SALUT L’AMI, ADIEU LE TRÉSOR

Chi trova un amico, trova un tesoro – Italie, Etats-Unis – 1981
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Sergio Corbucci
Acteurs : Terrence Hill, Bud Spencer, John Fujioka, Sal Borgese…
Musique : Carmelo et Michelangelo La Bionda
Durée : 106 minutes
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et Français DTS HD Master audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : BQHL Éditions
Date de sortie : 9 avril 2025
LE PITCH
Poursuivie par des gangsters auxquels il doit 15 000 dollars, une petite fripouille du nom d’Alan trouve refuge sur le bateau de Charlie, un marin qui vient de larguer les amarres. Entre le passager clandestin et le capitaine, le torchon brûle si bien que, bientôt, les deux hommes se retrouvent à la mer, aux abords d’une île qu’ils gagnent à la nage. Ce n’est cependant pas un hasard s’ils sont arrivés là, Alan tenant de son oncle une carte indiquant l’emplacement d’un trésor remontant à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Des pirates y ayant aussi débarqué, Alan et Charlie vont devoir défendre leurs millions…
Souvenirs, souvenirs
Bud Spencer et Terence Hill. Mais qui c’est ceux-là ? En effet si vous avez moins de quarante piges, ces noms ne vous diront sûrement pas grand-chose. Pourtant il fut une époque où leurs films faisaient gondoler (peut-être pas la planète entière, mais en tout cas) beaucoup de personnes.
Durant les années 70 et 80 ces gaillards ont interprété une ribambelle de rôles en duo. Leur carrière solo n’a pas marqué les esprits si ce n’est Mon nom est personne pour Terrence Hill et la participation de Bud Spencer aux jeux olympiques de natation, dans les années cinquante. Recordmen du box-office, ils arrivent à placer 23 de leurs films à plus d’un million de spectateurs rien qu’en France. Salut l’ami, adieu le trésor en a accumulé presque deux dans l’hexagone. Peu d’acteur aujourd’hui peuvent se vanter d’avoir un tel pedigree au box-office français. Sorte de Laurel et Hardy à la sauce italienne, Terence Hill et Bud Spencer ont fait de leur fonds de commerce un mélange de comédie mâtinée d’action très familiale. Leurs films peuvent s’apparenter à du cartoon live bien gras élaboré avec plus ou moins de bonheur.
Frappes à gogo
Connu pour ses western spaghetti à la violence et l’action exacerbées Sergio Corbucci continue son escapade italo-américaine avec ce troisième film réalisé autour du tandem de comique. L’histoire tournant autour d’une chasse au trésor sur une île soi-disant désertée. Tout est prétexte pour propulser les deux comparses dans un festival que les spectateurs attendent de leur part ; soit de l’humour, des baffes, des cascades et un gros lot de quiproquos.
N’étant qu’une locomotive contractuelle dans la réalisation, Corbucci s’amuse à illustrer l’aventure sans pression aucune. Il enchaîne l’action et le comique de répétition qui ont donné de belles heures à la BBC avec Benny Hill. Comme avec le rondouillard comique britannique, il utilise avec abondance les accélérations d’images lors des castagnes et des bruitages outranciers pour accentuer le tout.
Peu soucieux de sa cohérence et de son aspect visuel, l’île présumée déserte se trouve avoir l’herbe bien verte et coupée aux ciseaux. Les plages, quant à elles, vierges de toute civilisation moderne semblent tout droit sorties d’un Club Med avant l’arrivée des touristes. Mais qu’importe, le spectateur n’est pas venu pour cela mais pour se payer une bonne tranche de rigolade décomplexée avec son lot de blagues homophobes et féministes si chères à cette époque (on est très loin du mee-to et du Lgbt + ou -). Il suffit de voir des pirates en mode Village People attaquer les indigènes, se retrouver face à une résistance futile et s’exclamer « Pas d’inquiétude, ils ne sont que deux dont un PD !».
Une époque révolue qui se regarde avec les yeux écarquillés en se disant que ce genre de film ne pourrait plus se faire aujourd’hui. La question à se poser est : est-ce que le film marcherait encore aujourd’hui ? Pas sûr que le public de ce jour arrive à s’y retrouver ; mais quand on voit les cartons de films comme Les Tuches la question peut être posée et la réponse nous surprendre.
Image
La restauration est inespérée pour ce genre de films. Voir des films de Bud Spencer / Terrence Hill arpenter les linéaires de 4K est tout simplement incroyable. Le master n’a rien à voir avec les précédentes éditions. Le soin apporté aux couleurs et à la lumière montre bien le travail effectué sur le nouvel étalonnage du film. Presque impensable pour un film italien de cette époque.
Son
Proposé en français et en anglais (pas de piste italienne) Salut l’ami, adieu le trésor garde son doublage d’origine pour les nostalgiques. Des sons d’ambiances bien amenés qui font la part belle aux beignes en tout genre qui ponctuent le film.
Interactivité
Jean-François Giré, toujours heureux de participer aux bonus arrive à tenir une demi-heure sur le film. Il le raconte en y mettant beaucoup de ses souvenirs personnels, conscient de l’absence d’analyse à faire. C’est l’une de ses madeleines de Proust où l’importance du doublage y tient une place de premier ordre.
Liste des bonus
Entretien avec Jean-François Giré (31’).