SCREAM VI
États-Unis, Canada – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Acteurs : Courtney Cox, Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding, Skette Ulrich, Hayden Panettiere
Musique : Sven Faulconer, Brian Tyler
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos anglais, DTS HD Master Audio 5.1 français, espagnol, allemand…
Sous-titres : Français, anglais, espagnol…
Durée : 122 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 12 juillet 2023
LE PITCH
Après avoir frappé à trois reprises Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans la grande pomme, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier.
Stab is Family
Comme Scream 2 tourné quelques mois à peine après le carton du premier Scream, Scream VI débraye quasiment un an après le Scream de 2022. La machine est de nouveau en marche et comme le dit si justement l’incontournable geek de l’épisode : « On ne se contente plus de faire des suites, on fait des franchises ! ».
Voguant désormais, par la force des choses, sans l’aura du papa Wes Craven, la série des Scream a trouvé un nouveau souffle (éphémère) grâce à une équipe de jeunots. Les scénaristes James Vanderbilt et Guy Busick à l’écriture et le duo de réalisateur Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett (Wedding Nightmare) avaient ainsi assez adroitement joué la carte de la suite / remake. Un requel, nouvelle mode hollywoodienne qui s’inscrit dans une tradition pleine de référence pour mieux lui donner une nouvelle consonance moderne (et ainsi attirer un public plus large). Tout le Scream de 2022 reposait ainsi sur cette nouvelle donnée, sur la confrontation entre le jeune casting et les icônes d’autrefois, sur les codes d’un genre se nourrissant dès 1996 de lui-même et sur les contours du nouveau cinéma d’horreur (toutes les références amusées au fameux « elevated horror »). Bonne surprise, plutôt efficace et bien maline… Mais désormais que reste-t-il à raconter dans Scream VI ? Courntey Cox en survivante ne fait plus que figure d’invitée, Neve Campbell a refusé de rempiler (pour une question de gros sous bien entendu), le retour d’Hayden Panettiere (en Kirby Reed) est un contre évènement et toute l’historique de la licence ne prend véritablement corps que dans un ultime décor de vieux cinéma décrépi transformé en musée entièrement dévoué aux massacres d’antan et aux multiples incarnations de ghostface.
New Final Chapter
Des clins d’œil et allusions comme s’il en pleuvait, mais désincarnées, sous vitrines, déjà rangées proprement. La fameuse fibre méta qui permettait de relire l’historique du slasher durant la première, et parfaite, trilogie, n’est plus qu’un simple gimmick démontrant que oui, comme Vendredi 13, Halloween et les autres, Scream est devenu à son tour une simple franchise répétant inlassablement les mêmes scènes, les mêmes passages obligés et massacrant plus ou moins les mêmes personnages secondaires interchangeables. On s’accroche alors aux petites variations comme ce changement de décors à New York (qui n’a même pas la même saveur ironique que celui de Jason dans Vendredi 13 Chapitre VIII), cette ouverture un peu plate mais qui fait croire que les auteurs nous livrent l’identité du meurtrier dès les premières minutes et surtout un bodycount et des détails gore largement revus à la hausse.
Plus sanglant, plus bourrin et clairement moins sophistiqué Scream VI est un épisode qui se maintient grâce à un rythme plutôt soutenu et une violence assumée, voir même un glissement bis qui sauve le cabotinage excessif du grand final. Amusant mais tellement en dessous du potentiel affiché, le film pèche surtout par sa mise en scène qui ne cherche que la sobre efficacité, le produit bien fait, passant par exemple à côté d’une longue séquence tendue dans le métro en plein Halloween qui aurait pu multiplier les parallèles avec les grands monstres du cinéma, se contentant de disposer quelques easter egg supplémentaires et une résolution hautement prévisible. Amusant de voir Ghostface s’armer un fusil à pompe dans une supérette bondée du coin de la rue, mais là encore l’image ne renvoie plus à rien d’autre qu’elle-même loin des mises en abimes et des réflexions scéniques constantes de Wes Craven.
En revanche le quatuor survivant du précédent opus mené par les douées Melissa Barrera et Jenna Ortega, réussit lui à s’affirmer comme un vrai sans neuf dans l’univers de Scream, affichant un esprit de « famille » soudé, une cohésion inédite et des caractères bien trempés, pour le coup véritablement moderne et bien dans leur époque. Pour eux, on pourrait même se demander si un petit Scream VII ne pourrait pas se tenter.
Image
A l’instar du précédent opus, Scream VI a naturellement entièrement été tourné en numérique, avec une caméra Arri Alexa pour une source brute 3.4 K. Et comme ce dernier aussi le transfert 4K est extrêmement solide et pointu. Peut-être même plus spectaculaire car en se transportant dans les rues de New York, le film joue clairement plus généreusement sur les larges zones d’ombres et les lumières de la cité. La définition est ultra creusée avec un relief et une profondeur constamment soulignés et bien entendu un piqué qui vient révéler le moindre détail de peaux, textures, éléments de décors ou taches de sang. Costaud.
Son
Si la version française propose un DTS HD Master Audio 5.1 très efficace et digne de la prestation salle, c’est une nouvelle fois la version originale qui s’impose aisément avec un Dolby Atmos particulièrement fluide et pointu. Très minutieux dans son dispositif et sans jamais en faire trop, le mix assure une tension constante avec une amplitude dynamique particulièrement généreuse, une impressionnante masse de détails sonores disposée sur tous l’espace de l’installation et une restitution sèche et brutale des meurtres les plus sauvages.
Interactivité
Présenté sous la forme d’une succession de petits sujets allant de l’écriture du nouveau opus, le casting, la tonne de références plus ou moins cachées et le tournage de certaines scènes clefs, la partie bonus de Scream VI aurait aisément pu être regroupée sous la forme d’un unique making of. Un making of qui serait cependant resté essentiellement à la surface et dans un ton promotionnel généralisé qui ne permet pas de creuser efficacement les sujets ou de faire apparaitre la moindre trace de personnalité. Pas un moment désagréable mais on n’y apprend pas grand-chose.
Liste des bonus
Commentaire audio de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, ,« Mort sur la ville », « Les visages de la mort », « Plus meta, tu meurs ! », « Bain de sang à l’épicerie », « Un appartement d’enfer », « Le train de nuit de l’horreur », « Spectacle sanglant ».