RALPH SUPER KING
King Ralph – Etats-Unis – 1991
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : David S. Ward
Acteurs : John Goodman, Peter O’ Toole, John Hurt, Camille Coduri, Richard Griffiths, Leslie Philips, …
Musique : James Newton Howard
Durée : 96 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Français & Anglais DTS-HD Master Audio 2.0 Mono
Sous-titres : Français
Editeur : Éléphant Films
Date de sortie : 17 août 2021
LE PITCH
En Angleterre, un accident effroyable décime l’intégralité de la famille royale. Une recherche généalogique est menée pour trouver un successeur au trône. Après de nombreuses investigations, le nouveau roi est découvert : Ralph Jones, américain bruyant et mal élevé. Aidé par Sir Willigham, un aristocrate, il va devoir s’adapter à son nouveau statut …
Un yankee à la cours du roi Arthur
Inusable argument de comédie, le choc de civilisations est le point de départ de Ralph Super King, attachante comédie so 90’s qui permit à l’imposant John Goodman de faire ses débuts en haut de l’affiche après une décennie de seconds rôles marquants.
Natif du Missouri, John Goodman incarne à lui seul une certaine image de l’Amérique. Ses origines familiales l’enracinent dans le prolétariat du Midwest et de la Bible Belt tandis que son physique spectaculaire (1m90 pour plus de 160kg) et sa voix de baryton le rapprochent littéralement du grizzly, animal emblématique des Etats-Unis. Capable de passer de l’image du « bon gars » (Goodman, donc) à celle de menace réelle en un battement de cil, il cultive cette ambivalence au gré de personnages taillés à sa mesure. Il est le mari de Roseanne Barr dans la sitcom Rosanne, il est James P. « Sulley » Sullivan dans le dyptique Pixar Monstres & Cie et Monstres Academy et il est Walter Sobchak dans The Big Lebowski. Intégré harmonieusement à son jeu grâce à son passé de footballeur américain, son embonpoint n’est jamais une source de gags ou de moqueries, au contraire des regrettés John Candy et Chris Farley. Autre talent, moins connu du public international, John Goodman touche sa bille en tant que chanteur de rythm’ n blues, ce qui lui aura permis de remplacer feu John Belushi dans le duo des Blues Brothers.
Toutes ses qualités se retrouvent dans le personnage de Ralph Jones, pianiste dans un casino de Las Vegas à la vie dissolue qui, par un hilarant concours de circonstances, va accéder au trône d’Angleterre. Loin d’atteindre les standards de convenance d’une des plus anciennes royautés d’Europe, le yankee braillard va bien évidemment avoir toutes les peines du monde à s’adapter à un mode de vie on ne peut plus exigeant.
Long live the King
Scénariste oscarisé de L’Arnaque de George Roy Hill en 1973, David S. Ward passe derrière la caméra avec succès en signant en 1989 le baseball flick Les Indians où se croisent Tom Berenger, Charlie Sheen et Wesley Snipes. Appliqué et conscient de ses limites en tant que cinéaste, Ward se contente de coller à son script et de mettre son casting en valeur. Aucune folie mais l’amour du travail bien fait. Un constat qui s’applique totalement à Ralph Super King. Un peu trop d’ailleurs car le film ne parvient presque jamais à surprendre, exception faite d’un gag tournant autour de la voix très « masculine » de la princesse Anna de Finlande à laquelle Joely Richardson prête sa ravissante silhouette. De la première à la dernière image, David S. Ward déroule donc une formule convenue jouant autour des clichés qui opposent anglais et américains. Les premiers aiment le thé, les parades militaires et la chasse à courre tandis que les seconds aiment les hamburgers, le rock n’roll et le bowling.
On pourrait s’ennuyer sans l’immense talent d’un John Goodman qui domine le film avec une énergie et une sincérité remarquable. Bien conscient de jouer sa carrière dans un rôle pouvant faire de lui une star, il transcende la caricature qu’est Ralph Jones pour le rendre aussi crédible et attachant que possible. Il est aidé dans cette lourde tâche par un Peter O’ Toole impérial et ce sont les échanges entre le roi en devenir et son plus proche conseiller qui font tout le sel de Ralph Super King. Tout aussi appréciables sont le discours sur la normalité et la mise en boîte pour le coup assez subtil de l’hystérie médiatique qui conditionne la vie des têtes couronnées. Quant aux fans du revival de Doctor Who, ils se régaleront d’y redécouvrir une Camille Coduri toute mimi dans un rôle de vendeuse/strip teaseuse préfigurant déjà la pétillante génitrice de l’inoubliable Rose Tyler.
Image
Discrètement édité en DVD en 2002 par Universal comme un fonds de catalogue, Ralph Super King fait son entrée dans le monde de la haute-définition avec mention assez bien. Le format est respecté et le master est assez propre, à quelques points blancs près. Mais la compression se révèle inégale et les couleurs assez ternes. On ne verra sans doute jamais le film dans une réédition 4k restaurée à grands frais et, dans cette optique, la copie proposée par Elephant Films se révèle largement satisfaisante.
Son
En VF comme en VO, on se retrouve devant un faux mono qui s’ouvre vers une stéréo timide mais qui peut faire son petit effet lors du numéro à la Little Richard de Ralph 1er. Un peu plus tôt, c’est une cascade de verres renversées et le silence qui s’en suit qui nous permettent de nous régaler d’un mixage à l’ancienne tout ce qu’il y a de plus honorable.
Interactivité
On ne le répétera jamais assez mais l’ajout d’une jaquette réversible reprenant l’affiche originale est un indéniable plus en termes de packaging. En termes de contenu vidéo, c’est Nico Prat, journaliste et cinéphile que l’on a pu entendre sur France Inter dans l’émission Blockbusters, qui s’y colle pour une présentation soutenue avec un enthousiasme communicatif. L’analyse du film se révèle dynamique et pertinente même si l’auteur zappe un peu trop vite le profil du réalisateur David S. Ward.
Liste des bonus
Le film par Nico Prat (22’), Bandes-annonces.