RAYA ET LE DERNIER DRAGON
Raya and the Last Dragon – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Animation, Aventure, Fantastique
Réalisateur : Don Hall, Carlos López Estrada
Acteurs : Kelly Marie Tran, Awkwafina, Gemma Chan, Daniel Dae Kim, Sandra Oh…
Musique : James Newton Howard
Durée : 107 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 7.1, Français Dolby Digital plus 7.1, néerlandais Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais
Éditeur : Walt Disney France
Date de sortie : 27 août 2021
LE PITCH
Il y a de cela fort longtemps, au royaume imaginaire de Kumandra, humains et dragons vivaient en harmonie. Mais un jour, une force maléfique s’abattit sur le royaume et les dragons se sacrifièrent pour sauver l’humanité. Lorsque cette force réapparaît cinq siècles plus tard, Raya, une guerrière solitaire, se met en quête du légendaire dernier dragon pour restaurer l’harmonie sur la terre de Kumandra, au sein d’un peuple désormais divisé. Commence pour elle un long voyage au cours duquel elle découvrira qu’il lui faudra bien plus qu’un dragon pour sauver le monde, et que la confiance et l’entraide seront essentiels pour conduire au succès cette périlleuse mission.
Heal the World
Fini le temps des demoiselles épeurées et des belles endormies, Raya prend les armes pour sauver le monde de la destruction dans une aventure initiatique qui doit autant à Indiana Jones, à Game of Thrones qu’à la, lourde, tradition Disney.
La cuvée 2021 du studio Disney aura été définitivement marquée par les multiples confinements et autres vagues infectieuses, et fut en grande partie produite en mode distanciation et télétravail, avant de connaître à son tour une distribution contrariée avec un mélange de sorties salles et de diffusion exclusive sur Disney + aux USA, et uniquement sur cette plateforme en France. Le métrage ne manquait cependant pas d’ambitions visuels. Il démontre une nouvelle fois le savoir-faire technique indéniable du studio déployant une animation toujours aussi fluide et précise et s’offre quelques passage plus poétiques (le vol de dragon sous la pluie) ou des esthétiques plus tranchées (le camp isolé à la photo contrastée), d’autant plus agréables qu’ils explorent un univers inédit pour le studio. S’il ne reprend pas une légende déjà connue, Raya et le dernier dragon se veut un melting pot d’influences culturelles et artistiques venues de l’Asie du Sud Est (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande…) et pioche allègrement dans les mythes et l’histoire de ces peuples. Un orientalisme aux contours plutôt rares sur grand écran, en particulier pour une grande production de ce type, qui donne au métrage une atmosphère plutôt originale (costumes, décors, environnements) et sans doute aussi son message sous-jacent de fraternité et de réunification pacifiste des peuples. Et son dragon, sublime créature serpentine qui devient, sous sa forme humaine, une demoiselle farfelue et particulièrement bavarde.
Espèces menacées
Au-delà du canevas de base, Raya et le dernier dragon reste totalement ancrée dans la démarche des canons du studio reprenant une part de sa structure (en plus éclatée) au récent Vaïana, ses velléités martiales à Mulan, multipliant les sidekicks comiques (le bébé pickpocket et ses compagnons simiesques), acoquinant l’héroïne d’un compagnon animal (ici un tatou géant) et surtout dans cette modernisation, parfois forcée, de la fameuse princesse traditionnelle. Ici pas de destin tout tracé, de beau prince sauveur et de morale patriarcale, Raya, nouvelle anti Blanche Neige, se définie par ses propres choix, devant même dépasser son individualisme solitaire (avec un petit air de Mad Max) et accepter l’aide de ses nouveaux compagnons. Une ligne relativement moderne et positive particulièrement réussie dans le traitement de l’antagoniste Namaari, traîtresse puis sauveuse, qui débarrasse le film de tout manichéisme primaire. Un divertissement assez réussi, plutôt solaire dans ses intentions, mais qui peine à s’échapper de la logique industrielle Disney, entre humour et péripéties initiatiques prévisibles, structure éclatée et épisodique (combien de scénaristes se sont succédé ?) parfois un peu laborieuse.
Un Disney très Fantasy qui aurait certainement mérité plus de prises de risque dans son écriture et sa réalisation.
Image
Privé du format UHD pour la France, Raya s’offre tout de même un superbe Bluray de circonstances. Sans surprise la définition est exemplaire, le piqué puissant, les noirs impérieux et les couleurs chatoyantes. Le film se dote même d’un léger effet de grain qui rajoute un soupçon de matières et de profondeur à l’ensemble.
Son
Malgré sa nature de spectacle familial cette production Disney met une nouvelle fois la version originale en avant avec une piste DTS HD Master Audio 7.1 largement plus souple, dynamique et généreuse que le Dolby Digital 7.1 du doublage français. Dans les deux cas cela reste cependant très efficace et agréable même si une fois encore (une constante de l’éditeur) il va falloir booster le volume pour atteindre un niveau sonore idéal.
Interactivité
Raya est accompagnée comme il se doit de son petit lot de making of et autres reportages, traversant certes les habituelles questions techniques, les chorégraphies (ici martiales) et les grandes lignes de l’histoire, mais aussi et avant tout la représentation culturelle inédite au sein du studio et la production « confinée ». D’ailleurs le bêtisier repose entièrement sur les petits aléas du doublage dans des studios d’enregistrement bricolés à la maison. Sympathique mais l’élément le plus intéressant reste le court métrage Us Again (qui devait être présenté en introduction au cinéma), comédie musicale charmante sur le temps qui passe et qui doit beaucoup à un certain Lalaland.
Liste des bonus
Us Again + introduction (8′), Le goût de la Raya (22′), Raya : Le retour à la maison (14′), Les Artistes martiaux (6′), Nous sommes Kumandra (9′), Bêtisier (2′), Anecdotes et Easter Eggs (4′), L’histoire derrière le storyboard avec John Ripa (5′), 5 Scènes coupées.