QUAND FAUT Y ALLER, FAUT Y ALLER

Nati con la camicia – Italie, Etats-Unis – 1983
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Comédie, Action
Réalisateur : Enzo Barboni
Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Faith Minton, Riccardo Pizzuti…
Musique : Franco Micalizzi
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 107 minutes
Editeur : BQHL Éditions
Date de sortie : 29 avril 2025
LE PITCH
Fraîchement sorti de la prison où il était incarcéré pour avoir coulé un yacht, le placide Doug O’Riordan rencontre le querelleur Rosco Frazer, à l’issue d’une bagarre dans un restaurant. Ils reprennent alors ensemble leur route vers le sud. À bord de la voiture de police qu’ils « empruntent » lors du contrôle du camion qu’ils avaient volé, ils débarquent à l’aéroport d’où ils s’envolent en direction de Miami, ignorant qu’ils ont pris l’identité de deux agents secrets. Recrutés par la CIA, les deux lascars endossent les costumes de deux millionnaires texans et infiltrent une organisation criminelle dont les activités menacent la paix mondiale.
Grosses tartes, 14eme dan
Quatorzième collaboration à l’écran pour le très populaire duo formé par Terence Hill et Bud Spencer avec Quand il faut y aller, faut y aller, véhicule tout à leur gloire dont la formule semble largement éprouvée. Les gags s’enchainent, croisent un peu de parodie d’espionnage, les baffent tombent à la pelle, mais il faut bien l’avouer, la recette commence à sentir un peu le réchauffé.
Ainsi, bien callé entre Salut l’ami, adieu le trésor (1981) et Attention les dégâts ! (1984), ce nouvel opus des aventures picaresques des deux stars italiennes, n’entend pas trop bouleverser une formule gagnante, chacune de leurs productions remplissant sans forcer les salles de cinéma de toute l’Europe. Bourlinguant toujours du coté de la Floride américaine, l’un crapahute en roller le long des routes interminables, l’autre sort tout juste de prison, mais après une bonne baston dans un Diner typique, l’amitié les réunie et les embarque pour ce qui sera une succession ininterrompue de quiproquos de plus en plus imparables, d’échanges de bons mots et de petites pics chaleureuses et bien entendu de cascades plus ou moins spectaculaires. Réalisateur des deux Trinita (On l’appelle Trinita et On continue à l’appeler Trinita) et de Deux superflics, l’ancien directeur photo Enzo Barboni connait son affaire et sait comment constamment mettre en valeur les oppositions (physique mais pas que) des deux personnages, et accompagner au mieux leurs fanfaronnades et leur faculté à mettre le chaos partout là où ils passent. Pris par mégarde pour deux agents secrets américains (mais comment est-ce possible ?) les voici donc envoyé en mission dans une luxueux hôtel de luxe sous l’apparence de riche texans en toc.
Les rois de la torgnole
L’occasion de bâfrer en profitant du room service, de plonger dans la piscine, de poursuivre un agent ennemi en scooter des mers, ou de tourner en ridicule les gesticulations de quelques karatékas, dans ce qui ressemble clairement à un pur film de vacances, la décontraction et la chanson titre façon Beach Boys du pauvre en sus. Les nombreuses allusions au monde du cinéma d’espionnage et en particulier à la franchise James Bond apportent effectivement un peu de sang neuf dans l’entreprise avec une visite ubuesque du bureaux des gadgets, l’apparition délirante d’une voiture customisée à blocs et surtout un terrible méchant à la Blofeld (mais lui, il a un chien) dont le but ultime est de faire disparaitre les nombres du monde (euh…), mais on ne peut s’empêcher de desceller quelques essoufflement récurrents, quelques passages d’ennuis et un rythme général qui n’a plus tout à fait la frénésie et le dynamisme des débuts. La preuve, Quand il faut y aller, faut y aller doit se contenter uniquement de trois grandes bagarres à coups de torgnoles, de projections de saloon et de bruitages cartoon, bien placés en ouverture, au centre et dans la dernière bobine, pour satisfaire les fans. Mario Girotti et Carlo Pedersoli, de leurs vrais noms, prennent peut-être un petit coup de vieux et préfèrent mettre en avant leurs atours purement comiques avec comme toujours un Bud Spencer imposant et grognon et un Terence Hill charmeur et magouilleur… et dont les capacités en ventriloquie offrent sans doute les scènes les plus drôles du film.
Petite cuvée donc pour Quand il faut y aller, faut y aller, opus un peu mécanique de la série des Terence Hill et Bud Spencer à qui il manque peut-être la rigueur d’un Sergio Corbucci pour maintenir son énergie tout du long. Un peu molle mais toujours plaisante et dotée de quelques passages réussis (la visite de toilettes très fréquentées…), l’épisode ravira les fans de la première heure. Et surtout ceux-là.
Image
BQHL poursuit son exploration de la fabuleuse filmographie du duo Hill & Spencer avec Quand il faut y aller, faut y aller, à nouveau présenté dans une très belle copie restaurée, disponible aussi bien sur la galette Bluray que sur un disque UHD. Pas beaucoup d’information sur la source de ce nouveau master, mais un résultat plutôt solide avec des cadres bien nettoyés et stabilisés, des matières toujours présentes et homogènes et des teintes qui restent sur le versant réaliste, mais dotés de jolis contrastes. Rien de renversant mais du solide.
Son
Est proposé ici la version américaine en guise de version originale. Pas de performance italienne donc mais en regardant les mouvements labiaux on voit bien que la langue de tournage fut l’anglais. Cette dernière est présentée dans un DTS HD Master Audio 2.0 un peu restreint cependant avec des effets en-dedans et des voix pas toujours des plus claires. On lui préfèrera aisément le doublage français, bien plus énergique et dopé par des acteurs, en l’occurrence Dominique Paturel et Claude Bertrand, qui prennent manifestement beaucoup de plaisir à retrouver les deux personnages.
Interactivité
Comme pour Pair et Impair, Jean-François Giré se fend d’une petite présentation du film. Tour d’horizon des heures de gloire du fameux couple comique, évocation de leur style et de leurs particularités, l’intervenant s’attarde bien entendu sur l’aspect parodique du film, les meilleurs baffes et loue, non sans nostalgie, un divertissement qu’il trouve toujours aussi attachant. Il l’avait d’ailleurs découvert à l’époque dans une salle française pleine à craquer, preuve de l’engouement que suscitait les larrons dans notre beau pays au début des années 80.
Liste des bonus
Entretien avec Jean-François Giré, auteur et réalisateur (28’).