RICK AND MORTY SAISON 7
Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Science-fiction, Comédie, Série TV, Animation
Réalisateurs : Lucas Gray, Kyoung Hee Lim, Jacob Hair, Lim Kyounghee, Eugene Huang, Wesley Archer
Acteurs : Ian Cardoni, Harry Belden, Chris Parnell, Spence Grammer, Sarah Chalke, Jon Allen…
Musique : Ryan Elder
Image : 1.78 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Dolby Digital 2.0 français, allemand, néerlandais…
Sous-titres : Français, néerlandais, allemand…
Durée : 223 minutes
Editeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 27 mars 2024
LE PITCH
Après avoir disparu pendant presque 20 ans, Rick Sanchez débarque soudainement chez sa fille Beth pour revenir vivre avec elle et sa famille. Si Beth l’accueille chez elle, cette réunion de famille ne ravit pas vraiment son mari Jerry. Celui-ci se méfie de Rick, un scientifique sociopathe qui utilise son garage comme son laboratoire personnel. Dans son labo, Rick travaille sur de nombreux gadgets, dont certains peuvent être considérés comme dangereux. Mais ce n’est pas tout, Rick part également souvent à l’aventure à travers l’univers avec les enfants de Jerry : Morty et Summer.
La vie interdimensionnelle n’est pas un long fleuve tranquille
Papy tromblon et son petits fils désespérément névrosé sont de retour pour une nouvelle salve de 8 épisodes toujours aussi déglingués, détournant la pop culture avec ironie et méchanceté et explorant des concepts totalement abusés. Pas de changement ? Pourtant en coulisses…
Ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la série culte d’Adult Swim savent sans doute que le divorce entre la société de production et le cocréateur de la série Justin Roiland a été définitivement consommé. En cause des accusations de violence conjugales (à priori abandonnées depuis) mais aussi des tensions de plus en plus encombrantes avec tout le reste de l’équipe créative, entre disparitions à répétition et harcèlement, et en particulier l’ancien camarade Dan Harmond. Comme le premier ne participait déjà plus depuis très longtemps à l’écriture de la série, le changement ne se fera pas ressentir, mais le tournant se situait ici sur le doublage des voix de Rick et Morty justement crées par ce dernier… Mais même en tendant l’oreille, le changement passe comme une lettre à la poste. On se retrouve alors dans de bons chaussons bien rembourrés, en confiance, pour mieux se faire retourner le cerveau et un peu vomir dessus aussi. Une nouvelle fois la saison prend un malin plaisir à se saisir des grands canons de la fiction américaine pour mieux les repousser dans leurs ultimes retranchements, à l’instar du premier épisode qui consiste en une intervention pour remonter le moral de Mr Boite-à-caca qui se transforme rapidement en échappée décadente à travers les pires rades de l’univers en compagnie d’un Hugh Jackman (le vrai) déchainé puis en kidnapping du fiston et en traque par un Predator (le vrai). Les Very Bad Trip peuvent se rhabiller.
Total Recall
Pas mieux pour les fameux Buddy movie remixés ici par une fusion totale (physique et mentale) entre Rick et Jerry sur fond d’esthétique à la Miami Vice et de taglines so 80’s, ou la teen comedy et le drame sur l’acceptation de la différence mutée par la présence de parasites kuato. Et même si un épisode aussi bourrin que « Le Soulèvement des numéricons Le film » se vautre allégrement dans la parodie de franchises à rallonge de blockbusters totalement décérébrés (suivez notre regard…) n’est pas forcément la proposition la plus subtile du lot, la saison sait toujours raccrocher le spectateur à la charge émotionnelle qui sous-tend la série depuis ses débuts. La simple découverte des meilleurs spaghettis à la bolognaise du monde par toute la famille peut ainsi glisser de manière bien malsaine vers une réflexion perturbante autour des habitudes alimentaires (viandard) du monde contemporain, pour mieux s’achever sur un flashback déchirant sur la vie d’un suicidé consentant. Rick and Morty sait toujours cueillir le spectateur entre deux blagues trashouilles ou deux trip SF bien frappés, et prend même ici le risque de déposer son moment de bravoure en plein milieu de la saison. Le très ambitieux ImpRicktoyable, à la réalisation digne d’un space opera particulièrement énervé, conclusion attendue de l’affrontement entre Rick et Rick Prime, point final d’une vengeance à travers le temps et l’espace qui ne peut que s’achever dans une marre de sang. Oui mais après ? Après il y a la reconstruction, la réalisation que le monde continue d’avancer, que la vie ne se résume pas qu’à cela et que Rick et Morty peuvent encore s’envoler pour de nouvelles aventures sous acide. Un nouveau départ ?
Image
A l’image des saisons précédentes, le transfert numérique des épisodes est tout à fait ferme et précis. Du coté des couleurs en particulier, toujours pleines et surtout ultra contrastées, qui respectent à la lettre l’esthétique du show. On note quelques effets, essentiellement 3D, aux contours plus troubles ou pixélisés mais cela semble plutôt dû à la production qu’aux masters eux-mêmes.
Son
Toujours coincé dans son Dolby Digital 2.0 la version française parait bien anecdotique à coté du DTS HD Master Audio 5.1 de la version originale. Cette dernière fait preuve une nouvelle fois d’une dynamique réjouissante, multipliant les projections cosmiques, les déplacements dans l’espace et les chaos spatiaux, sans jamais oublier d’affirmer les dialogues, fluides et clairs, qui s’inscrivent avec autant d’ardeur dans le délire collégial.
Interactivité
Pas de changement malheureusement pour les suppléments de la saison 7 qui se constituent toujours uniquement d’une longue succession de pastilles concernant chaque épisode, puis l’ensemble de la saison et les nouveaux personnages. Quelques minutes à peines pour traiter chaque segment où les auteurs et réalisateurs évoquent les nouveaux concepts, les évolutions des personnages, les enjeux de la saison en question, mais toujours bien trop rapidement surtout que certains passages sont réutilisés d’un item à l’autre. Un jour un vrai making of serait tout de même bienvenu.
Liste des bonus
Coulisses des épisodes (20’), La réalisation de l’épisode 5 (3’), Les personnages de la saison 7 (3’), Coulisses de la saison 7 (8’).