REFORM SCHOOL GIRLS
États-Unis – 1986
Support : Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Tom DeSimone
Acteurs : Linda Carol, Wendy O. Williams, Pat Ast, Sybil Danning, Tiffany Helm
Musique : Dan Siegel
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 94 minutes
Éditeur : Extralucid Films
Date de sortie : 25 mai 2023
LE PITCH
Lorsque Jenny débarque à Pridemore, elle ne pense qu’à s’échapper. Mais elle va devoir affronter ses terribles geôlières Sutter et Edna, ainsi que sa codétenue tyrannique, l’implacable et sexy Charlie.
Vilaines filles !
Découvert il y a bien longtemps dans un bac promo ou dans le rayonnage du bas d’un vidéoclub paumé, Les Anges du mal 2 (c’est quoi le 1 ?) revient dans une forme indécente en Bluray, presque traité comme un film culte…
Pure péloche totalement bisseusse bricolée avec une petite enveloppe de billets (peut-être sales), Reform School Girl de son vrai petit nom (enfin retrouvé) était loin d’être la première exaction de Tom DeSimonne. Un authentique cinéphile qui a étudié à quelques rangées de Francis Ford Coppola, mais qui se fit surtout un nom dans le porno gay (un des premiers avec scénario à priori), et dans l’exploitation la plus totale allant du très fauché Terror in the Jungle à un Sexe qui chante gentiment lourdaud en passant par un mieux distribué Hell Night avec Linda Blair. Surtout, le bonhomme s’était déjà fait une petite spécialité des films de « Femmes en prison » avec des titres clairs et nets comme Prison Girls ou Quartier de femmes. Un genre qui ne le passionne pas plus que ça, mais qui répond à une petite mode des années 70/80 qui titillait fermement l’esprit frustré de ses spectateurs mâles parfois en effet un peu circonspects devant les messages féministes et rageux de certains essais. DeSimone n’est pas vraiment de ce bois là et décide même pour son dernier opus dans le genre de repousser les limites du cadre et de faire dévier l’entreprise vers les excès de l’auto-parodie.
Au piquet !
Revoici donc la jolie et gentille héroïne, enfermée pour avoir suivi un vilain garçon dans un braquage, qui découvre un centre de détention pour délinquantes juvéniles (qui ont toute l’air d’avoir pas loin de la trentaine) aux méthodes brutales et sadiques. Bien entendu la terrible matrone (Pat Ast) tient toutes ses ouailles d’une main de fer et cajole ses petites protégées lesbiennes et aussi perverses qu’elles. Ces dernières sont d’ailleurs menées par l’inattendue Wendy Williams, leadeuse du groupe Plasmatics et véritable icône punk, toujours en string et en bottes de cuirs. Pour veiller à tout ce beau monde, il ne manquait que la playmate Sybil Danning, autre grande habituée de la série B ricaine (Les Mercenaires de l’espace, The Phantom Empire, et des guest télévisés). Gros bordel dans le centre de détention donc, où l’on se fiche pas mal de rejouer pour la dix millième fois le même scénario et de multiplier les scènes de douche aussi frontales que gratuites, puisque c’est fortement le second degré qui règne ici. Impossible de ne pas pouffer en voyant des jeunes sauvageonnes se trimballer dans les dortoirs en lingerie fine et porte-jarretelle et s’affronter à coups de violents polochons, cabotiner avec fierté la rébellion qui ne demande qu’à se transformer en émeute ou en crêpage de chignons libidineux.
Dialogues débiles, personnages caricaturaux aux interprètes en roue libre, érotisme suranné, Reform School Girls a cet attrait des petites plaisirs coupables à la limite du nanar mais rigoureusement emballé par un metteur en scène au savoir-faire éprouvé. Camp et eighties au possible et donc forcément très sympathique.
Image
Nouvelle prouesse signée par les équipes de Vinegar Syndrome qui ont opéré une restauration appliquée du film à partir d’un nouveau scan 2K d’une copie 35mm interpositive. Le résultat ne peut être parfait et laisse encore transparaitre un grain parfois un peu épais, quelques matières qui manquent de finesse et des séquence plus sombres à la définition malmenée, mais l’ensemble reste tout de même impressionnant pour un film d’exploitation comme celui-ci. Les cadres sont excessivement propres et les teintes retrouvent une vraie présence, contrastée et couleurs chairs, là où les anciens supports de visionnage ne nous offraient que des cadres délavés.
Son
Le doublage français d’époque avait manifestement été lourdement plaqué sur la piste sonore, écrasant musiques et effets sous son poids et ses prestations pataudes. Les nostalgiques y trouveront sans doute leur compte, les autres préfèreront certainement la version originale, nettement plus dynamique et naturelle. Les dialogues y sont toujours clairs et bien balancés, mais surtout la BO gentiment vénère y trouve beaucoup plus de coffre.
Interactivité
17ème titre (déjà !) de la collection ExtraCulte, Reform School Girls s’offre à nouveau un très joli packaging digipack tout fin avec fourreau, clairement sublimé par l’excellente illustration signée Vince.
Question bonus, on ne retrouve malheureusement pas le riche programme disposé sur l’édition américaine du film (essentiellement un making of rétrospectif en 5 parties), mais uniquement des suppléments concoctés par la sympathique équipe d’Extralucid. C’est donc à nouveau Clara Sebastioao qui ouvre le bal avec un retour assez complet, historique et stylistique, du genre cinématographique des Women in Prison qui s’ouvre ensuite sur une présentation classique du film en question. Elle laisse la place à Xavier Bonnet qui se consacre lui uniquement à la prestation et à la carrière musicale de Wendy O. Williams, ex-égérie de la culture Punk devenu baba-cool dépressive dans la campagne isolée.
Bonne surprise aussi de découvrir une interview inédite du réalisateur Tom DeSimone qui revient avec beaucoup de bonne humeur sur son amour du cinéma, ses débuts, son cinéma bis et plus largement sur le plaisir de tourner Reform School Girls à grand renfort de petites anecdotes croustillantes. Très sympa.
Liste des bonus
Entretien avec Tom DeSimone (19’), “Women in Prison”, un genre à l’épreuve du temps par Clara Sebastioao (25’), Wendy O. Williams, une icône oubliée par Xavier Bonnet (14’), Bandes-annonces.