SUPERSONIC MAN
Espagne – 1979
Support : DVD
Genre : Super-Hero
Réalisateur : Juan Piquer Simon
Acteurs : Antonio Cantafora, Cameron Mitchell, José Luis Ayestaran…
Musique : Carlos Attias
Durée : 84 minutes
Image : 1.85 16/9e
Son : Espagnol et français 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Artus Films
Date de sortie : 21 juin 2021
LE PITCH
Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre. Il s’installe à New York et devient un super héros. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde.
Infinity Nawak
Toujours dans sa collection « Fumetti » Artus Films nous propose la ressortie de Supersonic Man, un film de super-héros. Co-production entre l’Espagne et l’Italie. le film se voulait être un concurrent au Superman de Richard Donner mais se trouve plutôt dans la lignée de Superman 4.
A la réalisation du film, on retrouve Juan Piquer Simon, réalisateur espagnol spécialisé dans le fantastique et dont Supersonic Man est le second film. Grand fan de comic-book et de pop-culture Juan Simon était en pourparlers avec Marvel pour adapter Captain America en film, le projet n’aboutit pas et il fut contacté par les producteurs d’Almena Films pour créer un super-héros original (mais quand même très inspiré d’un extra-terrestre de Krypton). Loin d’avoir le budget dont disposait Richard Donner pour son film (enfin film et demi) et très loin aussi de l’inspiration dont il faisait preuve pour mettre en image les aventures de Superman, Juan Piquer Simon se lance pourtant dans un tournage qui va durer plusieurs mois, notamment en post production, pour accoucher d’un authentique nanar, qui repompe sans vergogne son concurrent américain mais en le faisant avec une générosité et une inconscience qui ne peut qu’attendrir les amateurs d’ovnis cinématographique.
Superdiscount Man
Un ovni qui surprend dès ses premières secondes mais pas dans le sens où on l’attendait puisque les premiers plans sont plutôt jolies même si très fortement inspirés de ceux de Star Wars pour l’ouverture, (le vaisseau dans l’espace) et de l’ouverture de Superman et d’Alien pour l’intérieur du vaisseau (lent travelling dans un décor blanc et silencieux), un départ sobre qui peut étonner mais qui est très très vite rattrapé par la découverte de notre héros endormi, attendant de recevoir sa mission, habillé seulement de son masque et d’un slip, tous deux bleus et pailletés puis, surtout, de son envol vers la Terre. Illustré sur un fond bleu plutôt visible, pas tant dans le détourage (qui est correct) mais dans son éclairage et la gestuelle de l’acteur qui semble être constamment en équilibre, très loin du naturel d’un Christopher Reeves, et accompagné d’un thème très disco, qui va résonner très souvent pendant le film (et rester en tête bien après).
Tout le reste du film sera dans ce ton, entre Supersonic Man qui soulève un tracteur sans aucun effort de la part de la mise en scène pour cacher le fait qu’il est en carton, les accélérations de l’image pour illustrer la fuite de personnages effrayés, ou tous les passages avec le personnage de l’ivrogne (qui avaient été coupés à l’époque en France), l’esprit du film est au ras des pâquerettes et ne peut clairement pas être pris au sérieux si on a au-dessus de 7 ans.
À contrario, Piquer Simon, en vrai fan de super-héros est très généreux en action et s’amuse à placer beaucoup de références pop culture dans le film, qui devient amusant à décrypter. Le fameux tracteur est estampillé ACME, la double-identité de Supersonic Man et sa manière de se transformer rappel les Captain Marvel de chez Fawcett comics et la couleur verte accompagne constamment le méchant du film, le docteur… Gulk (une lettre près et Marvel craquait sa chemise).
Le film est donc un joyeux bordel qui s’adresse avant tout aux amateurs de curiosité qui ne craignent pas de s’aventurer sur les rives du nanar. Si vous êtes de ceux-là, le film vous fera passer un excellent moment multipliant les scènes et les effets improbables et si vous voulez prolonger l’expérience, des comics espagnols ont même édité la suite des aventures de Supersonic Man, le film ayant plutôt bien marcher dans le pays du réalisateur. Pour les autres, vous pouvez passer votre chemin, Supersonic Man ne vous emmènera clairement pas au septième ciel cinématographique.
Image
C’est un très bon remaster que nous offre Artus Films pour ce Supersonic Man. L’image ne souffre d’aucune détérioration et les nombreux fonds bleus et les trucages très limites se voient d’autant plus mais la jolie photo et les couleurs flashy du film sont, eux, parfaitement bien rendues.
Son
Les deux pistes VO et VF sont proposées en dolby digital 2.0 avec des deux côtés, un bon mixage qui laisse parfois passer quelques souffles mais rien de gênant à l’écoute. Le film étant présenté en version intégral, la piste VF possède quelques passages en VO (ces scènes n’ayant pas été doublées à l’époque).
Interactivité
Comme pour les autres titres de la collection, on retrouve une présentation du film par Christian Lucas, qui comporte nombre d’anecdotes sur le tournage, les acteurs, des explications techniques sur le format du film (le Techniscope) et l’héritage que le film a laissé après sa sortie. On retrouve ensuite une présentation du réalisateur Juan Piquer Simon, toujours par Christian Lucas, d’une durée de près de 30min. Jeunesse, études et rétrospective de sa filmographie, c’est une synthèse très complète de sa carrière fais par Lucas, manifestement très fan du réalisateur, avec un enthousiasme qui donne envie de voir ses travaux.
Liste des bonus
Présentation du film (16’) – Présentation de Juan Piquer Simon (29’) – film annonce (3’).