RESIDENT EVIL : BIENVENUE À RACCOON CITY
Resident Evil : Welcome to Raccon City – Allemagne, France, Etats-Unis – 2021
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Johannes Roberts
Acteurs : Kaya Scodelario, Hannah John-Kamen, Robbie Amell, Tom Hopper, Avan Jogia…
Musique : Mark Korven
Durée : 106 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et français Dolby Atmos
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan
Date de sortie : 24 mars 2022
LE PITCH
Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd’hui une ville à l’agonie. L’exode de la société a laissé la ville en friche… et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais… changés… et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.
Merci d’être passé
Sorti dans les salles en novembre dernier mais dans une indifférence totale, ce nouveau Resident Evil devait pourtant réparer la longue et violente trahison orchestrée par Paul Anderson et sa compagne 15 ans durant. Un retour aux sources espéré mais qui se prend les pieds dans le cadavre encore chaud.
Sorti il y a vingt ans, à une époque où les zombies somnolaient encore dans leur mausolée et où les adaptations de jeux vidéo étaient voués à un échec commercial cuisant, le premier Resident Evil de Paul W.S. Anderson réussit à s’imposer en partie en mettant en avant l’action au détriment de l’horreur plus atmosphérique des jeux de Capcom. De toute façon l’adaptation en tant que telle, même si elle continuera de piocher quelques ingrédients de-ci de-là, prenait déjà de sacrée distance avec la saga sur console, ce que confirmera par la suite l’apparition de personnages bien connus (Jill Valentine, Claire Redfield…) réduits à des pantins gravitant autour de l’inédite et omniprésente Alice. Bonne nouvelle pour les fans et les connaisseurs des vrais jeux, Bienvenue à Raccoon City se veut l’antithèse de cette première voie optée pour le cinéma, et s’affirme comme un vrai retour aux sources, une adaptation fidèle et respectueuse qui d’ailleurs remet fièrement en avant son appartenance au cinéma d’horreur, soupoudré d’action et non l’inverse. Réalisateur d’un mollasson mais bien shooté 47 Meters Down, Johannes Roberts remet donc en avant les zombies, transformés ici en infectés par une petite trahison scénaristique assez bien vue, qui envahissent peu à peu la ville fantôme de Raccon City et obligeant les survivants de la STARS à s’échapper des lieux avant que celle-ci soit anéantie.
Portage technique
L’occasion de revisiter des rues bien connues, plonger dans une nuit humide et poisseuse, de redécouvrir l’entrée grandiose d’un commissariat improbable et d’explorer les secrets d’un manoir iconique, mais systématiquement en restant en surface, en réduisant leur aura à deux trois images finalement bien étriquées. Car à l’instar des nombreux petits clins d’œil aux mécaniques des jeux, il devient rapidement évidant que cette compression un peu sauvage de Resident Evil 1 et 2, a été conçu comme une check list, dont il faut consciencieusement cocher les décors, les confrontations, les évènements, au détriment d’un scénario en accéléré qui ne laisse ni aux acteurs le soins d’imposer leurs personnages (vides), ni à l’univers du film de prendre ses marques, ni aux aspects les plus kitchs des jeux d’être discrètement gommés. Scolaire, le réalisateur reprend même des plans entiers des cinématiques de jeu (le premier zombie de Resident Evil 1, le crash du camion de Resident Evil 2…) qu’il copie avec une docilité qui frise la flemmardise. Tourné à la va vite avec un budget réduit qui s’empêtre dans des effets spéciaux numériques calamiteux, cette cuvée 2021 culmine dans une confrontation finale franchement embarrassante qui réussit à faire moins tendu et carrée que celle du film de 2002. Si sur le papier les intentions sont louables, le résultat est malheureusement une coquille vide, jamais Z certes à contrario de certains prédécesseurs (anime compris), mais certainement pas assez habité. Est-ce que la futur série live produite par Netflix pourra enfin redresser la barre ?
Image
Comme d’autres films tournés en numériques, ce Resident Evil gagne clairement à passer au format UHD, plus prêt de la captation 4K initiale. Cela se rend ici dans l’apparition d’un léger bruit sur la copie Bluray, totalement absent sur le format supérieur. L’UHD impose aussi naturellement des noirs beaucoup plus profonds, des textures bien mieux définies et des couleurs plus chaudes et subtiles. La copie est nette et sans bavure, performante, mais bataille peut-être encore plus parfois pour dissimuler des images de synthèses déjà datées et trop lisses.
Son
Proposées en Dolby Atmos, les deux pistes anglaise et française, profitent largement du format autant dans la restitution limpide des dialogues et l’installation confortable des musiques atmosphériques, que dans la dynamique appuyée de ses effets et de ses ambiances. Rien de révolutionnaire ici mais du travail sacrément bien fait avec des gunfights musclés, des grognements de créatures qui accaparent les enceintes latérales et arrières et des atmosphères angoissantes omniprésentes et limpides.
Interactivité
Trois petites featurettes viennent composer les bonus de l’édition. Ces derniers se concentrent d’ailleurs la plupart du temps sur l’hommage constant aux jeux originaux, multipliant les images des uns et des autres, revenant sur la trame principale, les personnages et leurs évolutions, les designs des créatures… Tout le monde semble largement satisfait du résultat, d’authentiques fans de la franchise et restent constamment dans le ton promo attendu.
Liste des bonus
« Répliquer l’ADN » (11’), « Flics, cadavres et chaos » (8’), « Zombies, lickers et les horreurs de Resident Evil » (6’).