SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER
I Know What You Did Last Summer – États-Unis – 1997
Support : UHD 4k & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Jim Gillespie
Acteurs : Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe, Freddie Prinze Jr., Anne Heche
Musique : John Debney
Durée : 101 minutes
Image : 2.35
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Français, Allemagne…
Sous-titres : Français, anglais, italien, espagnol…
Éditeur : Sony
Date de sortie : 05 octobre 2022
LE PITCH
La nuit de la fête nationale, Julie, Helen, Ray et Barry ont par accident renversé un inconnu. Devant la crainte de leur avenir compromis par ce drame, ils décident de faire disparaître le corps et font le serment de ne rien dire à personne, jamais. L’été suivant, chacun des quatre amis se trouve confronté à des évènements terrifiants. Ils doivent se rendre à l’évidence : quelqu’un sait ce qu’ils ont fait et semble bien décidé à le leur faire payer.
Dernier été de ma jeunesse
Sorti à peine un an après le carton Scream, Souviens-toi l’été dernier est naturellement une production ouvertement opportuniste. Un autre néo-slasher certes, mais pourtant avec son sérieux immuable, son tueur qui se fait rare et ses jeunes héros hantés par l’accident qu’ils ont causé, le film sait aussi prendre ses distances.
Il est clair que le fantôme de Scream hante toute la genèse de Souviens-toi l’été dernier, projet d’adaptation du roman de Lois Duncan traduit sous le titre Comme un mauvais rêve par chez nous, qui n’aurait clairement jamais vu le jour si le slasher de Wes Craven n’avait pas fait un tel carton. C’est d’ailleurs le doué Kevin Williamson (aussi futur créateur de la série Dawson et ça a ici son importance) qui se retrouve de nouveau au scénario et le tout jeune Jim Gillespie, qui tenta de s’imposer pour un potentiel Scream 2, qui obtint le poste de réalisateur. Même en apparence, avec son casting de jeunes belle gueules vues à la télé (Jennifer Love Hewitt était une véritable star du petit écran), sa bande sonore bourrée de tubes rock de l’époque et son tueur à la silhouette massive et au crochet ostentatoire, tout est fait pour donner l’impression d’un véritable décalque. Cependant Souviens-toi l’été dernier n’a rien du méta-slasher, ne repose sur aucune référence discutée ou affichée, et surtout se refuse toute forme d’ironie ou second degré. Un thriller premier degré où même les ingrédients les plus marqués du slasher, le mystère et les meurtres à répétitions, se révèlent respectivement plutôt nébuleux et jamais vraiment convaincant pour l’un et assez rare pour l’autre. Peu sanglant, pas franchement exubérant, le meilleur film de Gillespie (c’est facile il a enchainé avec D-Tox) gagne pourtant à être réévalué pour ses contours de pur drame adolescent.
La pêche au crochet
Une vraie réflexion sur la confrontation à l’âge adulte, sur l’impossibilité de réaliser ses rêves, cristallisée justement autour de cet accident brutal survenu le dernier soir d’innocence du petit groupe et dont leur choix de le dissimuler et de le garder secret va les hanter et les emprisonner. Les grandes amitiés s’étiolent, les amours de se fracturent et finalement tout les quatre se révèlent incapable de vivre avec leurs choix et de s’éloigner véritablement du patelin où ils ont grandi. Volant aisément la vedette à la trop mignonnette Jennifer Love Hewitt (qui n’est pas une actrice d’une subtilité incroyable), Sarah Michael Gellar dont les premiers épisodes de Buffy contre les vampires n’avaient pas encore été diffusés, incarne à merveille l’ex-reine de beauté, ex-compagne du richissime quarterback du collège, rattrapée par la réalité d’une cellule familiale écrasante et une communauté rurale dont elle ne pourra jamais s’extraire. Pas si étonnant que le personnage d’Helen s’offre la séquence la plus réussie où sa longue quête du tueur, prostrée sur le char de la parade du 4 juillet, sa vision fugace du meurtre de son petit amis et la longue poursuite nocturne jusque dans la boutique familiale, vient résumer de manière éprouvante et particulièrement efficace toute la trajectoire pathétique et touchante du personnage.
Bien plus subtile qui n’y parait et surtout particulièrement cruel dans les névroses de jeunes adultes américains qu’il explore, Souviens-toi l’été dernier finit alors malgré tout à apporter sa pierre à l’édifice du slasher, en proposant une voie plus dramatique, moins bourrine. Bien entendu les deux suites choisiront d’autres chemins…
Image
En 2008 le petit Bluray de Sony faisait plutôt bien illusion avec son upgrade sobre mais maitrisée du master SD du DVD. Bien entendu les années passant et les technologies s’améliorant la galette accusait de plus en plus son âge avec un rendu particulièrement plat, des couleurs à la ramasse et un mélange de lissage et de logiciels pour souligner les contours. Et il va être difficile de revoir ce dernier après la découverte de cette incroyable restauration 4K. Peu d’information existante sur son procédé mais le résultat est là avec une image d’une limpidité inédite pour le métrage, un rendu profondément cinématographique qui retrouve à la fois tout son relief, ses matières et ses argentiques. La photographie de Denis Crossan se teinte à nouveaux d’accents crépusculaires, sombres, tout en faisant ressortir, en partie grâce au HDR, des couleurs pleines, vives et contrastées. Ça tient presque de la rédemption.
Son
Même excellence avec la piste originale Dolby Atmos qui accompagne à merveille le métrage, gardant ses intentions premières, ses petits effets bruts et un poil bourrin de slasher des années 90 tout en lui offrant une atmosphère beaucoup plus construite et dynamique. C’est fluide, clair et parfaitement tendu.
Interactivité
Pour sa première sortie sur format UHD, Souviens-toi l’été dernier est proposé sous la forme d’un fourreau en carton dur contenant une mini affiche du film (mais pas l’originale dommage), 6 photos, la terrifiante enveloppe avec le message qui tue et un digipack regroupant la galette 4K et le vieux Bluray. Ancienne copie veillotte donc mais aussi les bonus pas inintéressants que sont le commentaire audio du réalisateur, le making of plutôt complet sur la création du film (mais les acteurs sont quasi-absents) et le sympathique court métrage Joyride qui servit de carte de visite à Jim Gillespie.
Une fois n’est pas coutume, l’éditeur a tout de même dégotté quelques bonus inédits à glisser sur l’UHD avec une interview inédite du réalisateur (en visio) où il évoque à nouveau plus ou moins les mêmes infos que sur le making of (son entrée à Hollywood, l’adaptation, le choix des acteurs, les changements opérés pendant le tournage) mais de manière plus approfondie. Il est suivi par Muse Watson, l’interprète du Fisherman, qui avoue s’être énormément investi dans son personnage de tueur et avoir peu gouté les différentes cascades. Bonne surprise aussi de découvrir enfin les scènes coupées du film (en qualité très basse mais peu importe) ajoutant essentiellement quelques dialogues entre les quatre personnages mais aussi cette fameuse fin originale, bien mollassonne devant un écran d’ordinateur et un spam intempestif.
Liste des bonus
1 poster, 6 photos du film, 1 enveloppe avec le message « I know what you did last summer », 7 scènes coupées dont la fin originale (5’06”), « Mon été à moi » : interview de Jim Gillespie (2020, 29’), « Il se souvient de l’été dernier » : interview de Muse Watson (2020, 15’), Commentaire audio de Jim Gillespie et Steve Mirkovich, Court métrage : « Joyride » de Jim Gillespie (1996, 10’), « Maintenant souviens-toi… l’été dernier », Clip : « Hush » de Kula Shaker, Bande-annonce.