STARDUST
Etats-Unis, Royaume-Uni – 2007
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Matthew Vaughn
Acteurs : Claire Danes, Michelle Pfeiffer, Robert De Niro, Charlie Cox, Sienna Miller, Peter O’Toole, Rupert Everett, George Innes, Ricky Gervais, Ian McKellen…
Musique : Ilan Eshkeri
Image : 2.40 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, Dolby Audio 5.1 français, allemand, italien…
Sous-titres : Français, anglais, allemand, italien…
Durée : 127 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 25 septembre 2024
LE PITCH
Pour conquérir le cœur de son véritable amour, Tristan Thorn pénètre dans le royaume interdit afin de retrouver une étoile tombée du ciel qui a pris forme humaine.
ça donne des ailes
Sortie presque anachronique de 2007, aussi inattendu qu’en dehors des modes et du cynisme environnant, Stardust démontrait avec aisance et fraicheur que les vieux contes de fée avaient encore de belles heures devant eux. En particulier lorsque c’est bien écrit, bien réalisé, bien interprété… une question de savoir faire en somme.
A l’origine de Stardust, il y a bien évidement le romancier Neil Gaiman. Longtemps méconnus en France (même si Good Omens semble enfin changer un peu la donne), le bonhomme est pourtant adulé depuis des lustres dans les pays anglo-saxons en particulier depuis le succès phénoménal de son comics book Sandman, Un titre qui déjà explorait le pays des songes en offrant une relecture poétique et inédite de la mythologie mondiale (grecs, romaines, catholique, musulmans…) et bien entendu les codes du conte de fées. Le plus souvent teintés d’une noirceur incroyable, et ce même pour le livre pour enfants Coraline, ses nouveaux contes de fées sont à la fois un hommage aux premiers contes des frères Grimm (avant le passage Disney) et une porte ouverte sur l’imaginaire du XXeme siècle. A cet égard sa nouvelle Stardust (existant aussi en comics et illustrée par Charles Vess) avec ses princes cruels, ses sorcières grimaçantes et ses joyeux pirates volants, reste à part car offrant un univers plus ludique, joyeux et coloré qu’à l’accoutumé, un vrai décalage ironique. Non pas une parodie, mais bien une comédie fantastique.
Étoiles filantes
Un ton décalé que retrouvait avec habilité Matthew Vaughn (X-Men : Le Commencement, Kick-Ass, Kingsman…) pour son second film. Ancien producteur de Guy Ritchie (Snatch), il avait certes montré une rigueur confiante sur Layers Cake, mais rien qui ne pouvait préparer à son intérêt pour un tel projet, si ce n’est sa rencontre avec Gaiman lors du tournage du documentaire A Short Film about Jack Bolton. Pourtant, le « jeune » réalisateur se chargea lui-même de l’adaptation et sembla effectivement prendre un malin plaisir à donner corps à ce récit plus « sale gosse » qu’«enfantin». Un bonheur communicatif semble-t-il tant le casting le grand luxe de cette production retrouve pour certains une jubilation que l’on ne leurs connaissait plus : la charmante Claire Danes pleine d’esprit en petite étoile tombée du ciel, Michelle Pfeiffer plus belle que jamais cabotine avec délectation autour d’une variation de son personnage des Sorcières d’Eastwick, De Niro en pirates gay-luron mais jamais ridicule, Rupert Everett en frère-fantôme fratricide la face à moitié écrasée… des prestations et un second degré qui rappellent immanquablement le classique de Rob Reiner, Princess Bride.
L’imaginaire contre-attaque
Mais là où le bijou inoubliable du réalisateur de Quand Hary rencontre Sally séduisait plus par son ton et son humour que par sa mise en scène, Stardust impose en plus une réalisation imposante. En ne se perdant jamais dans les nombreux effets numériques, plaçant toujours les personnages au centre de tous les intérêts, Matthew Vaughn se laisse alors la place pour quelques élans de virtuosités impressionnant transformant Stardust en un pur divertissement plein de fougue et d’esprit, alternant habilement joutes verbales et action en montagnes russes. Des élans qui résonnent fortement aux adeptes du space opera d’excellents souvenirs, en particulier lors du premier envol du bateau pirates… « Diantre, mais c’est le Faucon Millenium ! ». Plus que la plastique picturale de George Lucas, c’est bien la maestria d’Irvin Kershner (Robocop 2, Jamais plus jamais) qui est sans aucun doute la première inspiration de Vaughn et en particulier l’inoubliable Empire contre-attaque. Des emprunts d’autant plus savoureux qu’ils permettent aux déçus des nouvelles trilogies de retrouver enfin une histoire d’amours aussi savoureuse que celle de Han et Leïa aux travers des charmants Tristan et Yvaine.
Plein d’humour, de féerie, d’émotion et d’aventures, Stardust reste en proposition aussi endiablée que charmante, démontrant qu’il est toujours possible de fournir de vrais divertissements grand public sans tomber dans les facilités mièvres. A partager en famille, encore et toujours.
Image
Plus de dix ans après le Bluray, Stardust revient cette-fois ci au format 4K et en Steelbook pour marquer le coup. Manifestement pas de retour à la source ici, mais une nette amélioration du master HD précédent admirablement gonflé par les traitements HDR10 et Dolby Vision qui viennent appuyer avec plus de ferveur encore les lumières éclatantes du film, ses lumières de conte et plus généralement son sentiment de féerie. La profondeur et les détails sont plus poussés encore pour un tableau général très agréable, impeccablement propre et vif. On note cependant des restes des soucis du Bluray avec des séquences sombres au grain plus fluctuant et quelques effets spéciaux en synthèses qui se démarquent dans leurs textures et leur piqué.
Son
Le disque UHD reprend ni plus ni moins que les pistes audios du Bluray. En même temps le DTS HD Master Audio 5.1 initial était tout à fait convaincant avec un mixage, à l’image du film, sachant commencer doucement et lentement, pour ensuite se laisser emporter par l’énergie du spectacle, entre souffles épiques et poursuites inlassables, et enveloppements magiques et élans romantiques. Classique certes mais dynamique, fluide et très efficace.
La version française coincée en Dolby Digital 5.1 est naturellement moins percutante, mais le doublage est d’excellente qualité.
Interactivité
Rien de nouveau sur le disque 4K qui laisse gentiment tous les bonus sur la galette Bluray précédente. Celle-ci était d’ailleurs plutôt bien garnie avec son making de près d’une heure abordant les origines littéraires et la BD originale imaginée par Neil Gaiman et Charles Vess, l’adaptation, le casting, la création de l’univers et ses effets spéciaux, et le tournage des scènes principales entre extérieurs naturels et studio. Des segments pleins d’anecdotes et d’infos, qui nous évitent le plus souvent les habituelles envolées promo et la langue de bois. On retrouve de cette franchise dans le commentaire audio de Matthew Vaughn et Jane Goldman, qui n’hésite pas à souligner les soucis et arrangements dus à un budget pas toujours à la hauteur des ambitions, même si bien souvent la piste s’avère un peu ronflante.
Reste une petite poignée de scènes coupées très sympas, une visite du plateau par les auteurs de la BD et un petit bêtisier enjoué pour achever le tout.
Liste des bonus
Commentaire audio de Matthew Vaughn et Jane Goldman, « Crossing the Wall » : making of (55’), « Nothing is True… » (10’), 5 scènes coupées (5’), Bêtisier (5’), Bande-annonce.