RIDING THE BULLET
Etats-Unis, Allemagne, Canada – 2004
Support : Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Mick Garris
Acteurs : Jonathan Jackson, David Arquette, Cliff Robertson, Barbara Hershey, Erika Christensen…
Musique : Nicholas Pike
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et français PCM 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 98 minutes
Editeur : BQHL Éditions
Date de sortie : 27 juin 2024
LE PITCH
Lorsque sa mère se retrouve à l’hôpital suite à une attaque, un jeune étudiant n’hésite pas à traverser tout l’état du Maine en auto-stop pour la rejoindre. Sur le chemin, il se retrouve confronté à ses démons intérieurs, à des fantômes et à la Mort elle-même, qui prend l’apparence d’un conducteur terrifiant…
Hitchhiking movie
Elles sont nombreuses les adaptations des œuvres de Stephen King et pas toujours de qualité loin de là, oscillant entre docilité scolaire, interprétations très personnelles et souvent purs intérêts mercantiles aboutissant à des DTV relativement indigents. Au milieu de tout cela, Mick Garris, créateur de la fameuse série des Masters of Horror, a certainement un statut à part puisqu’il est le réalisateur qui le plus de fois abordé la bibliographie du romancier. Un vrai fanboy (et ami du bonhomme) a qui l’on doit La Nuit déchirée, Le Fléau, Quicksilver Highway, la version TV de Shining, Désolation, Bag of Bones et le présent Riding the Bullet.
Un cas à part lui aussi puisque la nouvelle initiale fut rédigée par King alors qu’il était en convalescence suite à un accident mortel auquel il a échappé, et témoigne directement de sa confrontation à la mort et par ricochet de ses souvenirs de sa mère décédée quelques temps plus tôt. Proposé dans un premier temps exclusivement en ligne puis dans l’anthologie Tout est fatal, Un tour sur le bolide reste ainsi un texte plutôt personnel qui d’ailleurs reste à distance de l’horreur proprement dite pour prendre la forme d’une petite aventure presque métaphysique parsemée de fantastique et d’étrangetés. Pas forcément la nouvelle la plus simple a adapter en long métrage, mais Mick Garris y trouve une résonance à ses propres questionnements et un écho direct à la disparition de son propre frère (il y est d’ailleurs directement fait référence dans le film) et prolongera même l’aspect subjectif en plaçant l’action en 69, année où lui-même achevait ses études. Ambiances hippies à souhait, vieux tubes so 60’s, ouverture faite de vieux films perso super 8, Riding the Bullet respire inévitablement une certaine nostalgie mais celle-ci est teintée par l’omniprésence de la mort et une grande mélancolie.
Dernier tour de manège
C’est que Alan Parker est un jeune homme marqué, hanté même par des troubles liés à l’enfance, au décès de son père, à des pulsions mortifères et à une grande difficulté à embrasser la vie. Prévenu que sa mère a fait un arrêt cardiaque alors que lui même sort tout juste d’une tentative de suicide, ce dernier décide de la rejoindre en traversant le pays en faisant de l’auto-stop. Une route construite ainsi au fil des rencontres avec une poignée de personnages qui ont tous leurs propres souvenirs à évoquer, leurs fantômes à exorciser, leur violence a exercer, dont un curieux Geoge Staub (David Arquette en roue libre comme souvent) au look de vieux blouson noir qui va lui proposer un étrange pacte. Mick Garris embrasse totalement la dimension métaphorique de Riding the Bullet et son image des montages russes comme symbolique des aléas de la vie et aborde cette petite épopée initiatique avec fraicheur (pour ne pas dire candeur) ne rechignant pas sur les ambiances surnaturelles, les dialogues surréalistes et les effets décalés avec entre autres un protagoniste qui plutôt que de se parler à lui-même, parle directement à un double présent à l’image ou se croit poursuivi par une personnification théâtrale de la mort. Le film est aussi presque noyé sous des successions de flashbacks venant éclairer les origines du mal être du personnage, mais aussi des flashs de visions à répétition lui faisant toujours entrevoir le pire à venir.
Si cette construction éclatée peut en agacer certain, tout autant que le mélange des genres et finalement le refus de livrer de simples sensations fortes, Riding the Bullet y gagne une identité propre, celle d’un voyage certes souvent maladroit (Garris est un metteur en scène très tv, les moyens sont limités et le jeune acteur sans charisme), mais indubitablement sincère et donc touchant.
Image
Tourné en 2004 avec des ambitions cinématographiques et donc de la pellicule, Riding the Bullet n’a cependant pas connu de grande restauration ou un nouveau transfert depuis son premier master vidéo. Celui utilisé ici n’est ni plus ni moins qu’une amélioration du matériel vu en DVD il y a bien longtemps et montre donc des limites inévitables dans sa définition, son petit bruit vidéo et parfois un léger scintillement sur les contours. Dommage car la source est très propre et dotée de couleurs bien tenues et de noirs évocateurs.
Son
Les deux pistes sont proposées en LPCM 5.1 mais avec des dynamiques toujours assez succinctes, restant surtout assez proches de la restitution frontale télévisée. La version originale se montre plus fluide et naturelle, mais laisse échapper un curieux petit écho métallique la où la version française plus chaude et feutrée ne dépasse pas le doublage façon DTV (le film était sortie directement en vidéo chez nous). Correcte cependant.
Liste des bonus
Aucun.