SONIC 3

Sonic the Hedgehog 3 – Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Aventure
Réalisateur : Jeff Fowler
Acteurs : James Marsden, Tika Sumpter, Jim Carrey, Ben Schwartz, Idris Elba, Keanu Reeves…
Musique : Tom Holkenborg
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Digital 5.1 Français, Espagnol…
Sous-titres : Français, Anglais, Espagnol…
Durée : 109 minutes
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 25 avril 2025
LE PITCH
Sonic, Knuckles et Tails se retrouvent face à un nouvel adversaire, Shadow, mystérieux et puissant ennemi aux pouvoirs inédits. Dépassée sur tous les plans, la Team Sonic va devoir former une alliance improbable pour tenter d’arrêter Shadow et protéger notre planète.
Sonic Generations
Il semblerait que la Paramount et Sega se soient engagés à nous fournir un nouveau Sonic tous les deux ans. En même temps, ils auraient tort de se priver puisque ce Sonic 3 a d’ores et déjà fait fort en se hissant en tête du box-office sur de nombreux territoires et dépassant de quelques têtes les deux premiers opus. Une machine qui gagne et qui vise le Bonus Stage.
Ayant montré dès la préproduction du tout premier Sonic une réelle volonté de satisfaire les fans de la licence de Sega en révisant totalement les détails de sa version 3D du fameux hérisson bleu, les films continuent de draguer les joueurs de la première heure en piochant allègrement dans le sacro-saint, et finalement assez complexe, lore développé depuis quelques décennies maintenant. Pas mal de clin d’œil et autres allusions (une phrase, une image, une petite reprise musicale…) qui évitent heureusement les lourdeurs du fan-service, et surtout ici un scénario largement inspiré du mythique Sonic Adventure 2, considéré comme l’opus 3D le plus réussi de la saga, le plus sombre aussi, et qui restera de toute façon une date : dernier Sonic de la Dreamcast mais aussi dernier Sonic développé par Sega pour une console maison. Un chapitre qui marquait la première apparition du charismatique, car ténébreux, Shadow, et mettait dès lors en avant une trame bien plus dramatique et aux proportions cataclysmiques. Osé certainement, et tout à fait adéquate pour un univers cinéma qui ne cesse depuis ses débuts de lorgner sans cesse vers les blockbusters cinématographiques Marvel, et qui va donc plonger joyeusement dans les batailles homériques à la vitesse de la lumière, les courses effrénées qui décoiffent et un grand final sur fond de fin du monde particulièrement démonstratif du côtés d’images de synthèse convaincantes.
Mode démo
De la grosse artillerie mais qui oublie en cours de route les instances dramatiques qui permettent de lui donner une vraie ampleur, une véritable implication du spectateur, à peine évoquées dans quelques rapides flashbacks censés refléter la douleur du pauvre Shadow et les injustices dont il a été victimes. Car comme pour Sonic 1 et 2 et l’affligeante série tv Knuckles, le réalisateur Jeff Fowler (qui ne fait que du Sonic) préfère toujours mettre en avant les nouvelles pitreries de Sonic, Tails et Knuckles ou de laisser l’inénarrable Jim Carrey faire son show. Un show double ici puisqu’en plus de jouer un Dr Robotnik toujours aussi extravagant, il incarne aussi son grand-père Gerald plus machiavélique encore. L’occasion de grands morceaux de danses en duo, de fantasmes familiaux hilarants, de quelques pets pour les plus jeunes, mais qui forcément empêchent systématiquement le film de trouver son propre rythme et surtout une tonalité maitrisée. On évitera aussi ici de s’épancher sur la destinée des pauvres Tom et Maddie dont les scénaristes ne savent manifestement plus quoi faire, à l’image finalement de tous les personnages humains, accessoires et surjouant plus que les créations en numériques. Les plus jeunes spectateurs retrouveront ici surtout l’atmosphère des différentes séries animées un peu crétines qui occupent les dimanches matin de vacances, là où les plus vieux devront se contenter de quelques notes d’intentions inévitablement sabordées par l’absence de personnalité du projet et une esthétique aussi désespérément passe-partout : mais que fait Sonic dans une banlieue planétaire aussi uniformément grise et austère ?
Un divertissement clef en main, sans risque et sans perte, qui manifestement continue à trouver ses adeptes (et certains véritablement enthousiastes !?!) se réconfortant auprès de quelques money shots satisfaisants. Que ceux-là soient rassurés, les petites séquences post-générique annoncent à nouveau l’arrivée d’un nouveau personnage mythique de la licence. Mon fils de 8 ans en trépigne déjà d’impatience.
Image
Numérique jusqu’au bout des ongles et pourtant Sonic 3 réussit à maintenir ses atours de long métrage appuyant une définition ultra profonde et précise, jouant sur des matières volontairement soulignées (le petit grain est vraiment très agréable) et des teintes qui ne s’évadent pas vers le too much préférant des contrastes plus réalistes. Le Dolby Vision est cependant bien présent, étendant considérablement la palette de couleurs et appuyant sur leur intensité. Bien entendu tout est ultra propre, pointu, stable, et il est étonnant d’observer à quel point les images de synthèses semblent mieux intégrées ici que sur le Bluray.
Son
Même si la plupart des spectateurs français ne l’écouteront jamais, la version original Dolby Atmos est une pure démonstration technique, croisant habilement dialogues et comédie de situations frontale, avec une large démesure dans les effets les plus spectaculaires, suivant à merveille les excès de vitesses de Sonic et ses comparses, s’emballant dans ses accents super-héros et space opera. De la grosse artillerie mais restituée avec minutie et précision, jouant tout aussi fièrement sur les ambiances et les détails environnants (forets, bruits de la ville…). Bien dommage alors que la version française ne soit disponible que dans un Dolby Digital 5.1 bien propre et sympa mais « so DVD ».
Interactivité
On ne change pas une équipe qui gagne et cette édition annonce une nouvelle fois une bonne dizaine de bonus inédits qui naturellement s’avèrent de simple featurettes pleines d’autosatisfactions, de déclarations enthousiastes et de bonne humeur forcée. L’arrivée de Keanu Reeves et de Shadow, le retour de Jim Carrey, quelques discussions sur la nouvelle aventure (mais vite-fait), un petit détour par les marionnettes et sculptures qui servent de repère sur le plateau et le tout s’achève par un bêtisier pas drôle et une série de scènes coupées qui n’apportent pas grand-chose. Seul un petit courts métrages de Noël en stop-motion relève un peu le niveau.
Liste des bonus
Commentaire audio de Jeff Fowler et Ben Schwartz, « Sonic s’amuse en famille » : Rencontre avec les acteurs et l’équipe, « Shadow débarque » : Keanu Reeves et l’équipe à propos du nouveau personnage, « Réunion de famille pour Robotnik : Ivo et Gerald » : Jim Carrey et l’équipe à propos de la famille Robotnik, « Le Renard, l’Échidné et le Hérisson » : Enregistrement des voix avec Ben Schwartz, Colleen O’Shaughnessey et Idris Elba, « Pour l’amour de Sonic : Réaliser une trilogie » : Rencontre avec Jeff Fowler, « La Folie du live action : Jouer face à des marionettes » : Le tournage avec des marionnettes grandeur nature, « Du Cryotank à Londres : Le monde de Sonic » : À la découverte des décors,
« Team Sonic vs Shadow » : Élaboration et chorégraphie des séquences de combat, « Un Noël digne de Sonic » : L’équipe Sonic aide le Père Noël à sauver Noël, Bêtisier, Scènes coupées.