PUMPKINHEAD
États-Unis – 1988
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Stan Winston
Acteurs : Lance Henriksen, Jeff East, John d’Aquino, Kimberly Ross
Musique : Richard Stone
Durée : 86 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Extralucid Films
Date de sortie : 10 octobre 2022
LE PITCH
Lors de vacances à la campagne, une bande d’adolescents renverse et tue le fils d’Ed Harley. Assoiffé de vengeance, celui-ci décide de trouver la sorcière de la région afin qu’elle libère un démon aux trousses des criminels qui ont tué son fils. La vieille femme ramène alors à la vie le démon « Pumpkinhead ». Celui-ci se met immédiatement sur les traces des adolescents réfugiés dans une maison isolée…
C’est de saison
Film de monstre parmi d’autres apparu sur les écrans (ou surtout dans les vidéoclubs) autours des années 80, Pumpkinhead et son démon vengeur fut cependant la première réalisation de Stan Winston, maitre des effets spéciaux, et ça se voit.
Figure incontournable des effets spéciaux modernes dès son passage à la télévision (la transformation de Manimal c’est lui) et largement confirmé par ses travaux sur Terminator, Aliens, Predator ou même The Monster Squad, Stan Winston était comme certain de ses collègues de l’époque une véritable star pour les fans de ciné de genre et d’horreur. De quoi nourrir quelques ambitions de passage à la réalisation qui vont rapidement trouver un écho du coté des productions Di Laurentiis qui justement cherchait un petit nom à qui confier une série B de ce type. Vaguement inspiré d’un conte de Ed Justin et surtout gros mélange de légendes campagnardes américaines, le pitch imagine la légende d’un démon vengeur attendant son heure dans un champs de citrouille et que le brave Ed Harley va malheureusement réveiller pour assouvir sa colère sur le groupe de jeune qui ont causé la mort de son fils. Si forcément la traque en elle-même rejoint directement la forme très conventionnelle, voir basique, du slasher encore très en vogue, le film fait un effort remarquable pour véritable creuser l’univers de la créature et insuffle au métrage une atmosphère gothique et ensorcelée assez décalée par rapport au contexte contemporain des faits. L’apparition d’une sorcière oubliée dans une demeure poussiéreuse au milieu de ce qui ressemble à un marais lugubre, le cimetière abandonné ou le champ de citrouille aux accents burtoniens donnent véritablement une identité très particulière que Stan Winston accompagne généreusement de lumières expressionnistes bleutées et rougeoyantes.
De la bonne courge
Diffusé avec un peu de retard, et uniquement en vidéo sous le titre Le Démon d’Halloween par chez nous (alors que bien entendu cela ne se passe aucunement à Halloween), Pumpkinhead se dote alors d’une atmosphère travaillée, de conte horrifique mâtiné de folk horror où bien entendu la grande star reste la créature proprement dite. Si son apparence humanoïde au crane ovoïdale et aux pattes griffues n’est pas sans rappeler celle d’un alien et porte indéniablement la marque de Stan Winston, sa confection fut pourtant confiée à ses collaborateurs, ce dernier préférant se concentrer sur la réalisation. Se mouvant avec souplesse et une certaine prestance, affichant d’excellentes animations faciales et une mine menaçante, le pumpkinhead est une sacrée réussite, constamment mise en valeur, qui s’impose effectivement comme l’un des meilleurs monstres cinématographiques de l’époque. Surtout que son visage, expressif, s’avère changeant passant d’un faciès purement démoniaque et des traits plus humains pour souligner le lien qui existe entre lui et son commanditaire. A coté de cibles jeunes adultes peu et mal caractérisées, le film fait le choix de s’attarder surtout sur la douleur, la faillibilité et la rédemption tardive du père de famille douloureusement incarné par le toujours solide Lance Henriksen. De cet attachement nait une certaine mélancolie, une ambiance sombre et désespérée à laquelle il ne manque en effet qu’un soupçon d’énergie et quelques saillies plus sanglantes pour vraiment s’installer comme un petit classique.
Image
Restauré par Shout Factory en 2014, Pumpkinhead arrive enfin en France (merci Extralucid) avec des apparats qui risque de surprend tout ceux qui ne connaissaient le film que par les biais des vidéoclubs et des vieilles VHS ou DVD pauvret. L’image a été débarrassée de toutes faiblesses de l’âge faisant disparaitre taches, griffures et autres soucis du même ordre, tout en assurant une belle stabilité des cadres. Surtout, le master réussit à marier habilement la nature extrêmement granuleuse du film, ses excès dans les séquences sombres, avec la finesse et la précision de la HD. La définition est ainsi solide, creusée, sans l’ombre de bruit vidéo ou d’artefacts, tout en accompagnant avec générosité les couleurs tranchées de la photographie.
Son
On retrouve les deux pistes stéréo d’origines mais gonflées par un DTS HD Master Audio 2.0 plus limpide et puissant. Avec son relief très écrasé et son doublage de DTV, la version française ne fait pas de miracles. La piste anglaise est naturellement bien plus efficace avec un espace plus maitrisé, plus fluide et surtout quelques efforts dynamiques avant parfaitement sentis.
Interactivité
Toujours un peu dommage de ne pas retrouver sur une édition française les suppléments les plus intéressants des éditions américaines (ou autres), en l’occurrence ici un making of rétrospectif de plus d’une heure et un documentaire entièrement dédié à la carrière de Stan Winston. Extralucid agrémente tout de même son très joli digipack simple avec fourreau de deux interventions inédites. Clara Sebastiao, déjà croisée sur Ticks, qui propose une présentation appliquée du film avec quelques infos sur les origines du film et sur ses liens avec les mythes horrifiques du sud et les contres traditionnels américains. Le talent des effets spéciaux et des maquillage français, David Scherer revient lui sur la carrière, le style et les particularités du travail de Stan Winston.
Liste des bonus
Entretien avec Clara Sebastiao, programmatrice et chargée événementiel (21’), Stan Winston par David Scherer, maquilleur SFX (13’).