Marc Toulec. Le tournage à l’économie, la petite carrière de Greydon Clark et ses camarades de jeu, la préparation des effets spéciaux et le travail avec les acteurs, et en particulier les deux stars Jack Palance, Martin Landau, sont au centre du propos, tout comme dans la présentation du journaliste Olivier Père, et dans la succession d’interviews produites en 2014 par Shout Factory ! Les deux adolescents du film, « héros du film », Christopher S. Nelson et Tarah Nutter, le producteur, l’un des maquilleurs et le directeur photo sont sollicités pour des entretiens souvent très intéressants (en particulier le dernier), évoquant carrières et surtout une certaine idée du cinéma bis et de la débrouille.
Liste des bonus
Livret 24 pages, Présentation du film par Olivier Père (19’), « Greg et Sandy – Aventures extraterrestres » : interview de Christopher S. Nelson et Tarah Nutter 21’), « Les Producteurs face aux extraterrestres avec Daniel Grodnik » (11’), « Le Sang du chasseur avec Greg Cannom » (6’), « Le Jour des indépendants avec Dean Cundey » (15’), Bande-annonce.