SNAKE EYES : G.I. JOE ORIGINS
Etats-Unis – 2021
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Robert Schwentke
Acteurs : Henry Golding, Andrew Koji, Haruka Abe, Takehiro Hira, Eri Ishida…
Musique : Martin Todsharow
Durée : 121 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Digital 5.1 français, italien, espagnol…
Sous-titres : Français, italien, allemand…
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 20 octobre 2021
LE PITCH
Snake Eyes, un homme courageux et solitaire, est accueilli au sein du très ancien clan japonais des Arashikage, après avoir sauvé la vie de leur héritier. Le clan fait de lui un grand guerrier, tout en lui offrant ce dont il rêvait depuis longtemps : un foyer. Mais certains secrets de son passé refont surface et Snake Eyes, s’il veut garder la confiance de ceux qui sont désormais ses proches, va devoir mettre à l’épreuve son honneur et sa fidélité au clan.
American Ninja
La formule magique du MCU continue de faire de l’œil aux studios concurrents. Dernière tentative en date, cette fois-ci du coté de la Paramount, avec un Snakes Eyes censé introduire un reboot des G.I. Joe au cinéma et pourquoi pas un futur univers partagé avec d’autres licences Hasbro comme MASK ou ROM. Ça fait beaucoup.
Que reste-t-il aujourd’hui des deux précédentes tentatives de projeter les aventures patriotiques de nos chers G.I. Joe sur grand écran ? Essentiellement le souvenir d’un grand gâchis, de deux nanars plus ou moins assumés, mais aussi d’un personnage, le fameux Snake Eyes (alors incarné par Ray Park, aka Darth Maul), surnageant largement par son mutisme, sa souplesse et plus largement par toute l’aura mystérieuse de ninja qui flotte autour de lui. Exactement comme pour la bonne vieille série d’animation de 1985, voir même la pléthore de comics dérivés, qui ont toujours incité les gamins à se jeter sur sa figurine articulée plutôt qu’une autre. Et c’est bien là l’essence de G.I. Joe : les action figures. Pas étonnant alors que ce nouveau départ se fasse (enfin ?) par le biais de son héros le plus charismatique… Quitte à lui donner finalement la parole. On y découvre ainsi le traumatisme de son enfance et la quête vengeresse contre l’assassin de son père qui va l’amener à s’acoquiner avec les yakuzas et le faire entrer en agent double dans le clan des Arashikage afin de leur voler leur bien le plus précieux. Toujours peu causant, mais encore pas totalement affûté, Snake Eyes entre dans un monde de codes secrets, de philosophies exotiques où les combattants (largement câblés) s’envolent dans tous les sens, et doivent survivre à l’assaut d’anacondas géants pour prouver leur valeur.
Variant sous blister
Une trame principale pas franchement folichonne, en plus étrangement proche de celle du récent Mortal Kombat, qui en plus d’aligner clichés et personnages fonctionnels (la jolie ninja qui sera forcément attirée par le héros, le frère de sang trahis qui deviendra Silent Storm…) se voit constamment handicapé par la nécessité de rappeler le rattachement du projet aux G.I. Joe. Dialogues lourdauds, enjeux improbables et sortis du chapeau (oooh une pierre magique), le summum étant atteint avec les interventions de Scarlett (Samara Weaving) et Baroness (Ursula Corbero) dépeintes comme des bimbos maigrichonnes, prenant la pose comme des caricatures et faisant franchement tache avec le reste du tableau. Certainement, Snake Eyes n’est finalement efficace que lorsqu’il se débarrasse de cette mythologie sans aucun intérêt et qu’il se rapproche au plus près de ses vrais références nippones : les films de yakuza, les films de sabres, les animé… Réalisateur des Divergente ou du premier Red, Robert Schwentke rejoue la carte des scènes d’actions numérisées, des combattants bondissants en haut des toits ou s’écharpant autour d’un poids lourd lâché à pleine vitesse sur l’autoroute, mais s’acquitte très efficacement de sa tache. Surtout, il sait profiter de la photographie généreuse de Bojan Bazelli (Kalifornia, A Cure for Life, Underwater…), dépeignant des extrapolations extrêmement colorées de Tokyo et du domaine des Arashikage.
Pas franchement des plus intelligents, ni des plus mémorables, Snake Eyes se laisse voir mais peine à convaincre sur la viabilité à venir de cet univers partagé voulu. Dommage pour le duo Henry Golding (The Gentlemen) / Andrew Koji (la série Warrior) qui se démènent comme ils peuvent pour donner un peu d’étoffe à leurs figurines articulées.
Image
Grosse production Paramount, Snake Eyes s’expose fièrement en UHD avec une copie 100% numérique héritée de sources 3.4 K. Forcément l’image est d’une propreté immuable, la définition est indéboulonnable et le piqué impose une masse de détails considérable et un relief renversant. C’est rutilant, imposant, parfois franchement réjouissant (les séquences à Tokyo, les déplacement nocturnes dans la forêt…) avec une colorimétrie riche, ultra contrastée où les néons vifs se marient à la perfection avec les noirs les plus profonds.
Son
Comme trop souvent les pistes doublées sont encore et toujours à la traine avec un mix certes efficace mais manquant de subtilités à côté de l’excellent Dolby Atmos de la version originale. Une spatialisation particulièrement ample, une dynamique fluide et nerveuse, des scènes d’actions qui tournent aux démonstrations de force et des dialogues accompagnés avec subtilités. Du travail de pro.
Interactivité
Pas bien folichonne, la partie bonus se révèle bien succincte. L’avantage c’est que celle-ci est présente directement sur le disque UHD. Quelques featurettes bien sages s’attardant très brièvement sur le sabre de Snake Eyes, sur la « renaissance » du personnage, sur ses camarades et ennemis à l’écran et sur le clan japonais. Peu d’intérêt. Les scènes coupées cependant se montrent étonnamment intéressantes avec de courts passages retirés des scènes d’action (en particulier la dernière bobine), entre petits excès Matrixien (au second degré) et un premier signe du basculement du futur Storm Shadow.
Liste des bonus
« Lumière du Levant : Une arme avec un passé », Scènes inédites, « Snake Eyes entre en scène » : comment donner vie à l’histoire d’origine du héros emblématique, « Un ensemble mortel » : rencontrez les héros, les méchants et les nouveaux personnages, « Arashikage » : plongez dans le monde des guerriers ninja d’élite du clan Arashikage.