SIGNES
Signs – Etats-Unis – 2002
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Science-Fiction, Drame
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Acteurs : Mel Gibson, Joaquin Phoenix, Rory Culkin, Abigail Breslin, Cherry Jones, M. Night Shyamalan…
Musique : James Newton Howard
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, DTS HD High Resolution 5.1 Français et Allemand
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien, Norvégien…
Durée : 106 minutes
Éditeur : Touchstone Home Video
Date de sortie : 18 décembre 2024
LE PITCH
À Bucks County, en Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s’occupant de sa ferme, il tente d’élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l’aider. Un matin, la petite famille découvre l’apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l’origine de tels phénomènes surnaturels ? Graham et Merrill vont s’efforcer de percer le mystère qui entoure ces dessins.
I Want to Believe
Après avoir réinterprété les codes du récit de super-héros, bien avant que ce soit la mode, dans Incassable, M. Night Shyamalan se tournait avec Signes vers un autre mythe moderne américain : l’invasion alien. Un anti Independance Day et consorts où la catastrophe n’est observée que par le petit bout de la lorgnette et la crise de foi d’un père de famille.
Retour en ce début des années 2000 où après le succès inattendu, mais largement mérité, de Sixième sens, le réalisateur était devenu du jour au lendemain le nouveau roi d’Hollywood. Le Nouveau Spielberg comme l’appelaient de nombreuses publications à gros tirages, et la poule aux œufs d’or pour Disney qui, via sa branche Touchstone Pictures, signait aisément cartes blanches et chèque en blanc. Pas de soucis que le brillant Incassable ait fait moins que le précédant au box-office, la reconnaissance et la rentabilité sont bel et bien là. Mais la perception même d’Incassable n’a pas forcément été si positive que cela, le cinéaste précurseur tranchant avec sa vision tragique et profondément humaine du surhomme américain, avec la vision encore en cours du genre. Dans le ton, Signes lui permet donc de retrouver un peu plus de légèreté, abordant son récit avec une bonne part de regard enfantin. Si le père de famille, incarné par un Mel Gibson aux airs de colosse au pied d’argile, est au centre du scénario et de l’action de par sa figure d’autorité, c’est la vision de ses enfants qui semble primer ici. Que ce soit dans la peur presque primaire qui s’installe (l’ombre sous le lit, les mains sous la porte…), le comportement volontairement naïf des personnages (le chapeau en aluminium sur la tête, les chamailleries…) où l’échelle même des plans, souvent proches du sol, Signes est un récit d’enfance.
Une Guerre des mondes
Toujours très inspiré par le cinéma de Spielby et ici en particulier par le diptyque Rencontre du troisième type / E.T. Shyamalan réinvestit donc cette confrontation entre l’américain moyen et les créatures extraterrestres venues d’ailleurs. Pas de parano à la X-Files, pas de grosses explosions et de drapeaux qui flottent façon film catastrophe, cette invasion planétaire n’est illustrée à l’écran que par l’impact qu’elle va avoir sur la famille Hess. Une maison déjà bien marquée par le décès accidentel de la mère, ayant provoqué l’abandon de son rôle de pasteur par le père, et qui va dès lors se transformer en véritable combat du bien contre le mal, des anges contre les démons. Shyamalan n’a jamais eu peur de jouer avec les contours religieux, ici chrétiens, multipliant les symboliques et disposant comme il sait si bien le faire, de multiples petits détails et éléments qui ne prendront leur sens que dans les dernières minutes. Mais plus qu’un essai en forme de sermon (ce qu’aurait sans doute apprécié Mel Gibson), Signes vient questionner une notion de foi plus générale et universelle. Celle évaporée du père, est moins liée à une religion qu’à une confiance en la beauté de l’existence (symbolisée par ces fameux signes et hasards) et une notion d’espoir à transmettre à son frère (Joaquin Phenix) et ses deux enfants. Grand directeur d’acteurs, et alors encore excellent dialoguiste, Shyamalan trouve le ton juste et crédible entre le mélodrame et le home invasion, véritable petite histoire de survie presque intime plutôt que d’héroïsme patriotique.
En resserrant au maximum ses enjeux géographiques (presque tout le film se déroule dans la fameuse maison), en se concentrant uniquement sur les réactions et les émotions de ses personnages, en travaillant une mise en scène épurée, simple, maitrisée et où les effets spéciaux et les scènes chocs restent essentiellement hors-champs, Shyamalan signe un très joli et touchant « thriller » familial Un faux films de science-fiction aux airs de fable culminant dans un happy end certes naïf, mais qui n’est pas non plus sans rappeler les souvenirs d’une certaine firme Amblin.
Image
Comme pour celui de Sixième sens, les origines de ce nouveau master 4K de Signes n’est pas forcément des plus documentés. Il est cependant évident qu’il n’est pas le résultat d’un nouveau scan des négatifs, mais bien d’un travail, plutôt approfondi certes, d’une source plus datée. On retrouve ainsi cette même sensation parfois d’une patine trop plate, de légers gommages et d’une définition, en particulier avec les arrière-plans, qui reste trop sur la retenue. Le résultat est cependant nettement au-dessus de l’ancien Bluray (glissé dans le combo) grâce effectivement à une image bien plus stable, un relief nettement plus prononcé et un traitement des couleurs, HDR, qui rehausse nettement la prestation générale. Aucun vrai souci à l’horizon, mais cela aurait pu être plus impressionnant.
Son
Pas de grosse variation concernant la piste sonore 5.1 du film, simplement proposée désormais en DTS HD Master Audio 5.1 pour la version originale. Les dialogues sont clairs mais les ambiances, rapidement claustrophobiques, sont efficacement mises en avant avec une dynamique assez fluide et quelques envolées plus amples, voir sacrées, portées par les thèmes angoissants de James Newton Howard. La version française est légèrement en dessous avec un DTS HD High Resolution 5.1 un peu plus plat.
Interactivité
Comme pour Sixième sens aucun nouveaux suppléments ne sont présentés sur le disque UHD et le disque du Bluray correspond à l’édition de 2008. Ce dernier comportait heureusement les excellents bonus du premier DVD (ce qui nous ramène à 2003 donc). L’image est en SD et bien vieillottes, mais la construction du making of signé Laurent Bouzereau est éprouvé et retrace parfaitement toutes les étapes de fabrications du film, ses influences, ses thèmes, le travail des acteurs et l’utilisation d’effets numérique. S’y ajoute quelques scènes coupées pas inintéressantes (dont des flashbacks avec madame Hess et une intrusion par le grenier) et un extrait d’un film de jeunesse de Shyamalan avec déjà un monstre « terrifiant ».
Liste des bonus
Making of (59’), 5 scènes coupées (8’), 2 scènes en comparaisons film/storyboard avec choix audio mixage final / musique isolée / FX sonores isolés (5’), « Les débuts de M. Nitgh Shyamalan » : court métrage « La créature » (2’).