SISU : DE L’OR ET DU SANG
Sisu – Finlande, Etats-Unis – 2022
Support : Blu-ray
Genre : Action, Survival
Réalisateur : Jalmari Helander
Acteurs : Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila…
Musique : Juri Seppä, Tuomas Wäinölä
Durée : 91 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : M6 Vidéo
Date de sortie : 19 octobre 2023
LE PITCH
Finlande, 1944. Dans la nature sauvage et hostile de la Laponie, alors occupée par les nazis, un ancien soldat découvre un gisement d’or. Prêt à tout pour sauver son précieux butin, il ne reculera devant rien, quitte à devoir assassiner jusqu’au dernier SS qui se trouverait sur son chemin.
Pardon, mais ce n’est pas ma guerre
Un homme seul face à un régiment de nazis, dans les paysages désertiques mais pas moins merveilleux de Laponie, c’est ce que propose Sisu : De l’Or et du Sang de Jalmari Helander. Un spectacle limité et bourrin assumé, qui fait du bien aux entournures…
En décembre 2022, alors que le Paris International Fantastique Film Festival battait son plein, Cyril Despontin, grand manitou de la manifestation parisienne, ne tarissait pas d’éloges sur un petit film finlandais découvert quelques semaines plus tôt, dont le titre : Sisu, aussi bref que percutant, lui avait fait tourner la tête : « ce que j’ai vu de mieux cette année, en salles, c’était dingue ! » clamait le programmateur qui ne souhaitait pas s’épancher outre mesure sur la chose, de peur de se le voir souffler avant sa projection aux Hallucinations collectives de Lyon quelques mois plus tard. Et de fait, après avoir pu voir l’objet du délit, suite à sa sortie en salles françaises en juin 2023, et aujourd’hui en vidéo, le fait est que Sisu : De l’Or et du Sang est une bonne grosse baffe sauvage et violente, qui gagne à être découverte dans l’ambiance d’une salle de cinéma, mais que l’on prendra soin de ne pas survendre non plus, sans pour autant négliger l’immense capacité de jouissance procurée par le film. Le réalisateur finlandais Jalmari Helander s’était fait connaître en 2011 lors d’une séance mémorable au Festival du film fantastique de Gérardmer, pour son premier long-métrage : Père Noël origines (Rare Exports : A Christmas Tale), merveille de film d’horreur autant que bande d’action qui avait frappé par sa noirceur et sa maîtrise. Après quelques courts-métrages tirés de l’univers de Rare Exports et un passage par Hollywood plus tard avec le bien moins convaincant Big Game avec Samuel L. Jackson en 2014, on n’avait plus trop de nouvelles du cinéaste et de sa singularité, avant que ne déboule donc Sisu : De l’Or et du Sang.
Fury Laponie Road
Avec cette troisième réalisation, Helander joue la carte de la sobriété narrative, du récit à l’os, sans gras superflu, de l’efficacité et de la belle image. Au sein d’un film d’action mâtiné de survival, à l’inspiration comic-book, il suit un vieux chercheur d’or, emmerdé par une troupe de nazis en plein cœur des paysages naturels de Laponie, en l’an de Grâce 1944. Les SS en ont après son butin, mais le bonhomme, ancien soldat redoutable, va s’occuper de leur faire respecter les bonnes manières. Entre Rambo et Mad Max : Fury Road, Sisu est un condensé d’action d’une durée resserrée d’à peine une heure et demi, idéale pour esquisser ses personnages et mettre en place les grandes lignes géographiques de cette longue fuite en avant quasiment sans temps mort. Avec un sens du cadre et une photographie magnifiant les paysages de Laponie, Helander flatte la pupille du spectateur, autant qu’il alimente ses plus bas-instincts, tant la sauvagerie et la barbarie qui se déploient sous nos yeux ébahis délaissent toute notion de réalisme et place très haut la suspension d’incrédulité du public pour permettre d’apprécier le spectacle. Bourrin, mortifère, démastiquant à tout va, Sisu : De l’Or et du Sang est un shoot de testostérone qui ravira les nostalgiques du cinéma bourrin des 90’s à la Commando, où un seul homme, mutique et qui peut s’assimiler à une silhouette guerrière fantomatique, pouvait démastiquer une armée sans ciller. Il ne faudra évidemment pas attendre plus de cette série B proportionnellement aussi généreuse dans son côté démonstratif (c’est gore à souhait) et inspirée dans sa mise en scène, que limitée à son concept, avec même un dernier acte à bord d’un avion qui tutoie réellement les limites du genre en termes de lâcher prise du spectateur. Porté par un Jorma Tommila au charisme animal, face à une troupe de nazis aussi caricaturaux que possible, Sisu : De l’Or et du Sang demeure une petite bande extrêmement honnête et fort bien troussée, qui ne réinvente pas la roue et paye son tribut à ses modèles (Fury Road, une fois encore), avec un sens du spectacle et de la mise à mort plutôt bien vu. On ne lui en demandera pas plus et on s’en délectera avec gourmandise.
Image
M6 Vidéo s’appuie sur un master de très haute volée, avec un piqué d’image saisissant, des jeux de lumières et de couleurs qui assurent un rendu dingue des magnifiques paysages au soleil couchant. Un côté crépusculaire du plus bel effet qui rend justice à la superbe photographie de Kjell Lagerroos.
Son
Ça pétarade dans tous les sens, autant dans la version originale que dans la piste française, toutes deux logées à l’enseigne du 5.1 DTS HD Master Audio, le film se révélant une proposition riche en effets en tous sens, qui assurent une belle immersion sonore.
Interactivité
Bonne nouvelle, à l’image du film, le making-of proposé ici sort du carcan des bonus promotionnels en pilotage automatique. On pénètre dans la conception du film, à l’aide d’images de tournage et d’interventions des différents acteurs de sa réalisation. Un second module est anglé plus précisément sur les effets spéciaux du film, passant en revue les différentes techniques utilisées, jouant la plupart du temps sur le Système D.
Liste des bonus
Making-of (24’) ; Effets spéciaux (11’).