STILLWATER
2021 – Etats-Unis
Support : Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Tom McCarthy
Acteurs : Matt Damon, Camille Cottin, Abigail Breslin, Lilou Siauvaud…
Musique : Mychael Danna
Durée : 140 minutes
Image : 1:85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, DTS 5.1 Français, Allemand, Italien
Sous-titres : Français, Portugais, Italien, Allemand
Editeur : Universal Picture France
Date de sortie : 26 janvier 2022
LE PITCH
Travaillant sur des plateformes pétrolières, Bill Baker est un homme taiseux et taciturne qui a longtemps négligé sa famille. Il décide de faire le voyage de l’Oklahoma jusqu’à Marseille pour aller voir sa fille Allison, dont il n’a jamais été proche, mais qui est incarcérée pour un meurtre qu’elle affirme ne pas avoir commis. Quand Allison lui parle d’un nouvel indice susceptible de l’innocenter, Bill se retrouve confronté à la barrière de la langue et à un système judiciaire complexe qu’il ne comprend pas…
Marseille dans la peau
Après avoir été repêché dans les eaux près de Marseille quand il était un espion amnésique, Matt Damon retrouve la cité phocéenne. Mais cette fois pas de bagarre (ou presque) ou de complot gouvernemental, c’est dans un rôle beaucoup plus terre à terre qu’il va devoir, cette fois, sauver sa fille.
Auréolé après sa victoire aux Oscars 2016 où il avait remporté les prix du meilleur scénario original et du meilleur film, Tom McCarthy revient aux affaires avec Stillwater, un drame, là-aussi inspiré d’une histoire vraie, celle d’une étudiante américaine arrêtée et emprisonnée en Italie. Changement de pays pour son adaptation, il met ici en scène le combat d’un père venu d’Oklahoma, de la ville de Stillwater qui donne son nom au film, qui va s’aventurer à Marseille pour aider sa fille qui purge une peine de prison de 9 ans pour un crime qu’elle dit ne pas avoir commis.
Une trame classique comme en voit très souvent dans le domaine du thriller qui n’empêche pourtant pas le film de dévier de sa route, pour le meilleur comme pour le moins bon. Comme à son habitude Tom Mccarthy aborde son sujet sous un angle naturaliste, le film commence dans la ville de Stillwater et nous présente Bill Baker, le personnage de Matt Damon. Calme et taiseux, le début du long métrage est à l’image de son personnage principal qui, très vite, va quitter les Etats-Unis pour rejoindre Marseille. Cette première partie, la plus attendu et la plus classique permet de poser les bases de l’histoire, les caractérisations des personnages, notamment la relation entre Bill et Virginie (Camille Cottin), mais aussi celle de Marseille qui n’échappe pas au côté carte postal mais montre surtout son visage populaire et prolétaire.
Né sous la même étoile
Un premier acte basé sur la quête de Bill pour innocenter sa fille et dont la fin assez étonnante débouche sur un deuxième acte surprenant et qui se révèle être le vrai cœur du film. Laissant derrière elle les questionnements sur la culpabilité, d’Allison et de sa libération, cette seconde partie choisie de raconter la reconstruction des personnages, après toutes ces épreuves, dans la vie de tous les jours. Un contrepied à ce qui a précédé mais dans lequel la mise en scène et le jeu des quatre acteurs principaux (le duo Damon-Cottin mais aussi Abigaïl Bresling et la jeune Lilou Sauviaud) tous excellents, cueille l’attention du spectateur car il ramène les archétypes de personnages de thriller de la première partie, sur un autre terrain beaucoup plus réaliste et humain. Le décor de Marseille prend aussi tout son sens étant utilisé dans ce qu’il a de plus trivial dans son quotidien (chantier, école, appart délabré), comme de plus merveilleux dans les moments de poésie, intimes, hors du temps, dans lesquels les calanques ensoleillées fonctionnent à la perfection.
Une parenthèse enchantée qui se referme malheureusement dans un troisième acte qui s’aventure légèrement sur les rives du film de vengeance. Malgré un questionnement moral intéressant par rapport à la structure qu’on a vu précédemment, qui consiste sacrifier la paix que Bill a trouvé dans le deuxième acte pour faire aboutir l’enquête du premier, cette partie laisse un gout d’inachevé et de précipitation dans la bouche, qui crée un décalage, voir un recul par rapport aux actes de Bill, qui malheureusement enlève l’implication qu’avait pu créer le film jusque-là.
Malgré une dernière partie moins convaincante que le reste, Stillwater reste un film tout à fait regardable grâce à ses personnages attachants, incarnés par des acteurs impliqués et sa mise en scène très classique mais qui sait parfaitement utilisé son décor principal pour se concentrer sur le principal, raconter une histoire tragique mais humaine avant tout.
Image
Le bluray propose une qualité d’image excellente qui rend honneur à la jolie photographie du film. Que ce soit dans les rues ensoleillés, les calanques ou les nuits d’été, les différentes atmosphères de Marseille sont parfaitement retranscrites, un plaisir pour les yeux.
Son
Le film étant plutôt intimiste c’est surtout sur les ambiances et la profondeur que ce concentre le mixage mais la piste DTS 5.1 fait tout de même du très bon boulot, si vous n’êtes pas dans le sud de la France, rajoutez un bruit de cigale chez vous et l’illusion sera parfaite.
Interactivité
Le disque propose trois petits modules centrés sur les acteurs, les lieux de tournage, Marseille et l’Oklahoma, et sur le réalisateur. Trois bonus surtout promotionnels, et très courts, qui n’apportent pas vraiment de plus-value à la vision du film.
Liste des bonus
« Une alchimie de points de vue », « Un américain à Marseille » : les lieux de tournage, « Avec curiosité et compassion : Tom McCarthy, réalisateur ».