ROSE BONBON

Pretty in Pink– Etats-Unis – 1986
Support : UHD 4k & Bluray
Genre : Comédie Dramatique
Réalisateur : Howard Deutch
Acteurs : Molly Ringwald, John Cryer, Harry Dean Stanton, James Spader, Annie Potts, Andrew McCarthy…
Musique : Michel Gore
Durée : 96 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Dolby Audio 1.0 Français, Dolby Audio 2.0 Allemand, Espagnol…
Sous-titres : Français, Allemand, Espagnol, Italien…
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 12 février 2025
LE PITCH
Andie est plutôt jolie et une bonne élève au lycée mais elle est pauvre. Tombée amoureuse d’un riche étudiant, pourra-t-elle aller au-delà des barrières sociales posées par ses parents et surtout par ses amis qui rejettent cette liaison ?
Les Années collège
Rose bonbon n’est en France pas la plus connue des productions John Hughes. Sous ses airs de comédie adolescente inoffensive, le film aurait très bien pu tomber dans l’oubli sans le savoir-faire de son illustre papa. Pourtant, comme souvent chez lui, son histoire a bien plus à offrir que le vernis qu’il propose.
Icône absolue de la jeunesse des années 80, John Hughes a marqué une génération entière. La raison est simple ; né en 1950, cet éternel adolescent commence sa carrière de scénariste à peine ses premiers poils de barbe poussés. Et quitte à écrire, autant le faire sur le sujet qui lui colle à la peau et qu’il se refuse à faire le deuil : ses années collège (ou lycée pour nous). Après quelques comédies alimentaires, il commence réellement l’exploration de son thème de prédilection avec Seize bougies pour Sam, avant de se faire un nom avec le cultissime Breakfast club. C’est là que se situe Rose Bonbon, coincé entre ce dernier et La Folle journée de Ferris Bueller. Deux sommets du genre des années 80. Même si Hughes est réputé pour ses comédies, il n’a jamais plus aimé qu’ausculter les troubles du monde de l’adolescence. Ces films revêtent des habits plus profonds, moins roses que nos souvenirs nostalgiques mais bien plus proches de nos vérités cachées.
Autre époque, même jeunesse
Rose Bonbon est le tout premier film réalisé par Howard Deutch, réalisateur passé complètement sous les radars, surtout connu pour avoir illustré les derniers films du couple Jack Lemmon et Walter Matthau, il enchaînera avec une autre production John Hughes L’amour à l’envers. Il laisse le charme de ses acteurs emmener le film. A sa tête, l’égérie de l’écurie Hughes, Molly Ringwald. Elle y est une fois de plus l’étudiante lambda à qui tout le monde peut s’identifier. Amoureuse du beau Andrew McCarthy mais courtisée par John Cryer beaucoup moins friqué. Le film pourrait n’être qu’une comédie à l’eau de rose, mais en se concentrant sur les relations et l’(in)compatibilité entre les mondes du petit bourgeois (où seules les apparences comptent) et celui des prolétaires (qui survivent au-delà des difficultés), le scénariste va plus loin que la facilité de son sujet. Si l’argent semble faire le bonheur, il n’achète pas les sentiments. La fin originale allait même plus loin en laissant le personnage de Molly Ringwald partir avec l’autre prétendant (pas de spoil, regardez juste le film). La force du film peut également compter dans l’écriture des seconds rôles particulièrement convaincants. Que ce soit Harry Dean Stanton en paternel attentionné mais incapable de remonter la pente depuis que sa femme l’a plaqué au tout jeune James Spader en jeune con imbu de sa personne. Hughes ne sacrifie pas ses personnages au détriment d’autres. Cette qualité de scénarisation permet de transformer ses histoires un tant soit peu banales en réflexion plus profonde qu’elle ne semble l’être.
Comédie d’une époque, Rose Bonbon a forcément une image datée pour qui le découvre de nos jours. Musique, mode vestimentaire, coupe de cheveux. Beaucoup de choses prêtent à sourire. Les propos eux, restent indémodés. Un travail d’écriture plus affûté que d’autres qui permet au film de traverser les décennies.
Image
Le passage de la pellicule à la restauration 4K n’est pas révolutionnaire sur tous les films. Ici pas de décors ou d’effets bigger than life : nous restons dans un film typique des années 80. La définition apporte une plus-value certaine en matière de définition et profite pleinement de cadres admirablement nettoyés et stables. L’étalonnage est respectueux de la texture d’origine avec des couleurs naturelles généreusement accentuées par le Dolby Vision et des contrastes solides particulièrement appréciables dans les scènes de nuit.
Son
Si la piste anglaise offre un master audio DTS en 5.1, la version française se contente de garder la piste en 2.0. Celle-ci conserve son doublage d’époque mais n’apporte rien avec ce nouveau master. La VO quant à elle, est plus équilibrée laissant la part belle aux pistes musicales qui parsèment le film pendant que les dialogues sont plus frontaux. Correct sans être extravagant.
Interactivité
Le disque 4K ne contient aucun bonus, mais le Bluray qui l’accompagne correspond à l’édition sortie il y a quelques mois seulement et qui contenait en premier lieu une petite rencontre avec Howard Deutch évoquant quelques souvenirs de tournages et ses collaborations avec John Hugues et le jeune casting. Le second segment revient lui sur la fin initiale du film, moins franche, en compagnie de l’équipe du film où il est question d’une Molly Ringwald tentant de venir à bout de la scène malgré un mauvais virus et de la réaction du public lors des premières projections test.
Liste des bonus
Le cinéaste à propos de Rose Bonbon (7’), La danse perdue : fin originale (12’), Bande-annonce originale.