SANS UN BRUIT : JOUR 1
A Quiet Place: Day One – Etats-Unis – 2024
Genre : Fantastique
Support : UHD 4K & Blu-ray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Michael Sarnoski
Acteurs : Lupita Nyong’o, Alex Wolf, Joseph Quinn, Djimon Hounsou, Thea Butler…
Musique : Alexis Grapsas
Durée : 99 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio 5.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Cantonais…
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 24 octobre 2024
LE PITCH
Une femme vit les premières minutes terrifiantes d’une invasion extraterrestre dans la ville la plus bruyante du monde, New York.
Le Jour d’avant
A la surprise générale, Sans un bruit a pris tout le monde de court en passant du statut de petit film de science-fiction réussi à celui de blockbuster attendu. Fondateur de la série, John Krasinski laisse son bébé entre les bonnes mains de Michael Sarnoski pour explorer les origines de cette mystérieuse invasion extra-terrestre.
Jugeant avoir fait le tour de son concept, Krasinski préfère déléguer cette préquelle pour ne pas se répéter et s’enfermer dans un genre. L’acteur de The Office laisse le soin à son producteur Michael Bay de trouver l’heureux élu pendant que lui-même retournera à ses premières amours pour réaliser la comédie familiale Blue et Cie avec Ryan Reynolds. En sortant de la projection de Pig, le producteur des Transformers trouve en son réalisateur son poulain et en oublie l’idée de confier le projet au non moins doué Jeff Nichols (le récent The Bikeriders), un temps pressenti. Bien lui en a pris car à la vue de son excellent Pig, Sarnoski a le potentiel idéal pour mener le film sur de bons rails. Il s’est illustré par la gestion de l’espace dans les décors forestiers de son film précédent, mais surtout il a réussi la prouesse de canaliser le survolté Nicolas Cage, lui offrant par la même occasion l’une de ses meilleures prestations. Argument de choc à la vue de Sans un bruit : jour un, qui mise beaucoup sur la direction d’acteurs. Comme les deux précédents films, il arrive à jouxter efficacement l’univers fantastique et l’intimisme des personnages sans sacrifier l’un à l’autre pour l’amour du travail bien fait.
A corps et à cris
Beaucoup accusent les préquelles de machines à fric. Souvent, l’état de fait est justifié. Elles sont souvent là pour étendre une franchise destinée essentiellement à la fan base. Jour un, n’échappe pas à la règle, mais le fait intelligemment. Il s’intègre idéalement à la saga tout en ayant sa propre identité. Les scénaristes ont la bonne idée de prendre la ville de New-York pour décor. Élue ville la plus bruyante au monde, ses décibels seraient équivalents à un cri continu. En gros, une ville où les sonotones sont prohibés. Excellente idée lorsque l’on se rappelle le concept du film : les aliens sont attirés par le bruit ! Inutile de dire que le travail sonore sur le métrage est un véritable bonheur. Le moindre bruit de foule ou de chute d’objets est amplifié pour que l’on retienne notre souffle. De quoi justifier amplement une invasion de bonhommes pas si verts.
Le film est traité de la façon la plus sérieuse possible ; son intro pourrait même rivaliser avec un film indépendant. En une quinzaine de minutes, le réalisateur nous intéresse au parcours de vie chaotique de son actrice (une Lupita Nyong’o investie par son personnage). Il nous plonge dans un New-York multiculturel représentatif des spectateurs du monde entier. Loin des clichés de fin du monde où tout le monde se tire dans les pattes, Sarnoski y voit un humanisme et une entraide collective. Il n’en aseptise pas son film pour autant. Pour la survie des siens, Djimon Hounsou se voit obliger de tuer une personne en panique risquant d’attirer les sales bestioles, le tout sous les regards de son fils. Une séquence cohérente qui montre où le film veut aller dans son réalisme. Il alterne entre moments purement anxiogènes (comme une séquence aquatique dans les tunnels de métro submergé) et d’autres tout simplement intimistes (un émouvant tour de carte dans un club de jazz) avec un Joseph Quinn (Stranger Things) surprenant de naturel aux faux airs de Robert Downey Junior jeune.
Sans atteindre le niveau des précédents épisodes, Michael Sarnoski nous prouve qu’il est de ceux sur lequel il faudra compter à l’avenir. Il a cette patte qui ne demande qu’à s’exprimer comme sur ce Sans un bruit qui a déjà réussi à se renouveler.
Image
Un master qui fait la part belle aux détails. Les gros plans sur des créatures bien présentes ou les structures de la ville assurent un piqué sans faille. La copie garde un haut niveaux qualitatif qu’elles que soient les ambiances (les plans urbains de New-York comme dans les plans sombres des souterrains). Les couleurs quant à elles sont volontairement dénaturées pour accentuer le fameux pull moutarde de l’héroïne repérable dans la foule ou dans les rues abandonnées de toute âme.
Son
Ce n’est pas parce que le film se nomme Sans un bruit que les pistes ne sont pas performantes, bien au contraire. Celles-ci sont bien sollicitées et surprenantes à bien des égards. Des dialogues hors champ aux déplacements des créatures. Le tout est bien repérable grâce au travail élaboré sur les effets sonores. Immersif à souhait.
Interactivité
Plusieurs modules qui ont tendance à être redondants. A base d’interviews et de focus habituels liés aux cascades, effets spéciaux et décors (tournés bizarrement en Angleterre). Trois scènes rallongées et deux coupées s’ajoutent à l’édition ayant pour vocation d’accentuer encore davantage les liens entre les personnages.
Liste des bonus
« Jour 0 : Commencements et fins » (8’), « Dans la ville : Chaos à Chinatown » (8’), « L’Exode : Contre la vague » (6’), « La Longue Marche : Des monstres en ville » (8’), « Une pizza pour la fin du monde » (7’), 5 scènes coupées et versions longues (15’).