SANS AUCUN REMORDS
Without Remorse – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Stefano Sollima
Acteurs : Michael B. Jordan, Jodie Turner-Smith, Jamie Bell, Guy Pearce, Lauren London…
Musique : Jonsi
Durée : 109 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais, DTS 5.1 Français, Italien, Allemand…
Sous-titres : Français, Italien…
Éditeur : Paramount Pictures
Date de sortie : 04 mai 2022
LE PITCH
Après une opération en Syrie, le Navy seal John Kelly voit sa femme et sa fille assassinées par ce qui ressemble à des représailles. Il va alors tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables et assouvir sa vengeance.
Development Hell
Prévu sur grand écran dès le début du projet (il y a près de 30 ans!), Sans Aucun Remords aura connu toutes les difficultés et vicissitudes possibles avant d’atterrir, Covid oblige, dans le catalogue d’Amazon Prime. Il nous arrive donc enfin, presque pile un an plus tard, sur support physique. L’occasion ne se refuse pas.
Doit-on encore présenter Tom Clancy ? Romancier spécialisé dans l’espionnage (ou techno-thriller), créateur de Jack Ryan, héros de nombreux films notamment l’inoubliable A la poursuite d’Octobre Rouge, à l’origine des jeux vidéo Splinter Cell, Rainbow Six… Parmi ses œuvres, Sans Aucun Remords, roman publié en 1993, est prévu au cinéma à peine deux ans plus tard. D’abord avec Keanu Reeves dans le rôle de John Kelly et sous la direction de John Milius. Mais le projet s’enlise dans des soucis d’écriture et bien sûr financiers. Plusieurs dizaines d’années plus tard, il ressort des cartons, on parle de Tom Hardy, de Kevin Costner (qui reprendrait son rôle vu dans The Ryan Initiative). Et à l’issue de ce development hell, c’est finalement le duo Stefano Sollima et Tyler Sheridan, déjà unis autour de l’excellent Sicario : La Guerre des Cartels, qui hérite du projet. Du roman d’origine, Sheridan garde principalement la vengeance de Kelly, le héros principal, mais fait l’impasse sur Jack Ryan (dont c’est normalement la première aventure) et les histoires de trafiquants de drogue. Certainement pour rendre à Paramount, nouveau papa du projet, un produit fini qui ait de la gueule et soit plus facilement identifiable en tant qu’actioner que techno-thriller trop complexe (surtout en temps de Covid).
La Vengeance dans la peau
Durant une opération de sauvetage en Syrie, John Kelly (Michael B. Jordan, toujours très concerné) se rend compte que les cibles visées ne sont pas des terroristes islamistes mais des soldats russes. Plusieurs mois après l’opération, plusieurs de ses coéquipiers sont éliminés et, alors que lui est visé, c’est sa femme enceinte qui est assassinée.
A partir de là, Sheridan construit l’entièreté de son scénario autour de la vengeance froide de son héros, prêt à tout pour éliminer les coupables. A peine a-t-on droit à une hypothétique menace de troisième guerre mondiale en sous-texte, mais l’intérêt n’est clairement pas là.
Sollima, en parfaite adéquation avec son complice, filme avec l’énergie qu’on lui connaît déjà plusieurs scènes d’action parfaitement calibrées et à la violence plutôt sèche. Comme lorsque Kelly s’enferme dans une voiture en feu avec un des coupables et tente de le faire parler tandis que les vitres du véhicule commencent à éclater sous l’effet de la chaleur. Le film ne proposera d’ailleurs pratiquement que cela, mais avec un incontestable savoir-faire. Pas de surprise donc, y compris niveau écriture, qui ne nous épargnera pas le sempiternel traître à la patrie (qu’on devine à des kilomètres), mais avec une efficacité qu’on peut difficilement nier. Côté personnages secondaires, on aurait aimé aussi un peu plus de caractérisation, d’autant que plusieurs d’entre eux sont incarnés avec conviction (mention spéciale à Jodie Turner-Smith, très convaincante en meneuse d’hommes).
Au final, Sans Remords, reste un actioner spectaculaire et sérieux dans sa confection qui donne un peu de relief au catalogue Amazon, noyé sous des tonnes de productions nettement moins brillantes et qu’il est surtout très agréable de trouver dès maintenant sur support physique.
Image
Rien à redire. Les extérieurs, lorsqu’ils sont lumineux, ne souffrent d’aucun défauts et les contrastes sont saisissants. Quant aux noirs, prédominants, ils offrent une très grande profondeur aux nuances subtiles qui permettent une parfaite lisibilité même dans les scènes les plus sombres (mais mieux vaut néanmoins regarder le film dans le noir complet pour en profiter au maximum).
Son
Un DTS-HD 5.1 tendu et explosif, qui ne cesse de mettre les enceintes à contribution. Le summum étant atteint lors des nombreuses scènes d’action et encore un peu plus durant un climax littéralement apocalyptique en termes de rendu sonore.
Interactivité
Une galette identique à celle de nos voisins d’outre-atlantique. Derrière un menu fixe et silencieux un chouia austère, plusieurs featurettes revenant sur les prouesses techniques de l’entreprise et sur l’œuvre de Clancy lui-même et le personnage de John Kelly en particulier, qui apparaissait sous les traits de Willem Dafoe dans le très bon Danger Immédiat de Phillip Noyce. Suivent ensuite une featurette sur le réalisme recherché par le réalisateur et son équipe, une autre sur les scènes d’action et une dernière sur l’assaut final sensé se dérouler à Mourmansk. Pas inintéressants mais bien formatés comme Hollywood sait si bien le faire.
Liste des bonus
La renaissance de John Kelly (13’03), Attention derrière (12’10), Mode combat (14’12), Mourmansk (8’10).