TAMMY AND THE T-REX
États-Unis – 1994
Support : Bluray
Genre : Comédie, Horreur
Réalisateur : Stewart Raffill
Acteurs : Denise Richards, Paul Walker, Theo Forsett, Ellen Dubin
Musique : Anthony Riparetti, Jack Conrad
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais, français et italien DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français et anglais
Durée : 90 minutes
Éditeur : Pulse Video
Date de sortie : 20 décembre 2022
LE PITCH
Tammy, la plus jolie fille du lycée, est amoureuse du beau Michael. Celui-ci se retrouve dans le coma après avoir été attaqué par un lion à, et se fait voler son cerveau par un savant fou qui veut l’implanter dans son robot dinosaure. Michel, désormais dans le corps d’un T-Rex, s’échappe du laboratoire, décidé à retrouver Tammy. Peu importe le nombre de gens qu’il lui faudra éventrer, décapiter, amputer ou écrabouiller pour ça.
Jurassic Love
Teen Comey complètement nawak longtemps restée uniquement visible dans une version largement édulcorée aux USA, Tammy and the T-Rex s’offre une résurrection tout en gore et en mauvais goût pour un montage uncut luxueusement restauré. Improbable, totalement crétin, et un dinosaure qui se trimballe main dans la main avec sa dulcinée. Forcément réjouissant.
Jeune réalisateur qui a déjà bien roulé sa bosse du coté de la série B d’exploitation relativement fauchée avec Les Guerriers des étoiles (merci le titre français), Philadelphia Experiment ou Mac et Moi (rip-off éhonté de E.T.), Stewart Raffill se voit approché par un propriétaire forain qui peut encore garder un superbe T-Rex en animatronique pendant deux semaines avant de le renvoyer dans un parc au Texas et qui souhaiterait en profiter pour en faire la star d’un film. Pas de soucis, Raffill lance immédiatement la production, écrit le script en une semaine et choisit des lieux de tournage à pas plus de 25 minutes de sa maison. Quoi de mieux pour faire un chef d’œuvre ! Surtout que ne cachons pas que la créature reste extrêmement lourde et peut vaguement ouvrir la bouche, rouler des yeux et agiter un peu les bras : spectaculaire. Conscient de l’aspect casse-gueule de l’entreprise, le réalisateur choisit donc consciemment d’aiguiller le projet vers la comédie loufoque et foutrak et un second degré totalement assumé. Voici donc la douce et belle histoire d’amour entre Tammy, jolie donzelle incarnée par Denis Richard (Starship Troopers, Sexcrimes, Le Monde ne suffit pas) et le fringuant Michael (le Paul Walker des Fast and Furious), empêchée par un ex violent et envahissant mais aussi un savant fou qui profite du coma du bellâtre pour l’enlever et transféré son cerveau dans un T-Rex robot. Une expérience vouée à le faire accéder à la gloire et la fortune bien entendu !
Denver ce sexe-symbols
En attendant, Michael désormais dino de son état, se lance dans une vengeance bien sanglante sur la bande de délinquants qui l’avait abandonné au milieu d’une réserve de fauves (?!) et tente de convaincre sa dulcinée et leurs meilleur ami qu’il est bien dans le corps de ce monstre venu d’un autre âge. Une séquence d’anthologie dans laquelle le T-Rex, et une main en caoutchouc comme une marionnette, se lance dans un mélange de mimes et de charades tellement sidérant et naïf qu’on n’est pas loin du fou rire. Car Tammy and the T-Rex ne se refuse rien, que ce soient effectivement quelques torses éventrés, des cranes explosés, où une trépanation très amateure, mais aussi un humour potache digne d’une sitcom ado des années 90 qui trempe aisément sa plume dans le vaseux et les sous-entendus bien cul. L’allusion du professeur Frankenstein sur la démarche de Tammy pour sous-entendre qu’il y a bien eu coït avec le saurien reste franchement osée. Surtout qu’apparemment il y aurait bien eu coït ! Quelques beaux moments d’humour noir s’invitent aussi à la fête lorsqu’après avoir découvert le corps de Michael totalement putréfié dans sa tombe (œil bouffé par les rats et asticots partout), Tammy et le pote Byron s’en vont lui choisir un nouveau corps à la morgue, présentant les cadavres à la fenêtre pour avoir l’assentiment du T-Rex.
Tourné à la va-vite, avec peu de moyen, et un esprit franchement dérangé, Tammy and the T-Rex rappelle souvent par son bordel ambiant, son mélange des genres, ses débordements crados et son habillage entre démerde maline et amateurisme, les premières performances, en un peu plus sage, de la bande Trauma. Irrésistible donc, surtout quand l’objet s’achève par un strip-tease particulièrement sexy d’une Denise Richards déchainée faisant littéralement disjoncter le cerveau de Michael, frustré dans son bain de solution saline. On le comprend.
Image
On n’en attendait certainement pas tant, mais Tammy and the T-Rex a attiré sur lui les bonnes ondes de Vinegar Syndrome qui s’est fendu d’un nouveau scan 4k du négatif original, proposant aux USA une galette UHD en plus du Bluray. En France on ne trouve qu’assez logiquement le second support mais qui est de toute façon déjà assez impressionnant. En dehors du générique d’ouverture un peu vaporeux et un plan composite (foiré mais là n’est pas la question) neigeux, l’ensemble du film est absolument ravissant avec des cadres incroyablement propres, des couleurs naturelles et pimpantes typiques de l’atmosphère californienne. Au passage le film se dote de joli petit reflet argentique et d’un grain bien présent, vibrant et organique.
Son
Pour la version anglaise, on retrouve la piste originale disposé en DTS HD Master Audio 2.0 avec un résultat assez dynamique, clair et qui préserve les petites fioritures d’une captation directe et d’une petite production. Les ambiances sont sobres mais bien équilibrées. La version française par contre, incroyablement mal doublée, est marqué par un aplat massif de tous les éléments hors voix typique des direct-to-video mal produits. Les plus curieux peuvent s’amuser du doublage italien au passage.
Interactivité
Toujours en partenariat avec Vinegar Syndrome, Pulse Video reprend l’essentiel de leur édition. On perd effectivement le commentaire audio en cours de route (mais qui les écoute encore ?) et le film dans son montage ultra censuré (par curiosité uniquement), mais on garde les quatre interviews enregistrées pour l’occasion. Denise Richards qui s’étonne qu’on lui parle encore de ce premier « grand » rôle mais qui ne le renie aucunement, George Pilgrim manifestement très marqué par le « Testicular Stand-Off », Sean Whalen et sa tête de punk à la Averell et bien entendu le réalisateur Stewart Raffill. Si ce dernier évoque en premier lieu la naissance hasardeuse du film, tous se concentrent surtout sur les souvenirs d’un tournage plutôt jovial, détendu, débrouillard et s’amusent clairement de l’aura que peut aujourd’hui avoir le film. Les gros nostalgiques, un brin masos, pourront eux opter pour le visionnage du film dans sa qualité VHS toute dégueu et recadrée.
Liste des bonus
Le film en VHS-Vision, Interviews avec Denise Richards, (12 minutes) le réalisateur Stewart Raffill (20 minutes) et les comédiens George Pilgrim (20 minutes) et Sean Whalen (12 minutes).