RICK AND MORTY SAISON 5
Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Animation, Science-fiction, Comédie
Réalisateur : Dan Harmon, Justin Roiland
Acteurs : Justin Roiland, Chris Parnell, Spencer Grammer, Sarah Chalke, Dan Harmon…
Musique : Ryan Elder
Durée : 200 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, DTS HD Master Audio 2.0 français, allemand…
Sous-titres : Français, anglais, allemand…
Éditeur : Warner Home Video
Date de sortie : 08 décembre 2021
LE PITCH
Après avoir disparu pendant presque 20 ans, Rick Sanchez débarque soudainement chez sa fille Beth pour revenir vivre avec elle et sa famille. Si Beth l’accueille chez elle, cette réunion de famille ne ravit pas vraiment son mari Jerry. Dans son labo, Rick travaille sur de nombreux gadgets, dont certains peuvent être considérés comme dangereux. Rick part également souvent à l’aventure à travers l’univers avec les enfants de Jerry : Morty et Summer.
Papy fait de la résistance
Cinq ans après la quatrième saison, la petite bande menée par Dan Harmon et Justin Roiland, a enfin livré sa copie de 10 nouvelles aventures délicates et chamarrées menées tambour battant par les aventuriers de l’ailleurs papy Morty et couillon Rick… Et le reste de la petite famille bien entendu, toujours aussi dysfonctionnelle.
Entamé en 2013 comme une extension irrévérencieuse d’un court métrage parodiant bien évidemment le duo iconique de Retour vers le futur, Rick and Morty s’est rapidement imposé comma la série incontournable de la case adulte de Cartoon Network. Une nouvelle charge sur la sacro-sainte famille américaine, dont chaque membre cultive ouvertement ses multiples névroses et où une fois encore on ne sait jamais vraiment si c’est l’amour ou la haine qui les tient si unis, mais dont l’enrobage science-fictionnel permet toutes les outrances. Très inspiré par l’humour absurde de Douglas Adams (Le Guide du voyageur galactique) et par les logiques temporelles et dimensionnelles de Doctor Who et des comics Marvel et DC, la série s’offre un énorme melting pot de clins d’œil, de détournements, de références improbables et de concepts scientifico-philosophique poussés jusque dans leurs derniers retranchements. Ici une multiplication des familles leurres (doubles robots censés protéger contre un assassinat surprise) dont les révélations successives et le doute sur la famille originale va tourner à une guerre sanglante entre multiples. Ici aussi des apparitions successives de Rick dans une dimension parallèle qui va entièrement en conditionner l’évolution et la civilisation au cours des siècles, placent la barre assez haute pour la suite. Mais peut-être que la plus grande marque de culot de la série est d’avoir, au milieu de ce capharnaüm, de ces épisodes en formes de poupées russes façon Rumik’s Cube, réussi à imposer une ligne de fond étonnamment émotionnelle.
Eternal Sunshine of the fucked-up mind
Si la famille Sanchez ne cesse d’être pulvérisée, remplacée, lobotomisée et les versions du savant fou Morty démultipliés, il y a un attachement aussi réel que maladif qui existe entre eux tous. Alcoolique, pervers, égoïste, sanguinaire et sociopathe, Rick peut ainsi se révéler étonnamment humain par un lourd passé dont on ne connaîtra finalement la réelle teneur que dans le dernier épisode de cette 5ème saison : Rickmurai Jack qui s’ouvre par un faux générique d’anime japonais (hilarant), renoue avec le fil conducteur du Evil Rick des saisons précédentes dans une apocalypse façon 2001, et coupe les jambes par un superbe flash-back sans parole à la mélancolie poétique. Osée, tout comme laisser le dernier mot de la saison à mr Poopybutthole, souffre-douleur habituel de la série, que l’on découvre seul dans un appartement miteux, divorcé et qui expose ses regrets de ne pas avoir su saisir l’amour quand il était devant lui… C’est sans doute ce sens du désespoir, ce nihilisme constant (il faut voir la place qu’à la vie humaine dans ce space opera décadent) qui rend paradoxalement l’humour vachard et parfois bien en dessous de la ceinture, aussi irrésistible. Les super-sentaï et autres kaijus, les Transformers, Galactus, Captain Planet, la tradition des épisodes de Thanksgiving, Scarface ou Vampire Hunter D font partie des allusions plus ou moins appuyés dans ces 10 épisodes, mais il faut avouer que le traitement alloué à Hellraiser où le summum de la douleur extatique est obtenu par les cénobites en passant une soirée avec le paternel Jerry, reste un grand moment de bonheur… et de gène.
Au milieu d’un déluges de nouvelles parodies, de tacles savamment négociés et de concepts SF vertigineusement complexes et cons à la fois, la cinquième saison de Rick and Morty est très loin de l’essoufflement annoncé et fait même preuve d’une troublante maturité … avant de balancer une horde de spermatozoïdes géants et voraces sur le capitole.
Image
Sans grande surprise, cette nouvelle fournée d’épisodes de Rick And Morty s’installe généreusement sur son bluray. Un seul disque pour 10 épisodes et pourtant on ne note aucun souci de compression, aucun effet de banding ou autre paquetage dans les noirs. La compression est parfaitement tenue, les couleurs sont fortes et vives et les nombreux effets de lumières et de défilements rapides ne font jamais baisser le niveau. Rien à redire.
Son
On laisse de coté le doublage français, pas forcément à la hauteur et de toute façon présenté uniquement en stéréo, pour profiter plus confortablement du DTS HD Master Audio 5.1 de la version originale. En plus d’une clarté d’écoute évidente et d’une restitution percutante, la série sait se doter d’une vraie dynamique, généreuse et ludique, qui vient accompagner les nombreux délires imaginés dans les épisodes. Belle surprise.
Interactivité
L’éditeur propose ici une fine pluie de mini-sujets plus ou moins indispensables censés envelopper les petits secrets de la production. L’amusante réunion zoom des scénaristes rappelle que la saison a été produite en plein confinement et que tout le monde n’était pas chaud pour clarifier autant le passé de Morty, tandis que le « générateur d’histoires secondaires » consiste en une lecture amusée des nombreuses idées farfelues réunies dans une boite à idée « au cas où ». Le reste traverse à chaque fois très rapidement les coulisses de chaque épisode, laisse la parole aux animateurs, dessinateurs et réalisateurs, mais a chaque fois avec seulement une poignée de minutes pour s’exprimer. Short et pas vraiment informatif.
Liste des bonus
« Combattre la gravité » : la création de la saison 5, 10 bonus « Les coulisses de l’épisode », Animation et composition, Générateur d’histoires secondaires Vols. 1 & 2, Réaliser les épisodes « Mes doubles, mon Morty et moi » et « SamouRick Jack », Explorer les arrière-plans et le processus de coloration, Avant de voir la saison 5.