SCARECROWS
États-Unis – 1988
Support : Blu Ray
Genre : Horreur
Réalisateur : William Weisley
Acteurs : Ted Vernon, Michael David Simms, Richard Vidan, Kristina Sanborn, Victoria Christian
Musique : Terry Plumeri
Durée : 83 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Français et Anglais DTS-HD MA 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Le Chat Qui Fume
Date de sortie : 30 juin 2023
LE PITCH
En Floride, cinq mercenaires pénètrent dans un camp militaire, dérobent la solde des soldats de la garnison s’élevant à trois millions de dollars, puis s’emparent d’un avion, prenant en otage le pilote et sa fille. Alors que l’équipage se rend au Mexique, Bert, l’un des voleurs, saute en parachute avec le butin. Le groupe part alors à sa recherche, qui les mène à une ferme abandonnée bordée d’un champ de maïs…
Fauché comme les blés mais diablement efficace
Découvert dans les années 2000 via le DVD zone 1 et redécouvert grâce au Chat Qui Fume, Scarecrow se révèle être une très bonne série B, du fait qu’il soit impeccablement réalisé, de son sujet qui n’hésite pas à mettre des mercenaires face à des épouvantails vivants, et enfin de l’excellente qualité générale du film.
Et Scarecrows se divise clairement en deux parties. La première, qui débute par une excellente introduction où le générique est entrecoupé de scènes du film pendant qu’une voix à la radio plante le décor, est une sorte de chasse à l’homme. Le fuyard essaie de s’échapper comme il le peut pendant que ses anciens coéquipiers tentent de l’intercepter pour lui faire payer cette trahison. Si ça commence façon film d’action, on y sent bien que les épouvantails ne sont pas de simples épouvantails, qu’ils vont bien finir par passer eux-mêmes à l’action et faire définitivement basculer le film vers l’horreur en faisant couler le sang. Le fuyard n’aura pas le temps de dire « LILIANE !!!! FAIS LES VALISES, ON RENTRE À PARIS !!!! » que la deuxième partie va effectivement basculer dans une ambiance plus oppressante, plus inquiétante, plus sanglante.
Malgré une mise en scène un chouïa un peu plate, Scarecrows va énormément jouer sur l’ambiance, aidé par une musique très bien distillée, rappelant parfois celle de The Thing composée par Ennio Morricone. William Wesley nous gratifie de jolis plans, parfois bien trouvés, en jouant énormément avec le faible éclairage car le film se déroulant entièrement de nuit. Malgré cette obscurité omniprésente, le film arrive à être la plupart du temps très lisible en partie grâce à la très bonne photographie d’un tout jeune mais déjà prometteur Peter Deming. Ce visuel quasi sans faute permet au film d’éviter le côté fauché du maigre budget qui lui était alloué, entre 400 000 et 500 000 dollars. Le film a déjà 35 ans, voire plus car en réalité il a été tourné en 1985, et il ne semble pas avoir beaucoup vieilli.
C’est un B+
William Wesley soigne son ambiance en créant une atmosphère quasi claustrophobique. Il insiste lors de longs plans fixes sur les visages inanimés des épouvantails et prend un malin plaisir à ne fournir aucune explication sur les phénomènes étranges. Des explications, on n’en aura jamais, si ce n’est ces nombreux plans sur la photo montrant trois fermiers qu’on devine bien évidemment liés aux épouvantails, et le film préfère conserver le mystère quant à la malédiction présente autour de cette cabane. Scarecrows ne fait pas vraiment peur, ou alors se rate en essayant de le faire, et ne joue pas sur les jumpscares, ou alors se rate là aussi en essayant de le faire… C’est uniquement l’ambiance générale du film qui arrive à créer un climat oppressant chez le spectateur et on a presque l’impression d’être à huis-clos dans un espace pourtant ouvert où des humains tentent d’échapper à des épouvantails qui prennent vie et qui ont décidé de leur réserver un sort des plus funestes : être entièrement vidés et empaillés, comme des épouvantails.
On est surpris de la très bonne qualité des effets gores, parfois bien craspec, mais surtout très inventifs. Même s’ils ne sont finalement pas si nombreux que ça et plutôt furtifs, un soin tout particulier leur a visiblement été apporté, leur donnant plus d’impact lorsqu’ils arrivent. William Wesley évite surtout de sombrer dans le grand-guignolesque et le ridicule.
Scarecrows est vraiment une très bonne série B horrifique à très petit budget, ici, on file droit à l’essentiel et on passe un très très bon moment.
Image
Malgré quelques petits défauts ici et là, quelques plans lors des séquences plus sombres, mais bon ça n’entache en rien le plaisir de redécouvrir cette petite pépite eighties, la HD est très bonne, conservant le grain argentique, restituant magnifiquement le travail à la photographie de Peter Deming.
Son
La piste audio anglaise est celle qui s’en tire le mieux, notamment dans les effets sonores, la musique, elle enterre de très loin une VF beaucoup plus étouffée. La VO est à privilégier, à moins que vous soyez nostalgique des VF sur VHS où les doublages étaient faits à l’arrache.
Interactivité
Hormis la bande-annonce, nous avons droit à une passionnante intervention de Damien Granger où il vante les qualités de cette très agréable péloche qu’il n’hésite pas à qualifier de « série B+ », et on ne peut qu’abonder dans son sens.
Liste des bonus
SCARECROWS par Damien Granger, Bande-Annonce.