SMILE 2
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Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Parker Finn
Acteurs : Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Lukas Gage, Miles Gutierrez-Riley, Peter Jacobson, Ray Nicholson…
Musique : Cristobal Tapia de Veer
Image : 2.00 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio 5.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Cantonais…
Durée : 127 minutes
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 19 février 2025
LE PITCH
Sur le point de se lancer dans une nouvelle tournée mondiale, la sensation pop mondiale Skye Riley commence à vivre des événements de plus en plus terrifiants et inexplicables. Accablée par les horreurs qui s’intensifient et les pressions de la célébrité, Skye est forcée d’affronter son sombre passé pour reprendre le contrôle de sa vie avant qu’elle ne sombre dans le chaos.
Allez, fais risette !
Grosse surprise horrifique de l’année 2022, passant d’une série B modeste à nouvelle franchise en devenir, le film (petit) phénomène Smile poursuit son ascension avec un second opus, toujours orchestré par le même Parker Finn, mais se déroulant désormais dans les coulisses du showbiz. Du drama (queen), des paillettes, des tubes en devenir… et toujours ce rictus qui file la chair de poule.
Retour en arrière, Smile n’était au départ qu’un court métrage assez sobre et malin, transformé à la force du poignet en long métrage étendant, sans doute un trop, un pitch aussi simple qu’accrocheur : un sourire, expression facile censée véhiculer la bienveillance, qui devient par une terrible malédiction le signe annonciateur d’une menace terrifiante. Malgré les longueurs, les effets bien prévisibles et quelques facilités, le film explose au box-office. Le jeune réalisateur Parker Finn est propulsé nouvelle poule aux œufs d’or pour la Paramount qui commandite dans la foulée un nouvel épisode question d’éprouver la solidité, et la rentabilité, de la formule. Et clairement Smile 2 a sur le papier toutes les caractéristiques de la suite basique, se contentant dans les grandes lignes de reprendre tout le scénario de son modèle et surtout sa lente montée en puissance paranoïaque, tout en y insufflant un confort technique et budgétaire nouveaux, avec tendance « in the face ». Dans les grandes lignes donc Smile 2 c’est Smile 1 avec des séquences cauchemardesques plus chiadées, une échelle nettement plus vaste et des combinaisons de plans séquences et de plans aériens aussi impressionnants que bêtement démonstratifs. On n’échappera donc pas aux multiples jumpscare obligatoires, réussissant une fois sur deux leur coup, balancés à presque chaque fin de scène, aux gros plans de second rôles (dont le fiston Nicholson avec un renvois évident à The Shining) et figurants arborant ce sourire insistant et malaisant et bien entendu les grands moments de bravoure (ici un un-deux-trois soleils invasifs) habilement chorégraphiés mais pas si originaux que cela.
Death on Stage
En demi-teinte certainement, avec une fois encore une certaine propension à s’étendre au-delà du raisonnable dans un récit bien trop long pour son bien, et pourtant Smile 2 réussit véritablement son coup en transposant sa mythologie du cadre médical et presque intime du premier film, à celui beaucoup plus global (voir planétaire) de la trajectoire dramatique d’une popstar sur le retour. Une Brittney Spears moderne ou une Miley Cirus nouvelle génération, parfaitement crédibilisée par les quelques images de répétitions et de concerts, attendue au tournant après la mort de son concubin dans un accident de voiture et un scandale entourant sa consommation de stupéfiant en tous genre. Elle doit ainsi se farcir, avec le sourire SVP, la promotion voyeuriste de la télévision (avec un guest inattendu de Drew Barrimore dans son propre show), les petits services rendus au gentil producteur, les anciens amis rancuniers, les fans insistants voir carrément flippants et une mère, forcément intrusive et intéressée. Skye Riley est ainsi un personnage double, objet de luxe d’un coté et jeune femme esseulée et paumée de l’autre, qui se bat constamment avec une dualité qui devient des plus effective dès lors qu’elle s’avère la nouvelle cible de la malédiction. La plongée dans sa psyché trouble, dans ses cauchemars et ses psychoses, n’en est que plus convaincante, renvoyant constamment à l’omniprésence médiatique et la disparition progressive du soi derrière les apparences. La effectivement, le grand final totalement baroque en forme de délire grand guignol et festival body-horror prend véritablement tout son sens avec un nihilisme sans retour.
Bien plus réussi que le premier film, Smile 2 ne change pas vraiment la donne, mais approfondit son propos et son style. Il doit aussi énormément à l’actrice Naomi Scott qui s’offre ici un sacré comeback après avoir fait ses premiers pas hollywoodiens dans Power Rangers et le remake d’Aladdin. De tous les plans, elle offre une interprétation sur la corde raide, intense mais définitivement impressionnante… mieux qu’une nouvelle scream queen.
Image
Absolument impeccablen la copie UHD héritée d’une source numérique 4K native restitue avec force et précision les atmosphères essentiellement sombres et finalement assez réalistes. Si les quelques représentations scéniques ou le passage à la télévision envoient une lumière plus froide et directe, Smile 2 joue plutôt sur une palette relativement éteinte (sauf les rouges), voire discrète, mais cette copie Dolby Vision et HDR10 en sublime le moindre détail, la moindre variation de teinte, assurant au passage une profondeur imposante et un piqué sans aucune faiblesse.
Son
Si le pauvre doublage français doit encore et toujours se contenter d’un simple Dolby Digital 5.1 (standard apparu sur DVD, rappelons-le), la version originale profite pleinement d’un Dolby Atmos de très haute tenue. Les ambiances enveloppantes et donc terriblement angoissantes, les vrombissements tendus de la bande musicale, les jaillissement, constant, d’apparitions bien flippantes, jouent méchamment de l’ensemble du dispositif sonore. Dynamique, fluide et précis, le mixage fait effectivement beaucoup à la réussite des scènes les plus marquantes.
Interactivité
Paramount délaisse la forme du making of plus complet comme c’était le cas pour l’édition du premier Smile, au profit ici d’une longue série de sujets thématiques n’excédant jamais les 5 minutes. La question de donner une suite au premier opus, la construction de l’ouverture, le personnage de Sky et son interprète, les séquences « musicales », les apparitions de Paul, la nouvelle apparition finale… L’ensemble du métrage est plus ou moins évoqué mais toujours avec une forme d’urgence et quelques répétitions qui empêchent de dépasser les propos d’usages et les petites effusions promotionnelles. Outre trois petites scènes coupées / rallongées pas forcément incontournables, l’édition propose aussi un commentaire audio du réalisateur question d’explorer plus en profondeur les coulisses du film, mais rien de bien transcendant à dégotter de ce coté là non plus.
Liste des bonus
Commentaire audio de Parker Finn, « D’oreille à oreille » : Entretien avec Parker Finn et les acteurs (5’), « Skye Riley : Grandeur et décadence » : Naomi Scott à propose de la vie maudite de Skye Riley (5’), « Derrière la musique » : Coulisses de la musique et des chorégraphies (5’), « Un nouveau sourire » : Entretiens avec Kyle Galiner et Parker Finn (5’), « Le Sourire » : Coulisses du film (5’), « Change cette moue en sourire » : Les maquillages et prothèses (5’), « Montre-moi tes dents » : focus sur l’accident de voiture (5’), Scènes coupées et versions longues (7’).