SOUVIENS-TOI… L’ÉTÉ DERNIER 2
I Still Know What You Did Last Summer – États-Unis – 1998
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Danny Cannon
Acteurs : Jennifer Love Hewitt, Freddie Prince Jr., Brandy Norwood, Mekhi Phifer, Muse Watson, Bill Cobbs, Jeffrey Combs…
Musique : John Frizzell
Image :
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 anglais, français, allemand, espagnol…
Sous-titres : français, allemand, espagnol, anglais…
Durée : 100 minutes
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 01 novembre 2023
LE PITCH
Ayant un crochet à la place d’une main, un tueur revient terroriser une jeune femme et ses amis en vacances sur une île tropicale.
« j’ai la mémoire qui flanche… »
Fin des années 90, la mode est clairement aux slasher et comme Scream y va de sa suite, pourquoi le concurrent Souviens-toi l’été dernier n’en ferait pas autant. Tourné à quelques mois d’écart après le succès du premier film, le second opus se veut plus sanglant, plus effrayant… Il est surtout beaucoup plus con.
Même s’il a de nombreux détracteurs, Kevin Williamson ne peut pas être taxé de scénariste tâcheron. Ainsi même si le script du précédent Souviens-toi l’été dernier se voulait beaucoup plus classique et premier degré que le multi référentiel Scream, il assurait autant un slasher solide, qu’un regard intéressant sur la jeunesse américaine et la perte de l’innocence. Rien de toute cela ici, la trame concoctée par un Trey Callaway à la carrière peu glorieuse, ne fait pas vraiment preuve de maturité et se contente comme beaucoup de slashers basiques de simplement lâcher un tueur que l’on croyait mort aux basques des survivants de l’original et de leurs nouveaux amis périssables. Jennifer Love Hewitt et Freddie Prinze Junior en l’occurrence, toujours en couple (mais ce n’est pas facile), rejoint ici par la mignonne chanteuse Brandy Norwood, le Mekhi Phifer qui se fera une carrière dans Urgences quelques années après, et un transparent Matthew Settle, même pas sur l’affiche donc forcément très très suspect. Une bande de copain qui s’embarque à la suite d’un concours radiophonique pour un weekend au Bahamas dans un hôtel de luxe.
Carte postale souvenir
La seule bonne trouvaille du film, ce décors faussement paradisiaque, transformé en théâtre angoissant et particulièrement atmosphérique par une tempête tropicale, est impeccablement mise en valeur par une photographie sombre, chaude et léchée et une mise en scène plutôt soignée signée par Danny Cannon, téléaste prolifique mais surtout connu pour son Judge Dredd avec Sylvester Stallonne. Pas forcément un mec connu pour la subtilité donc, et il faut reconnaitre que ses efforts portés sur un plus grand nombre de meurtres (aussi inutiles et gratuit soient-ils) et une violence bien plus prononcée (crochet planté dans la mâchoire, hachoir dans le crâne, cadavres à la pelle dans les placards…) muscle un peu la licence. Malheureusement, cela ne suffit certainement pas à faire passer la pilule d’un film à l’écriture tout simplement catastrophique où tous les personnages s’avèrent d’une bêtise crasse, aux réactions aussi incompréhensibles qu’hystériques, invitant le plus souvent par leur pure crétinerie le tueur au ciré à venir tranquillement les trucider. Certains oublient de s’enfuir par la porte par laquelle ils sont entrés, choisissent systématiquement l’option la plus dangereuse du lot et mettent plus d’une heure à réaliser que non la capitale du Brésil n’est pas Rio de Janeiro et que tout cela n’était qu’un piège bien grossier. Impossible de passer outre le chemin de croix du gentil fiancé, hospitalisé sur le continent après une première altercation avec l’assassin, qui réussit à traverser l’océan en plein typhon en 10 minutes montre en main pour débarquer pile pour le climax (c’est bien pratique).
Bardé de jump scare gonflants, de facilité scénaristiques déconcertantes, d’erreurs de montage qui font pas très sérieux (le bandage qui change de bras, le joint qui sèche tout seul…), Souviens toi l’été dernier 2 fait vraiment office de suite bâclée et sans âme, ne réussissant même pas à capitaliser sur la présence d’un jeune Jack Black en jamaïcain blanc (juste lourdaud) et surtout de l’excellent Jeffrey Combs (Re-Animator, Fantômes contre fantômes, Star Trek…) en maitre d’hôtel qui se fond ici tristement dans le paysage. Pas étonnant qu’on l’avait oublié ce film là.
Image
Il est aisé de voir l’immense fossé qui sépare la copie 4K et celle présentée en 2009 en Bluray puisque ce dernier est glissé dans le boitier. Avec cette toute nouvelle restauration, le film retrouve pleinement ses matières filmiques (reflets argentiques, grains, reliefs…) là où autrefois un lissé général et un bruit vidéo occupait l’espace. Même sans faire la comparaison, la copie est une sacrée réussite, extrêmement propre et ferme, avec un accent tout particulier porté sur la palette de couleurs (traitement Dolby Vision) qui vient raffermir les noirs et plus généralement une photographie admirablement composée et qui expose enfin ici toute sa réussite.
Son
Pour l’occasion, la version originale se paye un excellent mixage Dolby Atmos, redéployant la dynamique sonore du film, creusant plus fermement les atmosphères (en particulier dans la seconde partie du film sur l’ile) et bien entendu musclant les effets de tensions et les sursauts de la bande originale. Du classique mais impeccablement produit qui met une petite baffe au DTS HD Master Audio 5.1 de la version française, efficace et honnête, mais quelques bons mètres derrières.
Interactivité
Pas de mini coffret collector pour Souviens-toi l’été dernier 2 (en même temps…) qui doit se contenter d’un classique boitier scanavo avec fourreau. A l’intérieur la présence de l’ancienne édition Bluray (avec la copie fadasse) permet de retrouver le petit clip musical du film et la featurette / bande annonce de 5 minutes.
Heureusement l’éditeur a tout de même produit deux nouveaux bonus pour la galette 4K avec pour commencer la suite de l’interview de l’acteur Muse Watson qui parle de son retour sous la cape pour ce nouvel opus, dégotte quelques petites anecdotes de tournage et évoque brièvement le statut un peu culte de son tueur d’ados. L’autre supplément est un commentaire audio inédit de Danny Cannon (sous-titré), mais qui se montre malheureusement souvent assez vide et monotone malgré quelques petites infos livrées de-ci de-là.
Liste des bonus
Commentaires audio de Danny Cannon, Interview de Muse Watson (12’), Making of, Clip, Bandes-annonces.