RICK AND MORTY SAISON 6
États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Animation, Science-Fiction, Comédie
Créateurs : Justin Roiland, Dan Harmon
Acteurs : Justin Roiland, Chris Parnell, Spencer Grammer, Sarah Chalke, Peter Dinklage, Lisa Kudrow, Jack Black
Musique : Ryan Elder
Image : 1.78
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Dolby Digital 2.0 français, allemand, néerlandais…
Sous-titres : Français, néerlandais, allemand….
Durée : 223 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment
Date de sortie : 29 mars 2023
LE PITCH
Après avoir disparu pendant presque 20 ans, Rick Sanchez débarque soudainement chez sa fille Beth pour revenir vivre avec elle et sa famille. Si Beth l’accueille chez elle, cette réunion de famille ne ravit pas vraiment son mari Jerry. Celui-ci se méfie de Rick, un scientifique sociopathe qui utilise son garage comme son laboratoire personnel. Dans son labo, Rick travaille sur de nombreux gadgets, dont certains peuvent être considérés comme dangereux. Mais ce n’est pas tout, Rick part également souvent à l’aventure à travers l’univers avec les enfants de Jerry : Morty et Summer.
Across the RickandMorty-Verse
Après un passage difficile des quatre premières saisons à une 5ème inespérée, Rick and Morty reprend le chemin d’une livraison annuelle plus régulière. 10 nouveaux épisodes pour 2022 donc, avec des idées délirantes qui tombent à chaque minutes, des concepts hallucinés et une cellule familiale plus déglinguée que jamais… On en redemande déjà.
On avait laissé Rick et Morty seuls survivants d’un ultime affrontement avec un Evil Morty sur une planète envahie de clones rebelles. On les retrouve agonisants dans ces lieux dévastés, le portal gun en rade. Sauvés de justesse par la Beth Badass, ils rentrent à la maison où forcément, en tentant de réactiver le portal gun, Rick déclenche un retour des voyageurs interdimensionnels dans leur dimensions d’origine… A Summer et ses deux mères, en pleine quêtes d’affection, de ramener Rick, Morty et Jerry au domicile. Forcément avec un tel départ, cette sixième saison ne cache pas qu’elle s’adresse plus que jamais aux habitués du programme, qui déjà auront parfois un peu de mal à se souvenir de qui vient où, lequel est le vrai ou un clone, ou un ersatz récupéré dans un monde parallèle… Mais justement cette disparité et cette famille doublement recomposée est véritablement au centre de la saison autant par les analyses que vont permettre les épisodes à venir que pour les révélations étonnantes qu’elle dissimule sur l’origine du Rick Prime, assassin de l’épouse du Rick que l’on connaît. Des ramifications toujours plus complexes, des relations toujours plus bizarroïdes (dont la romance, oui oui, qui naît entre les deux Beth), qui empêchement heureusement jamais les nombreux ressentiments, les relations d’amour / haine qui nourrissent les personnages depuis le début. La nature même de ces dissensions, de cette quêtes continuellement de reconnaissance partagé par les cinq personnages viennent en effet constamment relancer les évènements.
Retour vers le futur du passé décomposé
Posé sur une story-arc qui sert pour l’instant surtout d’introduction à une septième saison qui s’annonce assez dramatique, cette cuvée 2022 sait aussi satisfaire pleinement ceux qui ne venaient là que pour découvrir de nouveaux concepts frappadingues et tarabiscotés avec un détournement abusé de Die Hard dans A Mort Well Lived, des cookies de bonne fortune qui transforment le réel et la destinée dans Fnal DeSmithation (un petit bijou), un retour de dinosaures ultra avancés dans JuRicksic Mort, Morty qui devient roi du Soleil et provoque la première Guerre du système solaire dans A Rick in King Mortur’s Mort ou un vrai sabre laser qui manque de provoquer la destruction de notre planète dans Ricktional Mortpoon’s Rickmas Mortcation, version Rick and Morty du traditionnel épisode de noël. Des références et détournements qui pleuvent, des dialogues toujours aussi tranchants… Le Rubicon est largement enjambé dans Full Meta Jackrick où le duo se retrouve directement embarqué dans le monde de la fiction avec un faux résumé des épisodes précédents, des gimmick narratifs à plus savoir qu’en faire et un quatrième mur régulièrement pulvérisé. Mais les deux épisodes les plus réussis et les plus marquants sont ceux où les deux aspects de la série, l’analyse des personnages et la révision narrative se marient le mieux. Ainsi l’étonnant Analyze Piss avec Jerry transformé en super-héros galactique après avoir tabassé Piss Master (vilain usant d’urine comme carburant et arme principale….), qui sous couvert de détournement des codes super-héroïque discute les notions de mal, de rédemption et de mérite avec, entre autre, une scène particulièrement dure et frappante.
Mais le chef d’œuvre de la saison reste évidement Night Family, où en voulant laisser les pires taches à leurs « sois nocturnes » la famille se voit obliger de batailler rapidement avec ceux-ci pour garder le pouvoir sur le corps. Très inspirés par le cinéma de John Carpenter, l’épisode impose une atmosphère gentiment angoissante mais avec une structure à effet « boule de neige » qui s’achève dans un délire complet où chaque coup de poing ou explosion réveille ou assomme le protagoniste le faisant passer d’un état à l’autre de manière absolument vertigineuse. Jouissif et hilarant, une vingtaine de minutes qui a elles toutes seules valident l’intégralité de la saison, pourtant déjà plus que recommandable.
Image
Comme pour les saisons précédentes en HD, Warner continue de proposer de très solides transferts avec des épisodes ultra colorés, précisément contrastés et toujours fermement compressés. La définition est loin d’être accessoire puisqu’elle assure un rendu beaucoup plus pointu des contours, des décors et des effets de profondeur que lors des diffusions en streaming.
Son
Toujours un peu triste d’écouter le rendu très sobre du Dolby Digital 2.0 français, si télévisuel, lorsqu’à coté la version originale, plus savoureuse de toute façon, se pâme dans un DTS HD Master Audio 5.1 toujours aussi ample et énergiquement dynamique. Les dialogues y fusent autant que les effets dimensionnels, les envolées cosmiques et les explosions sidérales, creusant encore le contraste entre les purs concepts SF et le traitement décalé de la série.
Interactivité
La section bonus de cette nouvelle saison joue toujours sur la même juxtaposition de mini segments venant présenter et vaguement analyser les épisodes ou quelques scènes marquantes. Après un sujet plus général sur l’ensemble de la saison, entièrement produit en télétravail, scénaristes et réalisateurs se passent le relais pour raconter l’origine du pitch, les pièges de la mise en image et l’évolution progressive des personnages. Le ton est toujours sympa et pince-sans-rire, mais la structure des suppléments et leur courte durée empêche forcément d’aller au fond des choses.
Liste des bonus
Coulisses de la saison 6 (6’), Anatomie d’une scène (8′), Réaliser un épisode (15′)