SUPERGIRL
Royaume-Uni, Etats-Unis – 1984
Support : Bluray
Genre : Super-héros, Fantastique
Réalisateur : Jeannot Szwarc
Acteurs : Helen Slater, Faye Dunaway, Peter O’Toole, Mia Farrow, Brenda Vaccaro, Peter Cook, MarcMcClure…
Musique : Jerry Goldsmith
Durée : 124 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 08 décembre 2021
LE PITCH
Un jeune homme est ensorcelé par la sorcière Selena pour qu’il tombe amoureux d’elle au premier regard. Malheureusement, la première femme sur qui il pose les yeux est Supergirl. Arrivée accidentellement sur Terre, cette cousine de Superman déclenche la fureur de la sorcière…
C’est de famille
Si la Warner d’aujourd’hui a considéré que la cousine de Superman ne méritait pas forcément qu’on lui consacre un long métrage, Supergirl fut cependant l’héroïne d’un opus produit dans les années 80, directement dans le sillage des trois premiers Superman. Un spin-of tristement boudé alors par le public et la critique, trop girly pour son bien, mais où une fois encore une certaine magie opère : « vous allez croire qu’une fille peut voler ».
Lorsqu’ils dégottèrent les droits de Superman à la fin des années 70, Alexander et le fiston Ilya Salkin, avaient aussi négocié dans le package ceux de Supergirl, présentée dans les comics DC comme la cousine du grand héros, et permettant dans un premier temps d’intéresser les lectrices aux comics de super-héros. Fier du succès du bijou de Richard Donner, et malgré la production un peu bordélique de sa suite, les deux imaginèrent alors, avec un certain sens du visionnaire, de lancer une nouvelle série de films, Supergirl, qui se dérouleraient dans un univers partagé avec, pourquoi pas, des personnages passant de l’un à l’autre. Belles ambitions malheureusement rattrapées par les entrées en baisse de Superman III et la prise de distance de Christopher Reeves qui refusa d’y reprendre le fameux slip rouge…. Seul MarcMcClure, alias Jimmy Olsen, fait directement le lien entre les deux licences. De toute façon l’affaire périclite rapidement, la Warner n’hésitant pas à refourguer la distribution du film à la Tri-Star qui au passage en profite pour couper une bonne vingtaine de minutes pour raffermir le rythme. Pas la meilleure des manières de s’imposer dans les salles obscures, même si le film s’offrit une jolie promotion et surtout la participation en guest star de Mia Farrow (éteinte) et Peter O’Toole (ivre) pour quelques séquences post-krypton et d’une Faye Dunaway jubilant en vilaine de BD, cabotinant peut-être même plus que Gene Hackman en Lex Luthor.
Ce rêve bleu…
C’est que cette Supergirl, de nombreuses personnes y croient farouchement à commencer par la surprenante Helen Slater (Le Secret de mon succès) alors jeune débutante qui apporte une fraîcheur, une candeur et une présence qui n’est pas loin de se hisser au niveau de celle de Christopher Reeves dans l’évidence de son incarnation. Elle est pour cela parfaitement aidée par les énormes progrès effectués par les équipes techniques délivrant des plans composites beaucoup plus précis et des séquences de vols bien plus fluides et légères que pour Superman. Et tout cela avec filin, poulies et quelques bras qui s’activent sur les manivelles. Le premier envol de la demoiselle, frôlant les eaux d’un lac, jouant au-dessus des rochers et des arbres reste particulièrement bluffant. Artisan plutôt capable à qui l’on doit Les Dents de la mer 2 et Quelque-part dans le temps (avec tiens, Christopher Reeves), Jeannot Szwarc emballe le tout avec beaucoup de soin, s’efforçant de trouver un équilibre ardu entre l’élégance de Richard Donner et le ton plus parodique de Richard Lester, tout en venant draguer un public que l’on voudrait plus féminin. Sa solution, plutôt maline étant alors de faire glisser le projet du récit de science-fantasy vers le conte de fée beaucoup plus fantaisiste. Mais c’est là sans doute que le film peut prendre l’eau, dans ses excès de niaiseries de collégiennes, l’essentiel des enjeux se bornant parfois à éviter quelques pièges des camarades de dortoir et à sauver le bellâtre des griffes de la vilaine sorcière. Elle est un peu trop rapidement oubliée la quête de l’artefact kryptonien dont la disparition menace l’existence de la cité où attendent les derniers survivants de Krypton.
Celui qui cependant n’oublie jamais la grandeur de Supergirl et l’ampleur que peut parfois avoir le film, c’est le fabuleux Jerry Goldsmith. Lui qui faillit être le compositeur attitré de Superman, écarté essentiellement pour des questions de calendrier, tiens ici une superbe revanche musicale et délivre une partition passionnée, riche, percutante et féerique. De quoi faire oublier le kitch de certaines images, la futilité du scénario, et se laisser emporter par une aventure plutôt attachante.
Image
Longtemps attendu en HD, Supergirl aura finalement été traité avec beaucoup de ferveur par la Warner. Entre ses multiples montages, sa distribution à l’époque refourguée à d’autres ayant droits, Supergirl n’affichait plus vraiment une forme de jeune première. Le studio a dû d’ailleurs repartir non pas du négatif mais du meilleur interpositif disponible, le scanner en 2K et retirer une à une les multiples imperfections de pellicules, les affres des années et réétalonner les couleurs pour retrouver les sensations de 1984. Bien entendu le film reste naturellement assez granuleux, plus encore dans les séquences à effets spéciaux, mais justement la matière du master HD est fidèle à celle de l’objet filmique, tout en délivrant un excellent piqué, une très jolie profondeur et des noirs de très belle tenue. Une super-copie !
Son
Comme le Dolby Surround d’origine semble avoir totalement disparu, Anchor Bay en avait été quitte en 2000 pour produire en interne un nouveau mix 5.1 permettant de redonner un certain souffle à l’unique piste anglaise disponible, et terriblement fatiguée. Une restauration et une dynamisation désormais proposée en DTS HD Master Audio qui heureusement ne dénature jamais vraiment l’atmosphère du film, délivrant quelques charmants effets d’ambiances, et surtout soulignant une fois encore l’excellence des compositions de Goldsmith. Les dialogues sont clairs et bien posés, et l’ensemble fonctionne parfaitement. Question version française, il s’agit en premier lieu de celle de 2006 en DTS HD Master Audio 2.0, qui reste donc très propre et qui réussit à se donner un petit air vieillot (dans les voix et le jeu) pour rester en accord avec la tonalité du film. Pour le doublage d’origine, il faut se tourner vers le montage salle français proposé dans les suppléments.
Interactivité
Petit choix franco-français, cette édition HD de Supergirl signée ESC propose bel et bien un second montage du film, mais ce n’est pas la version, dite abusivement « Director’s cut » du Bluray de la Warner. Moins de quinze minutes (mais qu’on aurait tout de même aimé voir en scènes coupées) et disponible uniquement en SD, il laisse la place ici au premier montage vu en salle en France (à l’époque légèrement plus long que pour les USA) et avec son très réussi et caractéristique doublage d’époque. Un joli cadeau pour les nostalgiques qui n’avait plus été entendu depuis l’antique VHS !
Du coté des suppléments plus classiques, on peut aussi profiter d’un commentaire audio très appliqué du réalisateur Jeannot Szwarc, qui revient avec un plaisir non feint sur l’expérience du film, le choix de l’actrice et les nombreuses séquences de vol. Il est malheureusement non sous-titré. Le super making of promotionnel d’époque lui oui et ça tombe bien car sa teneur est très loin des fadaises des featurettes contemporaines, il retrace sur presque une heure le tournage des séquences les plus spectaculaires, montre de nombreuses scènes de coulisses (cascades, direction d’acteurs, choix techniques…) avec une très belle ouverture sur les essais d’Helen Slater et l’annonce, filmée, de son obtention du rôle.
Liste des bonus
Le film dans sa version de 1984, avec sa VF d’origine (110’), Commentaire audio de Jeannot Szwarc et de l’historien Scott Bosco (VO), Making of (49’), Bande-annonce.