SHAZAM ! LA RAGE DES DIEUX
Shazam ! Fury of the Gods – États-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Super-héros, Fantastique
Réalisateur : David F. Sandberg
Acteurs : Zachary Levi, Asher Angel, Jack Dylan Grazer, Adam Brody, Ross Butler, D.J. Cotrona, Grace Caroline Currey, Meagan Good, Lucy Liu, Djimon Hounsou, Helen Mirren
Musique : Christophe Beck
Image : 1.66 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Français, Allemand, Dolby Digital 5.1 Anglais, français, italien…
Sous-titres : Français, anglais, allemand, italien…
Durée : 130 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment
Date de sortie : 27 juillet 2023
LE PITCH
Investis des pouvoirs des dieux, Billy Batson et ses copains apprennent encore à concilier leur vie d’ados avec leurs responsabilités de super-héros dès lors qu’ils se transforment en adultes. Mais quand les Filles de l’Atlas, trio d’anciennes déesses ivres de vengeance, débarquent sur Terre pour retrouver la magie qu’on leur a volée il y a longtemps, Billy, alias Shazam, et sa famille s’engagent dans une bataille destinée à conserver leurs superpouvoirs, à rester en vie et à sauver la planète. Mais une bande d’adolescents peut-elle vraiment empêcher la destruction du monde ? Et, surtout, Billy en a-t-il seulement envie …
Captain Marvel Jr.
Dernier survivant comme The Flash d’un univers cinéma DC en pleine agonie, le second métrage consacré au puissant Shazam (et sa grand famille) aura été largement sacrifié par la Warner après une distribution calamiteuse, suivant une nouvelle fois quelques nouveau soucis de post-production. Ça commence à devenir un refrain connu chez les super-héros.
Comme le premier épisode concocté par la même équipe (devant et derrière la caméra), La Rage des dieux affirme sans détour sa qualité de film de super-héros anachronique. Après plus de vingt ans de prouesses de plus en plus spectaculaires, de figures de plus en plus nombreuses et d’univers rattachés de plus en plus complexes culminant dans la prolifération de variations autour des Multiverses, ce dernier semble vouloir revenir aux premières heures du genre, où les super-héros se trimballaient encore dans des costumes lycra iconiques et gentiment kitchs et où comme dans les derniers Thor les vilains échappés de la mythologie antique reviennent en force, et en ridicule, mais sans s’effondrer sous le cynisme lourdaud. Shazam emprunte énormément à la comédie, mais jamais à la parodie, préférant rester au plus près de cette tonalité presque enfantine, contextualisé par l’identité cachée du fameux Shazam. Billy Batson, simple ados un peu fantasque qui a depuis partagé ses pouvoirs avec ses frères et sœurs adoptés comme lui. Un retour à une certaine naïveté, à une certaine simplicité, qui certes aurait pu se passer d’un scénario global aussi bateau et mille fois vu d’une terrible menace planétaire… circonscrite par un dôme (oui comme dans Les Simpson) à quelques quartiers de Philadelphie. Le spectacle a beau se montrer plus généreux en séquences d’actions et en monstres divers (licornes, cyclopes, harpies et même un Dragon), il se conduit effectivement comme si les spectateurs n’y avaient pas déjà eu le droit des centaines de fois avant.
Des dieux et des surhommes
Mais là où le premier film réussissait à compenser son inévitable structure d’Origin Story en s’axant plus fermement sur l’aspect humain du héros et de ses camarades, en creusant avec tendresse sa peur de l’abandon et le contraste évident entre son immaturité et les pouvoirs colossaux qui lui ont été offert (Zachary Levi est toujours au poil), le second a quelque peu perdu de cette sympathique alchimie, privilégiant constamment la magie de son univers, les prouesses des alter-ego en costumes et l’action (certes soutenue). Les personnages eux restent timidement en retrait, certains gamins étant presque relégués au status de cameos, tandis que les guest Ellen Mirren et Lucy Liu, l’une très méchant et l’autre pas tant que ça, n’ont malheureusement pas grand-chose à apporter en filles d’Atlas déversant le Tartare sur la ville pour une énième histoire de vengeance contre la vilaine humanité. Distrayant mais un peu vide, anecdotique, là où, comme le prouvent une partie des scènes coupées existantes, l’objet aurait pu avoir plus de cœur en oubliant les costumes et les effets spéciaux. Difficile de savoir si cette réorientation vient directement du réalisateur David F. Sandberg (Annabelle 2) ou de la Warner qui clairement ne savait alors plus trop dans quelle voie se diriger. Là où une connexion avec Black Adam aurait dû avoir lieu, le second Shazam voit sa dernière bobine parasitée par un univers partagé moribond avec un épilogue faisant écho à la série Peacemaker (qui pour le coup n’est absolument pas pour le même public) ou invoquant la belle Wonder Woman mais avec un manque de naturel embarrassant.
Certainement que Shazam ! La Rage des dieux, petit divertissement honnête et sans prise de tête, ne méritait pas un tel traitement et un tel échec au box-office, mais il paye comme d’autres la facture d’un système et d’une mode qui n’en finit plus de s’essouffler.
Image
Transfert en 4K Native, traitement supplémentaire HDR10 et Dolby Vision… Quelques gros mots mais qui annoncent clairement la couleur, affirmant un master UHD se hissant aux sommets du standard. Le master apporte ainsi une définition puissante, une grande fermeté apportée aux détails, aux contours et à la profondeur et une gestion très généreuse des lumières et des contrastes. Difficile de prendre la proposition en défauts, puisqu’elle réussit dans la foulée à plus solidement incarner les éléments en images de synthèses et diverses retouches numériques.
Son
Belle intention de la part de Warner qui pour une fois ne réserve pas uniquement le Dolby Atmos à la version originale mais aussi aux doublages français et allemand, tout en laissant un défilé de Dolby Digital 5.1 plus fonctionnels pour les moins chanceux. Le premier choix ne repose pas forcément sur un mixage sonore particulièrement étonnant, mais en tout cas terriblement efficace avec une dynamique constamment bien posée, des canaux ouverts au maximum et des ambiances qui jouent autant pour les petites scènes de famille que pour déployer la grande artillerie. Du grand spectacle sonore bien spectaculaire et assez costaud.
Interactivité
L’éditeur a ses petites habitudes et ne dévie jamais de sa livraison de petites featurettes promo et enjouées qui passe ici tranquillement de l’envie de tourner une suite au premier film, aux nouveaux personnages, acteurs, décors et designs et même un petit détour mythologique supplémentaire. Plaisant mais pas forcément des plus instructifs (vous croyez vraiment qu’on y discuterait des soucis du DCverse et du bizbiz avec The Rock ?), ils sont tout de même largement compensés par la volonté du réalisateur de créer un lien avec le spectateur. Outre la présentation et l’explication technique en exergue, il livre un commentaire audio particulièrement complet et didactique qui aborde tous les sujets attendus (sauf ceux qui fâchent vraiment) et délivre nombres d’anecdotes et clins d’œil. Il présente aussi les nombreuses scènes coupées (présentées à divers niveaux de développement) qui certes ne consistent parfois qu’en quelques gags et redites non nécessaires, mais montre aussi des premières intentions qui s’attardaient beaucoup plus, et à raison, sur Billy Batson et sa famille sous forme très humaine.
Liste des bonus
Commentaire audio de David F. Sandberg, « Shazam! Faisons la suite ! » : la création du film avec David F. Sandberg (26’), « Le Rocher de l’Éternité : nouveau look » : création du décor (6’), « Shazam! L’Effet Zac » : coulisses du film (5’), « Une famille de méchantes » : rencontres avec Helen Mirren, Lucy Liu et Rachel Zegler (8’), « Shazam! Analyse d’une scène » : analyses de scènes avec David F. Sandberg (10’), « La Mythologie de Shazam! La Rage des dieux » : la mythologie grecque ancienne (6’), « La Famille Shazam réunie » : interviews de l’équipe (5’), Scènes coupées présentées par David F. Sandberg (30’).