SOLTERO
Philippines – 1984
Support : Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Pio De Castro III
Acteurs : Jay Ilagan, Rio Locsin, Chanda Romero, Baby Delgado, Dick Israel…
Musique : Sonny Angeles, Ed Gatchalian
Durée : 123 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Tagalog DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Carlotta Films
Date de sortie : 20 août 2024
LE PITCH
Crispin Rodriguez est un soltero (célibataire). Ce jeune homme de 29 ans travaille à la Traders Royal Bank de Manille. Il passe son temps libre à traîner avec ses collègues, aller à des fêtes dans des bars, manger au restaurant et regarder des films au Manila Film Center. Toujours célibataire à presque 30 ans, il souhaite désespérément rencontrer une femme…
La complainte de la solitude
Le cinéma est un grand voyageur, le temps et la destination lui appartient. Sans frontière, il nous invite au voyage permettant d’explorer et de se fondre dans des cultures étrangères. Tels des clichés volés marqués sur pellicule, le spectateur découvre un monde pas toujours si différent du sien.
Escale Philippines. Ses embouteillages, ses immeubles, ses foules se déplaçant au grès des journées comme des insectes dans la termitière. Dans ce chaos de bruit, un ennemi rode, tapi mais présent. Il ne se montre pas à tout le monde mais à ceux qui se relèvent, il les agrippe tel un piège anxiogène : la solitude.
Nous sommes en 1984. Époque où les réseaux sociaux n’ont pas encore la main mise sur une bonne partie de la planète, où les gens arrivent encore à se parler tout en se regardant dans les yeux. Crispin Rodriguez a pourtant de belles possibilités. Un travail valorisant dans une grosse banque avec un poste à responsabilité, des amis et collègues avec qui il sort et s’amuse, une famille présente… Mais pourtant, il lui manque quelque chose, un vide que seul l’amour peut venir combler ; lui faisant cruellement défaut. Crispin est un Soltero, un célibataire longue durée. Son amour de jeunesse maintenant maman est parti avec un autre. Cruel, il continue à lui rendre visite, à écouter ses déboires ; ce n’est certainement pas comme ça qu’il ira mieux.
Le monde est ainsi
Finalement, pas besoin de traverser la moitié du globe pour retrouver de telles situations. L’amour est un besoin universel. Le dramaturge Bienvenido M. Noriega qui signe ici son premier scénario pour le cinéma, tord les clichés de l’homme Alpha, viril que rien n’arrête. Son personnage est un homme fragile et sensible, un héros attendrissant toujours à l’écoute des problèmes sentimentaux de son entourage. Le bon ami de la gente féminine alors qu’il souhaite tellement plus. Pourtant l’amour est omniprésent dans le film. Dans l’entourage de Crispin tout d’abord, où tout le monde s’interroge sur son célibat. Même le grand-père a retrouvé l’amour auprès d’une femme plus jeune. Les pressions sociales et familiales sont omniprésentes et étouffantes. Crispin a beau avoir la réussite financière, ses fantasmes ne le comblent pas et la folie lui pend au nez. Seul son premier amour qui l’a délaissé le maintient en vie. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Pio De Castro III, l’acteur de Manille, passe de l’autre côté de la caméra pour accompagner son personnage dans son mal de vivre sentimental. Il filme un monde qui change où l’individu doit s’adapter au risque de perdre pied. Au détour de répliques bien placées, il évoque les changements de son pays, de la société. Une personne âgée interroge même le pauvre Crispin en lui demandant ce qui s’est passé à la jeunesse. Une question en forme de constat. Il n’a pas les réponses mais il dresse le bilan par son personnage, face caméra, yeux dans les yeux face au spectateur de l’autre côté de la lucarne.
Le réalisateur n’offre pas de solution, ne raconte rien, il se contente de suivre son personnage. Les décors ont changé, mais le voyage est le même.
Image
Étant donné l’état de la pellicule originale, la copie s’avère miraculeuse. Extrêmement abîmé, le film s’offre une restauration 2K le débarrassant d’une grande partie de taches, griffes et d’instabilités d’image. Si l’image fluctue parfois dans des zones moins nettes, elle garde un bel étalonnage inespéré.
Son
Le temps a fait ses effets et une grande partie du film a dû être post synchronisée. Pas beaucoup d’éclat ici, la piste son oscille entre les voix et la musique sans trop de volume. Une piste fonctionnelle qui fait le taf.
Interactivité
Pas vraiment de bonus mais un court module sur la restauration du film. Image à l’appui, le comparatif avant et après et bluffant.
Liste des bonus
« La Restauration » (3’), Bande-annonce de la restauration (1’).