SWEET SIXTEEN
États-Unis – 1983
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Jim Sotos
Acteurs : Bo Hopkins, Susan Strasberg, Patrick Macnee, Don Stroud, Dana Kimmel, Don Shanks, Aleisa Shirley
Musique : Tommy Vig
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 89 minutes
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 15 juin 2023
LE PITCH
La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur fou. Le shérif Dan Burke mène l’enquête et découvre bientôt d’étranges éléments.
All The Boys Loves Melissa
Le slasher est un genre suffisamment succinct dans ses règles et son déroulé pour que tout le monde, ou presque, puisse y faire sa propre sauce. Comme l’amusant Sweet Sixteen curiosité du genre, sortie assez modestement en plein pic de la vague et qui y croise les habituels meurtres sanglants avec un mystère bien touffu prenant pieds dans la campagne redneck, et le portrait touchant d’une adolescente trop désirable pour son bien.
Il n’y a pas à douter que comme beaucoup de slashers produit à l’époque, Sweet Sixteen a tout simplement été mis en boite pour faire fructifier facilement un petit investissement sans s’imaginer vraiment développer un futur petit classique. D’ailleurs Jim Sotos, à la carrière quasi invisible, se contente de resservir la plupart les effets les plus basiques du genre avec une caméra qui se rapproche ostensiblement sur la futur victime, un plan sur le couteau, un autre sur le visage étreint par la douleur et avec un peu de chance quelques gouttes de sang à la clef… Début de vue subjective, ralentis surlignés, notes musicales synthétiques et une tripoté d’adolescents trop malmenés par leur hormones pour échapper à un tueur pas des plus énergique… Malgré cela, et ne le cachons pas un rythme général oscillant, Sweet Sixteen cultive une petite ambiance gentiment oppressante, profitant d’un tournage essentiellement nocturne et d’une chaleur visiblement écrasante pour étirer la tension et surtout entrainer le métrage vers des rives moins primaires, plus proches finalement d’un petit mystère policier à la Agatha Christie mené par la trogne de Bo Hopkins (American Graffiti, Midnight Express) en shérif débonnaire et père de famille à la cool.
Seize bougies
Pour une fois l’identité du tueur est véritablement au centre de scénario et ses motivations seront expliquées au bout d’une enquête relativement construite où un drame passé, bien glauque, viendra éclairer cette petite communauté d’une actualité surprenante. Certes les dialogues ne sont pas d’une grande subtilité, les thèmes sont parfois assénés avec la discrétion d’une pancarte à gyrophare, mais Sweet Sixteen n’hésite pas par exemple à s’appuyer sur le racisme anti-indien des cul-terreux pour explorer longuement une fausse piste aux accents bien plus sociale. Il se montre surtout très intéressant lorsqu’il vient jouer avec les attentes primaires des spectateurs habituels du slasher pour délivrer un regard beaucoup plus ambigu sur la sexualité, voulue ou non, des adolescentes. Présenté ici dans son montage director’s cut, le film ne fait en effet aucun mystère des charmes de la très jolie Melissa, gamine de 16 ans qui fait tourner toutes les têtes masculines, mais n’en fait jamais une prédatrice, une fille facile, mais plus certainement une victime du machisme ambiant. A la fois naïve et sur-séductrice, touchante et agaçante, elle est scrutée de toute part, surveillé avec fermeté par son paternel (Patrick Mcnee ex-John Steed), jugée par tous, en particulier lorsque ses prétendant tombent les uns après les autres. Brièvement croisée ensuite dans quelques épisodes de série TV, Aleisa Shirley incarne pourtant à merveille cette pauvre gamine trop jolie pour son bien, qui a grandie trop vite et qui n’est pas encore prête à affronter un monde habitué par les désirs masculins.
Des thèmes qui ne sont effectivement pas loin des films d’horreurs actuels et qui permettent bien souvent à Sweet Sixteen de dépasser ses formes maladroites et sa démarche un peu gauche.
Image
Pas forcément de miracle pour ce slasher quelque peu oublié, le Master HD (du Director’s Cut précisons-le), a été certainement produit en reprenant une ancienne source vidéo et en la nettoyant consciencieusement avec de bons outils numériques. Les cadres sont plutôt propres avec seulement quelques traces et taches encore présentes et les couleurs harmonieusement développées, mais les instabilités ne sont pas rares. Une copie correcte mais dont l’impact est souvent amoindri par des matières trop lissées et un grain tout à tour absent ou trop envahissant.
Son
Les petites stéréo d’époque nous reviennent désormais en DTS HD Master Audio 2.0. Pour la version originale on ressent encore fortement une captation un peu fauchée avec quelques effets d’échos et de distance très présents. Le doublage français de son coté, très téléfilm ou DTV, n’est pas toujours au point dans la synchronisation mais fait le job avec une restitution beaucoup plus plate.
Interactivité
Proposé dans la collection des Classiques du fantastique de Rimini Edition, Sweet Sixteen en reprend naturellement l’habillage avec un digipack et son fourreau cartonné qui reprend l’affiche d’époque en visuel principal. Pas de bonus vidéo à se mettre sous la dent (les suppléments anglo-saxons ne sont pas franchement folichons de toute façon) mais tout de même l’habituel livret documenté signé Marc Toullec avec un petit retour sur la mode du slasher.
Liste des bonus
Le livret « Une brève histoire du Slasher » rédigé par Marc Toullec (20 pages).