SI TU TENDS L’OREILLE
耳をすませば– Japon – 1995
Genre : Drame sentimental, Fantastique
Réalisateur : Yoshifumi Kondô
Acteurs : Shigeru Tsuyuguchi, Keiju Kobayashi, Takahashi Issei, Maiko Yoshiyama…
Musique : Yuji Nomi
Durée : 111 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Japonais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : Wild Side Video
Date de sortie : 24 novembre 2021
LE PITCH
Shizuku Tsukichima, une collégienne de 14 ans, est une jeune fille rêveuse et passionnée par les romans et les contes. Elle emprunte souvent des livres à sa bibliothèque. Mais un jour, sur les fiches d’emprunt des romans, elle remarque qu’un mystérieux Amasawa Seiji lit exactement les mêmes ouvrages avant elle. Surprise, Shizuku veut en savoir plus sur cet inconnu. Elle fait alors par hasard la connaissance d’un jeune garçon qu’elle trouve tout d’abord très exaspérant… quelle n’est pas surprise lorsqu’elle découvre qu’il s’agit de Amasawa Seiji. Mais ses sentiments envers lui vont vite changer, et il va l’aider à prendre conscience de son talent d’écrivain…
L’éducation sentimentale
Un peu oublié entre les monumentaux Pompoko d’Isaho Takahata et Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki, le premier et unique long métrage de Yoshifumi Kondô est une petite perle délicate et discrète, une évocation poétique de l’éveil des sentiments et du besoin de créativité.
Artiste malheureusement disparu bien trop tôt en 1998, Yoshifumi Kondô aura été l’un des piliers des plus belles années du studio Ghibli. Ami et collaborateur de longues dates de Takahata et Miyazaki, on le retrouve tour à tour designer ou animateur clef depuis la fameuse saison de Lupin III puis sur Panda Petit Panda, Conan le fils du futur, Le Tombeau des lucioles ou Kiki la petite sorcière. Un style visuel épuré dans ses contours, extrêmement subtile et fin dans ses mouvements, qui fut justement l’une des plus belles marques du studio. Toujours en quêtes de nouveaux talents pour reprendre le flambeau ou plus sobrement étoffer les propositions maison, c’est naturellement vers lui, que vont se tourner les deux mythiques cinéastes et le coproducteur Toshio Suzuki, pour diriger ce Mimi o sumaseba, scénarisé par Miyazaki d’après le manga éponyme de Aoi Hiiragi. Une histoire toute simple, celle d’une collégienne qui partage sa vie entre les récits amoureux de ses copines, les études, les disputes avec sa grande sœur et la lecture passionné de romans, et qui va rencontrer un jeune homme, s’ouvrir à ses propres sentiments et finalement se redécouvrir elle-même. Une chronique adolescente, une trame romantique aussi naïve qu’enflammée comme le veut cet âge passionné, mais qui n’est jamais traité avec mièvrerie ou condescendance. Le film prend véritablement le parti, comme souvent chez Ghibli, de son personnage féminin, décrivant autant par l’image l’ordinaire de son quotidien (voyages en train, promenades dans un japon contemporain, discussions anodines avec les copines) qu’en faisant naitre peu à peu une proximité idéale avec ses aspirations, ce besoin d’un évènement qui le transforme en extraordinaire.
A pattes de velours
Une rencontre avec un gros chat qu’elle suit à travers les ruelles escarpées, la découverte d’une boutique d’artisan presque féerique, ce mystère du jeune homme, apprentis luthier, qui emprunte les mêmes ouvrages qu’elle, la traduction de la chanson folk Country Road dont le thème semble s’envoler à chaque instants… Tout concours à faire naitre un soupçon de magie, d’évasion, laissant transpirer dans le film l’imagination et la sensibilité profonde de la jeune fille. Séquence la plus célèbre du film, sans doute aussi parce qu’elle trouvera un écho plus tard avec le long métrage Le Royaume des chats tiré d’un manga du même auteur, le voyage intense mais furtif de Shizuku dans l’univers de Baron (simple statuette mais aussi projections pour les personnages d’une symbolique hautement romanesque) peint par le célèbre et onirique Naohisa Inoue, est moins une apothéose qu’une célébration de la volonté et de l’affirmation de la jeune fille. Le triomphe viendra lorsque les deux adolescents, incroyablement touchants, proches, réels, s’avoueront leur amour dans un ultimes élans fougueux, mais dans le décor urbain le plus anodin qui soit. Pas de grandes flamboyances dans Si tu tends l’oreille (ce titre est justement parfait), mais une merveilleuse compréhension et restitution de cet âge charnière, entre futilités et vastes possibilités, sublimé par l’imaginaire et l’art sous toute ses formes.
Plus qu’un successeur, Yoshifumi Kondô prouvait dès son premier film qu’il était un auteur en puissance, porteur d’un style qui lui était propre. Définitivement une grande perte pour le cinéma d’animation.
Image
Comme à chaque fois, le master fourni par Ghibli est une petite merveille qui réussit à combiner une restauration minutieuse, pas loin de la perfection, et un respect total de la source initiale. On reconnaît le léger grain de pellicule, on aperçoit parfois la matière papier des décors, la fluidité des cellulos, mais avec une netteté réjouissante et des couleurs pleines, vives, chaudes et admirablement contrastées. Superbe comme toujours.
Son
Délicates et harmonieuses, les deux pistes sonores DTS HD Master Audio 5.1 restituent à la perfection se mélange sensible entre le réalisme quotidien et la magie de l’imagination. Des atmosphères délicatement constituées, des envolées musicales ou une plongée totale dans le monde des chats, tout cela est amenée avec clarté et dynamisme. Forcément la version française est légèrement moins ample et naturelle, mais le doublage s’en sort plutôt bien.
Interactivité
Délicates et harmonieuses, les deux pistes sonores DTS HD Master Audio 5.1 restituent à la perfection se mélange sensible entre le réalisme quotidien et la magie de l’imagination. Des atmosphères délicatement constituées, des envolées musicales ou une plongée totale dans le monde des chats, tout cela est amenée avec clarté et dynamisme. Forcément la version française est légèrement moins ample et naturelle, mais le doublage s’en sort plutôt bien.
Liste des bonus
2 artcards du film (16,5 x 12 cm) , Les Décors de l’histoire du Barron, par Naohisa Inoue (5′), Les Oeuvres de Naohisa Inoue – Leur création de A à Z (38′).